CHAPITRE TRENTE-TROIS

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Alex

Dean se gare sur le parking du restaurant où je travaille. Je ne m'y suis pas présenté de la matinée, et je sais que mon patron ne sera pas content, après ce qu'il m'a dit la veille. Je suis certaine que je vais le décevoir. Ce qui fait que je suis vraiment stressée. Je préférerai me battre contre un Vampire à l'instant même, plutôt que d'affronter mon patron.
Dean coupe le moteur de sa voiture et se tourne vers moi en s'accoudant à son siège auto.
— Comment tu vas ?
— Je suis stressée, avoué-je. Hier il me demandait de ne pas renouveler l'incident de ma fuite, et comme une idiote je viens de recommencer.
— Tu tiens vraiment à ce travail ?
Bonne question. Est-ce que je tiens vraiment à ce travail ? Hier matin, j'aurais dit qu'il est essentiel pour moi. Mais maintenant... Je ne suis plus sûre de rien. Je ne sais pas ce dont j'ai vraiment envie. Je suis perdue.
J'adresse un sourire forcé à Dean, qui comprend aussitôt, que je n'ai pas la réponse.
Le téléphone de Dean sonne dans sa poche, et je l'entends soupirer en l'attrapant.
— C'est Sam.
— Je te laisse répondre, dans ce cas. Pendant ce temps, je vais affronter mon patron.
— Tu es sûre ? s'inquiète Dean.
— Oui, souris-je. Ne t'en fais pas. Réponds.
Je l'embrasse rapidement et commence à m'éloigner, mais Dean m'attrape par le bras pour me ramener vers lui et m'embrasser plus passionnément. Je hausse les sourcils de surprise. Je n'en reviens toujours pas qu'il se comporte de cette manière avec moi. Je ne l'imaginais pas aussi tendre et aussi passionné. J'en ai des frissons, tellement c'est agréable. Si je m'écoutais, je resterai dans cette voiture en envoyant balader mon patron, et en jetant le téléphone de Dean par la fenêtre. Je ne veux pas être dérangée. J'ai envie que Dean continue encore et encore à m'embrasser. Et je commence à avoir envie de plus. Et je sens bien que lui aussi a envie de plus. Je sens qu'il retient sa précipitation. Et cette idée me plaît encore plus.
Lorsqu'il s'éloigne de moi, je vois un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il semble satisfait. Ou plutôt ravi.
— Je te laisse y aller. Ne t'en fais pas. Et surtout, reste calme.
Je lui souris. Il semble inquiet de la réaction que je pourrais avoir, suivant comment va se passer. Il sait comment je suis. Nous sommes pareils tous les deux.
Je prends une grande inspiration en forçant un sourire. Je suis moins stressée. Je commence à entrevoir la décision que je veux prendre.
— Je tâcherais rester calme, lui assuré-je.
Je quitte la voiture rapidement, et ferme la portière derrière moi. Mes mains de tremblent plus, alors que je me sentais vraiment inquiète lorsque je suis monté dans cette voiture tout à l'heure.

