63. Et ouais, c'est à ça que je ressemble.

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La voiture contourna la ville par la zone commerciale, et arriva dans un quartier résidentiel

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La voiture contourna la ville par la zone commerciale, et arriva dans un quartier résidentiel. Typique de la banlieue américaine jusqu'à la caricature, les maisons de classe moyenne s'alignaient sagement derrière leurs allées, leurs boites à lettres et leurs jardins convenus. Seules l'absence d'activité humaine et l'herbe bien trop haute trahissaient l'état des lieux.

« Sympa ton quartier », commenta Merle.

Hazel lui tournait le dos, le nez collé à sa vitre, et il pouvait sentir la nervosité et l'émotion qui irradiaient d'elle douloureusement. Il se demandait à quel moment elle allait éclater en sanglots. Est-ce qu'elle allait tenir jusqu'à ce qu'ils soient à l'intérieur de sa maison ? Pas sûr.

« Moi c'genre d'endroit, les seules fois où j'y ai foutu les pieds, c'était pour faire des cambriolages, blagua-t-il pour tenter désespérément de la distraire.
- Ah bon ? répondit-elle avec une absence d'intérêt flagrante.
- Ouais, c'est marrant, non, quand on y pense. C'est un peu c'qu'on va faire aujourd'hui, au fond, non ?
- C'est pas un cambriolage quand c'est ta propre maison, répliqua Hazel.
- J'suis vraiment pas l'genre de bonhomme qu'ton flic de père aurait invité à rentrer chez lui. »

Elle se retourna enfin de la vitre et lui fit un petit sourire.

« Moi, je t'invite. »

Elle lui indiqua de tourner dans une rue. La maison était là, un peu plus loin. Elle la pointa du doigt seulement, incapable de parler.
L'habitation ressemblait à toutes les autres. De l'extérieur, rien ne semblait suspect. Pas de vitres cassées, la porte d'entrée était toujours fermée. Personne ne semblait y être passé pour la piller.
Quelques rôdeurs se trainaient dans la rue déserte, et s'avancèrent mollement en direction du 4x4.

« Autres temps, autres mœurs », commenta Merle.
La baïonnette remboitée à l'extrémité de sa prothèse émit un cliquetis métallique.
« C'est l'invité qui fait office d'éclaireur. »

Sa portière claqua, et il marcha résolument à la rencontre de ses adversaires.
A travers la vitre, dévorée de stress et d'excitation simultanément, Hazel le regarda se débarrasser des morts un par un, uniquement à l'aide de la lame de son bras et d'un couteau, sans utiliser une seule fois son revolver. C'était la première fois, réalisa-t-elle, qu'elle le voyait se battre au corps à corps avec des rôdeurs. Même à travers le brouillard de sa vision, elle pouvait deviner à quel point il enchainait ses mouvements d'attaque avec aisance.
Moins de deux minutes plus tard, il se tenait debout au milieu d'un petit tas de défunts définitifs.
Hazel était si fascinée qu'elle n'avait pas vu qu'un mort était en train de contourner la voiture par l'arrière. Elle sursauta en voyant la silhouette entrer dans son champ de vision. Il gratta à la vitre comme un chat excité et elle se tassa contre son siège. Soudain, le crâne du cadavre percuta la fenêtre dans un coup violent qui arracha un cri de surprise à la jeune fille. Mais la figure du rôdeur glissa ensuite le long du verre, inerte, laissant une trainée de sang noirâtre. Hazel devina à l'arrière de son crâne la forme du manche du couteau que Merle venait de lancer, alors que le mort tombait par terre.

La timidité des cimesWhere stories live. Discover now