CHAPITRE QUATRE

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Alex

Quand je me réveille, je suis confronté au calme. Il n'y a pas un bruit autour de moi. C'est étrange quand on pense au fait que je commençais à m'habituer au bruits assourdissant autour de moi. Je n'ai plus non plus cette douleur à l'estomac provoquée par la faim, et je ne sens plus ces effluves de sang qui me rendaient dingues. Tout est cependant confus. Je me souviens de tout. Absolument tout. Mais je ne sais pas comment j'en suis venue à être allongée.

J'ouvre les yeux, et vois le plafond jauni — sans doute à cause du tabac. Je soupire et me redresse en me tenant la tête. Je suis en proie à un léger vertige et une terrible migraine. Mais tout est fonctionnel. Je balaye la pièce du regard, et croise les yeux plissés de Dean qui est assit sur une chaise et tient à bout de bras sa machette. Je me tourne pour poser mes pieds au sol, et pose mes mains sur le matelas de part-et-autre de moi.
— Tu as l'ai d'aller mieux... marmonne Dean.
— J'ai l'impression d'avoir été piétinée par un cheval, mais tout baigne. J'ai dormi longtemps ?
— Cinq heures. Nous t'avons veillé chacun notre tour.
Je soupire et ferme les yeux. J'ai une terrible envie de pisser.
— Je peux vous emprunter votre salle de bain ?
J'ouvre les yeux et vois Dean pointer du doigt l'endroit où aller. Je soupire et me lève prudemment. Quand je m'aperçois que je suis opérationnelle, je vais à la salle de bain et fais ce que j'ai à faire. Je me lave les mains, quand j'entends quelqu'un frapper à la porte. Je vais l'ouvrir, et vois Dean se tenir devant moi avec un sac.
— C'est pour quoi faire, ça ?
— Sam s'est dit que tu en aurais sans doute besoin.
— Merci... murmuré-je en prenant le sac dans mes mains.
Il s'éloigne de la porte que je referme avec empressement, et regarde le contenu du sac. Brosse à cheveux, brosse à dents, fil dentaire, dentifrice et gel douche... Il a pensé à tout. Je souris, et pose le sac sur les WC avant d'ouvrir la porte.
— Ça t'ennuie si je prends une douche ?
— Fais toi plaisir...
Je commence à fermer la porte, quand il me stoppe dans mon geste.
— Attends deux secondes !
Il s'éloigne et attrape quelque chose dans un gros sac noir. Il revient vers moi et me le tend. C'est un t-shirt.
— Quand tu as gerbé hier, tu t'en ai mis sur le t-shirt, m'explique-t-il. Je crois qu'il devrait t'aller un peu grand, mais c'est soit ça, soit tu flotteras dans ceux de Sam.
— Non, c'est bien... merci.
Il n'ajoute rien et s'éloigne de moi. Je plisse les yeux en me demandant pourquoi il réagit de cette manière, et ferme la porte de la salle de bain à clefs. Je me déshabille rapidement, et entre dans la baignoire en allumant l'eau. Je ferme le rideau derrière moi en me disant qu'il manque un peu de musique pour me motiver, et me lave rapidement avec le gel douche que Sam m'a acheté. J'en profite au passage pour me brosser les dents rapidement, et sors de l'eau une fois propre et fraîche. J'attrape une serviette à tâtons, et la sens enfin.
— Bonjour Dean ! s'exclame une voix masculine derrière le rideau.
Je me fige et sors la tête de derrière le rideau pour faire face à un inconnu tout aussi surpris que moi, qui me tend la serviette. Je pousse alors un grand cri, et me cache en enroulant le rideau autour de moi.
La porte s'ouvre d'un grand coup de pied en faisant voler quelques éclats de bois, et Dean apparaît arme en main prêt à tirer. Puis la surprise passe sur son visage, suivi par l'incompréhension.
— Castiel ? Qu'est-ce que tu fous là !