Je frappe à la porte du bureau du directeur. Je prends une grande inspiration en serrant les poings. Je commence à me sentir stressée.
— Entrez !
Je souffle pour essayer de ralentir mes battements de mon coeur qui se sont accélérés au fur et à mesure que je me rapprochais du bureau. J'aurais préféré que mon coeur s'emballe d'une autre manière et pour une personne en particulier.
J'ouvre la porte et apparaît dans l'embrasure.
— Mademoiselle Harvelle ! s'exclame l'homme en levant les yeux de son ordinateur. Quelle surprise... Je ne m'attendais plus à vous voir, à l'heure qu'il est.
Je ne sais pas comment je dois réagir. Je suis un peu perdue.
— Je suis vraiment désolée, Monsieur. J'ai eu quelque soucis hier soir, et je n'étais pas en état ce matin.
— Et m'appeler pour me prévenir de votre absence, ne vous serait pas venue à l'esprit ?
— Je n'étais vraiment pas en état de téléphoner.
— Oui je veux bien le croire, à en juger par la gueule de bois que vous affichez.
Je ne peux m'empêcher de rougir.
— Pourquoi quelque chose me dit que ça concerne l'homme qui est venue vous interrompre hier midi ?
Comment a-t-il deviné ? Je fronce les sourcils, perdue.
— Non. Je ne vois pas bien ce qu'il vient faire dans la conversation.
— Vous étiez une de nos meilleures employée avant qu'il n'arrive. Il faut reconnaître que Dean a toujours eu le chic de perturber les femmes.
Sur le moment, je ne réalise pas qu'il vient de dire le prénom de Dean. Puis en repassant la conversation dans mon esprit, je réalise qu'il n'est pas supposé connaître son prénom, dans la mesure où je ne lui en ai jamais encore parlé.
— Attendez une minute ! Comment vous connaissez Dean ?
Il sourit en coin, quand tout à coup, ses yeux deviennent noirs. Je recule sous la surprise, les yeux écarquillés. Je n'ai rien sous la main pour me défendre. C'est malin.
— Vous êtes un démon...
— C'est qu'on ne peut rien te cacher, ma parole ! s'esclaffe-t-il en croisant les bras sur sa poitrine. Lucifer était vraiment ravi que ces deux abrutis de ne s'en mêlent pas. Mais il a fallu que cet abruti de Winchester s'amourache de toi.
Il se met à rire, et joue avec sa chaise tournante, en se balançant de droite à gauche lentement. Ses yeux me dévisagent avec une expression d'amusement sur le visage. Je ne suis vraiment pas rassurée. Je n'ai rien pour me défendre.
— Que cherches-tu comme ça ? Huh ?
Je lui tourne le dos pour m'enfuir, mais la porte se ferme juste devant moi. Je suis bloquée dans le bureau avec ce démon. Je l'entends se lever, et s'approcher de moi. Je me tourne vers lui, les yeux écarquillés de surprise. Il tient un couteau dans sa main gauche.
— Essayais-tu de t'enfuir, par hasard ?
Sa voix est aussi calme qu'un prédateur tentant d'amadouer sa proie.
— C'est qu'on ne peut rien te cacher, ma parole... grogné-je les dents serrés.
Il sourit d'un air amusé, et pose la pointe de la lame de son couteau, sur ma joue. Je serre mes poings à nouveau. Ma respiration s'est à nouveau accéléré à cause de la peur. Je n'ai absolument rien pour me défendre, parce que je ne me doutais pas qu'un démon possédait mon patron.
Il fait glisser la lame lentement sur ma joue, et je prie pour qu'il ne m'entaille pas.
— Quel dommage qu'il préfère te garder en vie. Je me demande bien ce qu'il va faire de toi... Je trouve d'ailleurs dommage que je ne puisse pas te tuer. Quel plaisir j'aurais pris à te découper en petits morceaux.
Je tremble. Je n'ai pas beaucoup d'option devant moi. Je n'en ai même qu'une seule. L'affrontement.
— Mais Lucifer ne m'a pas interdit de te blesser. Il m'a même demander un petit service. Lui ramener ton sang.
Je sursaute et réagis alors. Je lui donne un coup de poing dans la mâchoire et le pousse. Mais je n'arrive pas à le repousser bien longtemps, parce qu'il se jette une nouvelle fois sur moi. Sous le poids, je tombe en arrière et ma tête heurte le sol froid. Je grimace de douleur en retenant un cri. Si qui que ce soit arrivait, il risquerait d'être en danger. Il faut que je sois vraiment discrète.
— Tu pensais vraiment que tu pourrais t'enfuir ?
Je sens mes larmes couler sur mes joues, tellement j'ai peur. Je ne sais pas si je vais m'en sortir. Mais je dois tout faire pour que ça n'arrive pas.
— Je ne vais pas te tuer. C'est Lucifer qui s'en occupera. Mais en attendant...
Il met ma main sur ma bouche, et me plante tout à coup la lame de son couteau juste en-dessous des côtés. Je pousse alors un cri, étouffé par le main. Il retire le couteau en s'esclaffant. Je lui donne alors un coup de genoux dans l'entre-jambe, et un coup de pied dans le ventre pour le repousser en arrière. Il perd l'équilibre et tombe en arrière. J'en profite pour me relever. Il m'attrape par la cheville et je tombe lourdement sur le ventre en laissant échapper une plainte de douleur.
— Tu n'as qu'à prendre ça pour un renvoi
Mes larmes roulent sur mes joues tellement j'ai mal, et je sens mon sang couler de ma blessure. Je glisse dans ma propre flaque de sang.
Je me débats et attrape la poignée de la porte en tendant le bras. Je sens que ça tire sur ma blessure, mais je n'ai pas le choix. C'est le seul moyen que j'ai de m'enfuir.
— Pitié... Pitié... Pitié... supplié-je à voix-basse.
Je parviens à tourner la poignée de la porte, qui s'ouvre. Je soupire de soulagement en remerciant le ciel. Je me tourne vers le démon, et lui donne un coup de pied dans la figure, avant de me redresser tant bien que mal. Je glisse encore un peu, mais quand je parviens enfin à me mettre sur pieds, je me mets à courir et passe par la porte de derrière pour rejoindre Dean le plus vite possible.

