Chapitre 19

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Trois mois plus tard...

Point de vue de Lou

— Tout est prêt ? chuchote Violette.

Je hoche la tête en signe d'approbation. Aujourd'hui, c'est le jour de l'exécution du plan de rapprochement d'Adam et Lucie.

Violette et moi sommes cachées dans un buisson, en-dessous de la fenêtre de la chambre d'Adam. Nous avons réussi à les surprendre dans la chambre de celui-ci, seuls. Lucie s'est déjà allongée sur le lit d'Adam, captivée par son téléphone qu'elle agite entre ses mains. La patience du blond arrive à son terme, je sens qu'il ne va pas tarder à exploser.

On entend soudain des éclats de voix provenant de la fenêtre. Je lance un regard à Violette qui réagit immédiatement. Elle se lève sans un bruit, escalade la gouttière toujours dans le plus grand silence et dépose délicatement son téléphone sur la fenêtre. Puis, c'est à moi de jouer. Je l'appelle faisant retentir un bruit sourd. Violette redescend le plus rapidement possible et vient me rejoindre. On entend un cri puis le bruit de quelque chose qui vient de heurter un mur. Maintenant, nous entendons seulement la voix d'Adam qui continue de hurler. J'arrive à distinguer ses paroles :

— Nan mais ça va pas de me coller comme ça ! Tu fous jamais rien de ta vie, tu fais jamais attention à nous ! Tu ne fais jamais attention à moi ! Je m'échine à tout faire pour t'aider mais tu foires tout. J'avais de l'estime pour toi et tu as tout fait voler en éclat ! Je suis à bout ! Je t'aime mais t'es qu'une putain d'égoïste !

Puis, le silence.

Je ferme les yeux en priant pour que cette idiote lui ait dit ce qu'elle ressentait pour lui. Je n'en peux plus d'attendre et me lève. Je grimpe à la gouttière à mon tour et ma petite amie me suit. Je risque un œil. Ils sont en train de s'embrasser passionnément. Je laisse couler une larme de joie. Dans l'excitation, je crie et je glisse. Heureusement, Violette m'attrape le poignet in extremis. Je redresse la tête dans sa direction. Elle affiche une expression désespérée. Derrière elle, je vois apparaître Adam et Lucie à travers la fenêtre. C'est le moment de courir sans demander notre reste !

Nous sautons avec Adam toujours à sa fenêtre qui nous hurle qu'il va nous étrangler. Je ris et Violette aussi. Nous nous mettons à courir mais soudain, je suis prise d'une douleur horrible au niveau des poumons et je tombe à genoux, incapable de respirer. L'amour de ma vie s'abaisse en me demandant ce qui m'arrive. Mon meilleur ami accourt en tenant Lucie par la main. Il ne faut pas longtemps avant que Léo n'arrive. Ils sont totalement dépassés par la situation. Je n'arrive toujours pas à reprendre mon souffle et la douleur lancinante ne m'aide pas à me calmer.

Fin du point de vue de Lou

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Point de vue de Violette

— Il faut l'emmener voir un médecin ou en faire venir tout de suite ! Elle est incapable de se déplacer dans son état, crié-je paniquée.

Léo part s'en charger et Adam prend le contrôle de la situation.

— On va la transporter dans sa chambre. Lucie, va prévenir Léo et rejoins-nous à la cité U.

Lucie part en courant. Je passe un de mes bras en dessous de son épaule droite pour la soutenir et Adam fait de même de l'autre côté. Nous emmenons Lou le plus précautionneusement possible dans sa chambre. Elle est pâle comme un linge. On la dépose sur son lit le plus doucement possible et il va dans la salle de bain pour en ressortir avec un gant de toilette mouillé dans la main. Je relève la frange de ma belle et lui met le gant humidifié sur le front. Quelques instants après, Lucie entre dans la pièce accompagnée de Léo qui nous avertit que le médecin ne devrait pas tarder.

Qu'est ce qui a bien pu lui arriver ? Elle s'est effondrée si soudainement. Faites qu'il ne lui soit rien arrivé de grave, je vous en supplie.

Quand le médecin arrive, après m'avoir questionnée sur ce qu'il lui est arrivé, il nous demande à tous de sortir à part Léo. Je m'adosse au mur et me laisse glisser, la tête entre mes mains. Lucie vient s'asseoir à côté de moi en passant son bras sur mes épaules d'un geste qui se veut rassurant.

— Allez, t'en fais pas ! Tout va bien se passer, ça ne doit pas être quelque chose de grave !

Adam poursuit :

— Oui, elle a raison. Je me fais autant de souci que toi mais... Il ne faut pas lui communiquer notre stress. Et puis, tu sais, elle est résistante notre petite Lou !

Je relève la tête et les remercie de leur soutien. Je me force à sourire. Ils ont réussi à me calmer mais pas pour longtemps. Le médecin sort enfin de la chambre au bout d'une bonne demi-heure accompagné de Léo. Je me lève aussitôt et me précipite vers eux en les bombardant de questions.

— Alors, que lui est-il arrivé ? Est-ce qu'elle va bien ? Elle ne risque rien ?

Le médecin me demande de me calmer. Je m'excuse et j'essaye d'être plus posée :

— Tout s'est passé si vite. Je suis terriblement inquiète...

Je baisse la tête. Il prend le temps de choisir ses mots pour m'expliquer le plus clairement possible qu'elle s'est probablement fracturé une côte.

— C'est le genre de fracture qui arrive souvent après une chute. Ce n'est pas quelque chose de grave en général. Ne vous inquiétez pas. Mais il faudrait faire des examens complémentaires, peut-être une radio pour vérifier qu'il n'y a pas de complications.

Je l'écoute attentivement, relativement rassurée par son diagnostic. Il finit par nous laisser nous remettre des événements et lui prescrit des antidouleurs. J'irai m'en occuper plus tard. Pour le moment je dois la rejoindre. Je me dirige vers la porte d'entrée quand Léo me bloque le passage.

— Vous êtes complètement folles ! T'as vu dans quel état elle est à cause de vos conneries ?

Je ne l'ai jamais vu aussi hors-de-lui, je reste interdite.

— Dis quelque chose au moins ! Elle aurait pu crever ! Tout ça pour quoi ? Faire une blague en se trimbalant sur les fenêtres ?

— Je...

— Tais-toi ! Je ne veux rien entendre. Va la rejoindre, t'es censée être là pour elle.

Je baisse la tête, rongée par un sentiment de honte inqualifiable. Léo s'éloigne vers sa chambre d'un pas lourd, me laissant seule avec mes remords.

— Va la rejoindre, il sait que c'était un accident, il s'inquiète juste pour elle... me chuchote Adam d'un ton rassurant.

— Mais ... Il a raison, j'ai été idiote, je devrais veiller sur elle, sûrement pas la mettre bêtement en danger ! Je m'en veux tellement...

PAF ! Ma joue me brûle et je regarde Lucie interloquée.

— Réveille-toi Violette, elle va « bien » - souligne-t-elle de guillemets avec ses doigts – Maintenant vas-y où je te tire jusqu'à son lit.

Je lui souris vaguement malgré la claque qu'elle vient de me donner, j'avais vraiment besoin de ce « coup » de pouce, et je pars rejoindre ma belle au plus vite.

Fin du point de vue de Violette

Renarde et flocon de neigeWhere stories live. Discover now