A la porte de ton cœur - Chroniques de nos Cœurs Tome 1

Chapitre 9 - ELENA

Josh n'avait même pas hésité une minute. Il s'était lancé sans attendre sur la brune avec sa robe bleue ultra moulante et sa mégagrosse poitrine. Ça m'avait fait drôle. Cinq minutes avant, nos regards étaient l'un dans l'autre.

Et Rory qui me choisissait un mec déjà pris... Je ne pouvais pas m'imposer comme ça ! Et si la blonde à ses côtés était sa copine ?

Il fallait que je fasse preuve de subtilité. Je me lançai et traversai la salle en direction de « ma cible ». Arrivée à sa hauteur, je le frôlai pour m'accouder au bar, me cambrant légèrement histoire d'attirer son attention. Je me sentais ridicule.

— Hé !

Hein ?

Je tournai la tête et c'était lui, le tatoué, ma cible, qui me parlait. La blonde était toujours près de lui, les bras croisés. Elle semblait l'attendre.

— Quoi ? demandai-je, troublée.

Je bus une gorgée pour me donner contenance.

La blonde lui saisit le bras, mais il ne lui accorda aucune considération. Les yeux rivés sur moi, il lui dit :

— C'est bon Carla, va voir ailleurs.

Je n'en revenais pas. La blonde s'éloigna avec une mine sombre et me fusilla du regard au passage.

OK, spécial le mec...

— Vous tentez de me charmer ? me demanda-t-il de but en blanc.

— Moi ? Mais je ne vous ai même pas adressé la parole ! me défendis-je.

Pour la subtilité, on repassera apparemment...

— Vous vous trémoussez juste sous mon nez, remarqua-t-il en plissant légèrement les paupières.

Rory avait évidemment choisi un mec canon. Grand, athlétique avec de beaux yeux gris et des cheveux noirs en bataille. Il avait un visage à la mâchoire carré, des lèvres fines qui dévoilaient un sourire ravageur. Sa barbe de trois jours lui donnait des airs de Ian Somerhalder. Et ses tatouages...

— Je ne me trémousse pas du tout, grommelai-je.

Il me toisa avec insistance.

— Donc vous avez traversé toute la salle pour commander un verre de vin blanc juste ici, à côté de moi, sans raison particulière ?

La politesse l'empêchait d'exploser de rire, mais la lueur amusée dans son regard ne laissait aucun doute sur son hilarité. Je baissai les yeux, embarrassée.

Elena, reprends-toi bon sang !

— Vous m'avez observée venir jusqu'ici ? relevai-je. Si quelqu'un est intéressé, ce n'est pas moi.

— Je vous observe depuis que vous avez passé la porte.

Waouh.

Je me maudissais de rougir en cet instant alors qu'il n'était apparemment plus question de contenir son rire.

— Vous rougissez, s'esclaffa-t-il, mais c'est trop mignon ! Ne vous méprenez pas, je suis très flatté. Tous les garçons de cette salle crèvent de jalousie. Certaines filles aussi, certainement.

Son regard brûlant me vrilla les tripes. Il savait ce qu'il faisait.

— Ce n'est pas moi qui ai choisi, marmonnai-je malgré moi.

Il resta interdit, les sourcils levés hauts sur son front.

Je lâchai un soupir. Autant être franche.