— Je croyais qu'elle était toi.
— Castiel ?! m'écrié-je hystérique. Qui est Castiel !? Et puis je peux savoir comment il a fait pour atterrir dans la salle de bain sans passer par la porte ?
— Je suis...
— On en parlera plus tard ! intervient Dean en coupant la parole à l'inconnu.
— Qu'est-ce que vous foutez-vous là ? apparaît alors Sam à l'entrée de la salle de bain.
Il fait alors face à un tableau qui aurait pu paraître comique, si je n'avais pas été au centre du problème : moi cachée derrière un rideau rouge de honte, ce Castiel affreusement confus et aussi rouge que moi, et Dean complètement perdu et visiblement en colère parce la présence de son frère.
— Je peux savoir ce qui se passe ici ? nous demande Sam, dont la situation échappe.
— C'est un malentendu... commence Castiel.
— FOUTEZ LE CAMPS DE CETTE SALLE DE BAIN ! hurlé-je alors à bout de nerfs.
Les trois hommes ne demandent pas leur reste, et ferment la porte derrière eux rapidement. Je coupe l'eau et m'enroule dans la serviette moelleuse, avant d'enfiler le t-shirt de Dean, mon jean sans bas de sous-vêtement — je me voyais mal en demander un à Dean —, et mes bottes sans chaussettes. Je rassembles toutes les affaires dans le sac que Sam m'a apporté et m'essore les cheveux avant de quitter la salle de bain, rouge de colère.
— Je peux savoir qui c'est, à la fin ? m'exclamé-je en désignant l'inconnu. Comment a-t-il pu entrer dans une salle de bain fermée à clefs ?
Sam me lance un regard, désolé.
— Rassures-toi, Castiel est un ami ! me sourit-il. Il a encore du mal avec nos coutumes.
— Nos coutumes ? Je ne saisis pas.
— Castiel est un Ange ! m'annonce Dean qui n'a pas envie de tourner autour du pot. Il peut apparaître comme par magie.
— D'accord... Je suis un peu paumée, mais si les Démons existent alors pourquoi pas les Anges... Mais ça n'explique pas ce qu'il foutait dans cette salle de bain !
— Il t'a prit pour moi, à cause du t-shirt...
— C'est pas vrai... marmonné-je en levant les yeux au ciel. Je me remets d'un exorcisme Vampirique pour avoir affaire à ça...
— Je suis vraiment désolé, heu...
— Alex ! lui dis-je méchamment. Je m'appelle Alex.
Je soupire pour reprendre mon calme.
— Mais ça va. Je vais pas en faire tout un plat. Tant que tu ne recommences pas ça. Je peux rentrer au campus, maintenant ?
— Ne t'en fais pas, ça ne se reproduira plus ! rassure Dean à l'adresse de Castiel.
— On va espérer que non, mais Alex reste avec nous ! lui annonce Sam mal à l'aise.
— Quoi ? Comment ça ? Elle n'est même pas Chasseur !
Dean me regarde avec un air de reproche.
— Oui, mais sa famille l'était. C'est tout comme. Elle veut reprendre le business familial pour venger sa famille !
— Je te signale qu'il s'en est fallu de peu qu'elle devienne un Vampire. Et toi tu veux carrément la laisser reprendre le business familial ?
— C'est MA décision ! m'exclamé-je alors. C'est la mienne ! Je ne veux pas qu'on décide à ma place de ce que je dois faire ou non ! Tu n'as pas le droit de décider. Et si tu ne me veux pas ici, alors je partirais en Chasse toute seule.
Je le vois prendre une grande inspiration pour garder son calme. Je sens que ça ne lui plaît pas ce que je lui impose. Mais je veux, coûte que coûte, venger la mort de ma famille. Et tant pis si ça doit impliquer que je me mette en danger.
— Très bien... soupire-t-il enfin. Jouons les baby-sitter...
Je n'aime pas trop qu'il sous-entende que je suis une gamine à garder. Mais s'il faut endurer ça, alors je ferais avec.

The Family Business : SupernaturalWhere stories live. Discover now