Chapitre 61 - JOSH

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J'attendais Elena à mon bureau pour préciser quelques points concernant son rapport.

Elle avait passé la journée du dimanche chez moi. Je l'avais ensuite suivie chez elle où j'avais passé la nuit. On s'était appelé hier jusque tard dans la soirée et je comptais bien la retrouver ce soir.

Elle n'avait pas fui. J'avais eu tort. Elle m'avait ouvert la porte toute grande, me rendant heureux. J'avais la sensation que les paroles qu'elle avait prononcées resteraient pour toujours gravées. Je me les repassais sans arrêt dans la tête « moi aussi je tiens à toi », « je n'ai jamais ressenti ça pour personne ». Mon cœur était énorme, gonflé de tout mon amour pour elle. Je ne lui disais pas que je l'aimais, cela dit. Je sentais qu'on n'en était pas encore là.

Matt avait halluciné de mon changement d'humeur. Je lui avais dit que je m'étais reposé ce weekend et que je me sentais mieux.

L'article de la rubrique mondaine du tabloïd AroundNY concernant le Can-do Awards Dinner n'avait pas tardé à paraître. Un court passage parlait d'Elena et moi :

« Andrew Jackson était l'un des grands lauréats de cette soirée. Outre cette mise à l'honneur, il s'est fait remarquer pour son physique avantageux et sa langue acérée, mais aussi pour son pied léger. En effet, l'éminent homme d'affaires et philanthrope a surpris toute l'assistance en choisissant de danser dans les bras d'Elena Ferguson, fille du sénateur contre lequel il mène pourtant une bataille féroce par médias interposés. La jeune femme de 28 ans, toujours célibataire, n'a cependant pas eu l'air de s'en offenser, bien au contraire. Nous pensions tous que Joshua Banner, collaborateur de M. Jackson, se manifesterait aux côtés de la jeune femme, mais il semblerait qu'il se soit lassé de la belle. Le jeune homme, sans faire d'ombre à son mentor, a su une nouvelle fois briller par son charme et son éloquence auprès de toute l'assemblée. Mesdames, à bonnes entendeuses... »

Elena toqua doucement à ma porte, le sourire aux lèvres. Je la rejoignis pour déposer un baiser sur sa joue.

— Salut. Tu es en retard. Remarquai-je.

— Je suis passée voir Matt avant. Tu déjeunes avec nous ?

— C'est sympa de m'inviter à me joindre à vous.

Elle portait un pull blanc qui moulait sa poitrine et un pantalon-cigarette gris aboutissant sur des escarpins noir. Élégante et sexy. Je pris place dans mon fauteuil en lui indiquant la chaise qui me faisait face, mais elle préféra s'assoir sur mon bureau. J'avais simplement quelques précisions à lui demander afin d'être en mesure de présenter également une synthèse de son travail à nos clients. Nous travaillâmes sérieusement pendant une bonne demi-heure jusqu'à en avoir terminé.

— Voilà, je pense que j'ai fait le tour. Merci. Déclarai-je après une dernière relecture.

Je me levai pour contourner mon bureau afin de me placer devant elle.

— Je t'avais dit que boucler une heure entière n'était pas nécessaire. Me dit-elle.

— J'avais peut-être envie d'avoir un peu de temps avec toi.

Elle prit ma cravate et m'attira à elle avec un sourire mutin.

— Ce n'est pas très raisonnable, monsieur Banner.

— Je crois qu'il est établi que nous ne sommes pas des personnes raisonnables.

Je me penchai pour embrasser furtivement ses lèvres, la main posée sur sa hanche.

— Aurais-je loupé un épisode ?

Andrew avait débarqué sans frapper comme à son habitude. Au son de sa voix, je m'écartai vivement d'Elena.

— Bonjour Andrew, dit-elle. Nous venons de terminer. Le dossier est prêt à être présenté à Miria.

— Je n'en doute pas... Ricana-t-il. Donc il se conduit comme un barbare le samedi et vous l'embrassez le mardi ?

— Que voulez-vous, soupira-t-elle, son charme et son éloquence ont eu raison de moi.

Je me grattai l'arrière de la tête, gêné, mais heureux qu'Elena assume ainsi notre relation devant mon patron.

— Son éloquence oui... comment c'était déjà ? « Je te savonne la bouche après t'avoir pété les dents » c'est ça ?

Andrew se marrait comme un idiot. Je me rembrunis à l'évocation de ce souvenir que je trouvais tout sauf drôle tandis qu'Elena pinçait les lèvres pour s'empêcher de rire.

Le déjeuner avec Matt fut agréable. Il raconta son weekend avec les autres au cours duquel il avait apparemment fait une conquête. Elena évoqua rapidement la soirée de samedi, notamment pour faire les louanges d'Andrew. Notre ami mentionna la photo de mon patron et moi qui illustrait sa présentation dans l'article d'AroundNY.

— Mec, tout en noir tu en jetais grave. Super classe.

— Oui, c'est vrai qu'il était beau.

En disant cela, Elena tourna vers moi un regard lumineux, passant ensuite la main dans mes cheveux au niveau de ma nuque dans un geste affectueux. Je tentai de paraître détendu, mais cette marque de tendresse m'électrisa. Peu après je me penchai vers elle pour chuchoter à son oreille :

— Tu viens chez moi ce soir ?

Pour toute réponse, elle serra légèrement le haut de ma cuisse en me lançant un regard brillant assorti d'un léger sourire. Je me sentis rougir alors que mon sexe durcissait dans mon pantalon.

Si Matt avait remarqué quoi que ce soit, il n'en avait rien montré.

A la porte de ton cœur - Chroniques de nos Cœurs Tome 1Where stories live. Discover now