CHAPITRE QUARANTE-DEUX

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Alex

Je croise les bras en attendant Dean à l'extérieur de la boutique, adossée contre l'Impala juste à côté de Sam. Celui-ci ne m'accorde aucune attention, les yeux plongés dans un journal national. Je soupire en croisant les bras. Je m'ennuie. J'aurais dû demander à Dean de l'accompagner.
Puis Sam referme alors son journal en soupirant, et le balance sur son siège.
— Du nouveau sur notre affaire ?
— Pas vraiment... soupire-t-il.
— Il faut combien de temps pour faire des papiers d'identité ? me plains-je.
— Tu t'ennuies ?
— C'est rien de le dire...
Il sourit d'un air amusé et se tourne vers moi.
— Je peux te poser une question ?
— Je t'en prie.
— Pourquoi avoir choisi mon frère ?
Je hausse les sourcils de surprise. Je ne m'attendais pas à ce genre de question.
— Je... quoi ?
— Je sais que ma question est bizarre, et n'y vois aucune ambiguïté de ma part, mais je me demandais pourquoi lui ? Tu avais Matt. Et puis tu aurais pu choisir n'importe qui d'autre, comme Castiel, moi ou un inconnu. Alors pourquoi lui ?
Je me mets à rougir. Pourquoi Dean ? Je ne me suis jamais vraiment posé la question.
— Je...
Dean choisit ce moment-là pour sortir du local, me sauvant inconsciemment d'une question embarrassante.
— J'ai cru que ça n'en finirait jamais ! soupire-t-il avant de me tendre des cartes. Fais-y attention, parce que ça coûte la peau du cul.
— Je crois que je vais me montrer prudente... souris-je en regardant les cartes.
Je n'en reviens pas. J'ai mon propres badge du FBI.
— Ça te va ? s'inquiète Dean.
— Oui ! C'est parfait ! Je te remercie !
— Génial, s'exclame Sam. On va te trouver un costume d'agent du FBI. Heureusement que nous ne sommes plus à l'époque des jupes pour les femmes ! Mais je crains que tu ne doives porter des chaussures à talons.
— Je ne peux pas me contenter des miennes de chaussures ?
— Non, je suis désolé.
Je soupire en laissant tomber ma tête en arrière.
— Tant pis... je suppose que je n'ai pas le choix...
— Dis-toi que nous c'est pareil. Nous sommes obligés de porter ces mocassins et tu peux me croire quand je te dis que ce n'est vraiment pas confortable ! s'exclame Dean.
— Probablement, mais je te signale que tu ne portes pas des échasses ! Pour courir, il n'y a rien de pire.
— Je le sais bien, mais il faut que l'ont soit vraiment crédible, Alex ! me sourit Sam d'un air désolé.
Je soupire et hoche la tête. D'un air résigné. Il est hors de question qu'on me prenne une nouvelle fois pour une stagiaire, parce que je n'ai pas mes papiers avec moi.
— D'accord. C'est quoi la prochaine étape, du coup ?
— Nous allons t'acheter un tailleur pour femme.
— Je vous suis, dans ce cas.
Sam et Dean me conduisent dans une boutique de costumes et sourient au vendeur.
— Bonjour, je peux faire quelque chose pour vous ?
— Oui, nous souhaiterions un costume pour notre nouvelle collègue, répond Sam. Nous sommes agents du FBI, et notre mission c'est l'habiller.
Le vendeur me sourit d'un air amusé.
— Un costume neutre, dans ce cas.
— Pas de cravate !
— Naturellement, mademoiselle.
Je coule un regard en quoi, en direction de Dean qui ne semble pas ravi par le sourire charmeur du vendeur.
— Serait-il possible qu'on fasse vite ? Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous.
— Oui, bien sûr. Veuillez me suivre.
Je regarde Sam et Dean qui me sourient d'un air encourageant, et suis le vendeur.
— Vous avez une tranche de prix en tête ?
— Quelque chose de pas très cher, restriction budgétaire oblige, et c'est le contribuable qui paye.
— Je vois. Alors nous avons ces costumes qui sont à la fois professionnels et confortable.
— Et niveau prix ?