En me voyant, il descend de sa voiture d'un pas précipité.
— Alex ! Qu'est-ce qui s'est passé ? s'inquiète-t-il aussitôt.
Je me précipite dans ses bras, en larme.
— Il faut partir ! m'exclamé-je
Je ne sais pas si Dean réalise vraiment de quoi je lui parle. Mais il ne perd pas de temps. Il me fait monter dans la voiture et monte à son tour pour démarrer la voiture.
— Bon Dieu, Alexandra ! Que s'est-il passé ?
— Ce n'était pas mon patron ! C'était un démon ! Il me surveillait pour Lucifer.
J'appuie sur ma blessure en grimaçant de douleur.
— Ta présence les ont mit en colère. Il m'a poignardé et m'a prit mon sang !
— Fait chier ! grogne Dean.
— Je crois qu'il va ramener Lucifer. Et il le peut, maintenant qu'il a mon sang.
— Tu as perdue beaucoup de sang ?
— Pas mal, oui... soufflé-je.
— Ne t'en fais pas. Nous allons arriver chez toi, et Castiel pourra te soigner. Tiens bon.
— D'accord... murmuré-je.
— Alex !
Je sens de l'inquiétude dans se voix. Je tourne les yeux vers lui.
— Quoi ?
— Ne t'endors pas cette fois. Je t'en prie. Je ne veux pas que tu t'endormes.
— Je ferais attention.
Je souffle pour tenter de canaliser la douleur. Je n'en reviens pas de m'être fait poignarder encore une fois. Au moins je peux me consoler dans le fait que cette fois, ce n'est pas un esprit vengeur.
— Comment tu te sens ? s'inquiète Dean. Parle-moi.
— Je... Ça va... Enfin, je crois. Ça fait tellement mal !
— Ne t'en fais pas, nous sommes presque arrivés.
Je regarde dans la rue, et reconnais alors mon immeuble à deux pâtés de maison.
— Ce que je déteste la circulation ici ! Tu ne pouvais pas choisir autre chose que Denver ?
Je ne peux m'empêcher de sourire. Moi-même j'ai eu du mal lorsque je suis arrivée ici. Mais c'est ce qui m'avait attiré ici. Le fait qu'il y ait autant de monde dans cette ville. Cette dynamique. Elle était motivante. Entraînante.
Dean se gare en bas de l'immeuble, et me donne sa veste.
— Tiens. Recouvre-toi avec ça. Sinon on va attirer l'attention des passants. Je pense qu'on n'a pas besoin de ça.
Je me redresse lentement, et passe la veste dans mon dos avant de mettre les bras dans les manches. Bouger me fait vraiment souffrir, et je suis soulagée qu'il m'aide à me couvrir.
Une fois terminé, il descend de la voiture, et m'aide à sortir à mon tour. Je m'appuie contre lui, et grimace à chaque pas que je fais. Je n'en reviens pas d'avoir réussi à courir tout à l'heure, alors que je venais de me blesser. Maintenant, j'ai l'impression que chacun des pas que je fais, est un supplice.
— Allez, tiens bon. Il ne nous reste plus qu'un étage à monter, d'accord ?
— D'accord, soufflé-je.
Nous gravissons les dernières marches aussi vite que je peux, et nous entrons dans l'appartement. Je soupire de soulagement lorsque Dean m'aide à m'installer sur le canapé.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? s'inquiète Sam qui déboule de la salle de bain.
— Son patron était un démon. Voilà ce qui s'est passé. Il l'a poignardé pour avoir son sang, explique Dean. Castiel ! Allez, tiens bon, Alex.
Je hoche la tête en essayant de rester éveillée.
— Castiel ! appelle Dean une nouvelle fois. Toi, tu ne fermes pas les yeux !
Je ne peux m'empêcher de sourire. J'aime qu'il s'inquiète pour moi.
— J'ai pas l'intention de crever cette fois, lui assuré-je.
— Tu as intérêt.
Je me force à sourire, mais en réalité je suis morte de trouille. Sans mauvais jeu de mot. J'ai peur de lâcher prise comme la dernière fois, et faire peur à Dean. Sans compter que je serais à la merci de Zachary. 

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