— Deux-cent-cinquante dollars ?
— Je vais l'essayer, et j'en parlerai à mes collègues.
— Votre taille ?
— Trente-huit, et je mets du M en chemise.
— Je vous apporte ça. Allez dans la cabine d'essayage.
D'un pas incertain, J'y vais silencieusement, et tire le rideau derrière moi. Ne sachant pas quoi faire, je reste au milieu de la cabine sans rien faire. Je pourrais commencer à me déshabiller, mais je ne sais pas si le vendeur va entrer dans la cabine ou me passer les vêtements par-dessus le rideau.
J'entends des pas approcher de la cabine et des vêtements passent entre le rideau et le mur. Je les prends à la hâte, et soupire avant de me changer rapidement.
Une fois en tenue, je jauge ma tenue. Peu convaincue. Mais je n'ai pas le choix. C'est ça ou rien. Je soupire et quitte la cabine d'essayage. Sam et Dean discutent entre eux, si bien que je dois me racler la gorge pour attirer leur attention. Ils tourne alors les yeux vers moi en même temps.
— Ça va comme ça ? demandé-je d'un air peu convaincu.
— Ouais ! C'est top ! Tu fais plus professionnelle comme ça ! me sourit Sam.
Je soupire de soulagement, tandis que Dean reste silencieux. Je ne sais pas à quoi il pense, mais j'ai une petite idée à en juger par son sourire en coin.
— Parfait. On a plus qu'à payer. Vas te changer.
Je hoche la tête en souriant, et retourne en cabine tandis que Dean discute avec le vendeur.
— Rassurez-moi, vous lui avez bien proposé quelque chose de pas très cher ?
— Oui, rassurez-vous. Je suis au courant pour les restrictions budgétaire. L'ensemble n'est qu'à deux-cent-cinquante dollars.
— Parfait. On va vous la prendre.
— Par hasard, vous savez si elle a quelqu'un dans sa vie ?
Il n'est pas au courant que j'entends toute cette conversation ?
— Oui ! répond Dean. Oui, nous le connaissons.
— C'est un mec très jaloux ! ajoute Sam.
Je me donne beaucoup de mal à ne pas rire de l'autre côté de mon rideaux, tandis que je me change le plus vite possible.
— Ah je vois... Tant pis pour moi. Je vais quand même lui donner mon numéro au cas où.
Il est vraiment suicidaire de dire une chose pareille devant Dean. S'il avait conscience qu'il s'adressait directement à la personne dans ma vie, il avalerait sa propre langue pour ne pas se la faire couper par Dean.
Je termine rapidement de me changer et remets mes chaussures avant de revenir au près des garçons avec les vêtements soigneusement remis sur le cintre.
Je soupire de satisfaction, et tend les vêtements aux vendeur.
— Vous êtes satisfaite du votre achat ?
— Oui, assez. Je vous remercie.
Dean paye la tenue en forçant un sourire, tandis que le vendeur range les vêtements dans un sac. Il glisse ensuite une carte et me tend le sac.
— Merci pour votre achat. Je vous souhaite une bonne journée, et vous dis à bientôt.
— Bonne journée, soupire Dean en quittant la boutique rapidement.
Et je vous dis à bientôt, gnagnagna... répète Dean d'un air agacé.
Je ne peux m'empêcher de sourire d'un air amusé, en montant dans la voiture.
— Dis-toi qu'il ne m'a pas donné son numéro, au moins ! tenté-je de le réconforter d'une vois apaisante.
— Je n'en serais pas si certaine à ta place, me répond Sam en se tournant vers moi. Regarde la carte qu'il a mit dans ton sac.
Je fronce les sourcils tandis que Dean démarre, et soupire en regardant la carte en question. Il a raison, il y a bien un numéro à l'arrière de la carte.
— D'accord, il m'a donné son numéro. Mais je n'en ai rien à faire. Tout comme le numéro que m'avait donné ce routier l'autre fois.
J'ouvre la fenêtre de ma portière, et balance la carte dehors. Je referme la fenêtre et pose le sac à mes pieds en soupirant. Du coin de l'oeil, j'aperçois Dean se détendre quelque peu.
— Il nous reste combien de temps avant d'arriver à Salem ?
— Encore deux jours, répond Dean. Nous allons nous relayer pour arriver le plus vite possible.
— Vous voulez que je vous prenne la relève ?
— Ne le prends pas mal, mais je laisse personne toucher à ma voiture, à part mon frère.
Je lève les yeux au ciel en soupirant. Je me sens vexée qu'il ne me fasse pas plus confiance pour conduire sa voiture. Il a confiance en moi pour m'apprendre à la réparer — et encore ce n'était qu'une fois —, mais pas pour la conduire.
— Très bien, je vois. Puisque je ne vais servir à rien ces deux prochains jours, je vais me reposer... ou bien étudier.
— Alex... soupire Dean.
Je secoue la tête et l'ignore en fronçant les sourcils. Je me dis que j'aurais probablement dû garder cette carte, histoire de le faire râler un peu. Je soupire, et m'en veux aussitôt. Non, j'ai bien fait de jeter cette carte. Je ne l'aurais pas supporté si je lui avais fait du mal de cette manière. Je m'en serais voulue. Je n'ai pas le droit de lui faire ça. Cependant, je peu l'ignorer pour qu'il comprenne qu'il m'a un peu blessé.

Nous nous garons pour manger, devant un restaurant routier. Je soupire en sortant de la voiture, une fois que les garçons m'ont dit ce qu'ils voulaient commander pour la route.
Je soupire en entrant dans le restaurant, et commande à la serveuse en essayant de ne rien oublier. J'entends la porte tinter comme lorsque je suis entrée, et me tourne. Dean me rejoint alors, en s'accoudant juste à côté de moi. Je pince les lèvres en lui tournant le dos.
— Alex, tu ne peux quand même pas continuer à m'ignorer pour ça... soupire-t-il.
Je tourne les yeux vers lui en fronçant les sourcils.
— Pour toi ce n'est sans doute rien du tout, mais tu ne sais pas combien ça été vexant pour moi. Tu m'as donné la sensation de ne pas avoir confiance en moi.
— Je suis désolé, vraiment. Je ne voulais pas te blesser. C'est juste que cette voiture est l'héritage de mon père, que j'ai moi-même choisi lorsque je suis allé dans le passé grâce à Castiel. Elle était à moi avant même ma naissance. Et mon frère en à prit soin après ma mort, il y a des années. J'ai rencontré Castiel lorsqu'il m'a ramené à la vie. Je sais que ça peut sembler déroutant, et tu peux me croire que moi-même j'ai parfois du mal à m'y retrouver. Mais cette voiture... je ne sais pas comment t'expliquer...
Je soupire. Je m'en veux. Et en même temps, ça me permet de comprendre le puzzle que représente Dean.
— Tu as conscience que tout ce que tu viens de me dire a éveillé ma curiosité ?
— Je te le sais. Et j'ai envie que tu saches tout de moi. Mais ne m'en veux pas de ne pas avoir voulu que tu conduise ma voiture. S'il te plaît. Je tiens à elle, autant que je tiens à toi.
Je le regarde dans les yeux en silence.
— Je t'en prie. Ne m'en veux pas pour ça.
— D'accord... soupiré-je. Je ne t'en veux pas. Par ailleurs, je te dois des excuses pour avoir dit que j'aurais dû garder la carte pour que tu sois blessé aussi.
Il fronce les sourcils sans comprendre.
— Tu ne l'as pas dit.
— Si, mais dans ma tête ! souris-je en lui adressant un clin d'oeil.
— Dans ta tête... répète-t-il en souriant d'un air amusé. Je vois. Je suppose que je l'ai bien mérité. C'est de bonne guerre.
— Votre commande ! nous sourit la serveuse en me tendant un sac.
— C'est moi qui règle ! annonce Dean.
— Je peux le faire... Tu m'as déjà acheté une tenue...
— Ça me fait plaisir. Considère que c'est ma manière de m'excuser.
Je le laisse faire et quitte le restaurant silencieusement, suivie de Dean.
Note à moi-même, je suis d'accord pour ne pas me vexer, dans la mesure où je veux tout savoir concernant Dean et la raison de sa rencontre avec Castiel. 

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