24. Bien sûr qu'on fait tous semblant d'être normal.

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Le Gouverneur avait décidé l'organisation de plusieurs soirées depuis l'accident, mais celle-ci était spéciale

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Le Gouverneur avait décidé l'organisation de plusieurs soirées depuis l'accident, mais celle-ci était spéciale. Elle marquait un anniversaire, celui des huit mois de Woodbury.
Absolument toute la ville était présente, et on pouvait sentir l'aspect solennel et symbolique du moment. L'émotion était de mise, ainsi qu'une certaine fierté.

Blake fit en guise d'ouverture de soirée un long discours, que Merle n'écouta pas vraiment. Ils se ressemblaient tous, en entendre un c'était les entendre tous.
Mais il ne put s'empêcher de noter le tonnerre d'applaudissements à la fin.
Ça, c'était autre chose qu'il avait remarqué. Les gens semblaient de plus en plus enthousiastes, sous le charme du Gouverneur.

Grand bien leur fasse, se dit-il cyniquement, en se dirigeant illico vers le bar.
Le seul objectif de la soirée, pour Merle, était de ne pas marcher droit en rentrant chez lui. Pour une fois qu'il avait une excuse pour se bourrer la gueule publiquement, il n'allait pas se priver.

Il était réellement de bonne humeur ce soir-là. Il se savait en bonne compagnie. Cette soirée était un peu une récompense pour lui et son équipe, une façon de compenser les efforts des semaines passées. Martinez , Shump', Tim, et toute la clique, allaient s'en donner à cœur joie. Plus loin, Rowan, éblouissante dans sa robe de soirée au décolleté hypnotique, avait déjà son plus beau sourire. Milton lui-même avait sorti le nœud papillon et osait le champagne, Merle avait déjà quelques vannes bien senties en réserve pour lui, et se les gardait pour la fin de soirée. Rose, enfin, était assez spectaculaire dans une robe à la fois stricte et un peu outrageuse, façon vieille chanteuse de jazz sur le retour, qui laissait voir beaucoup, mais avec gravité. Celle-là, quand elle buvait — et assurément, elle allait boire — elle devenait un jukebox à anecdotes médicales immorales. C'était à ne pas rater.

Merle n'oubliait pas, cependant, qu'une convive plus rare et curieuse encore devait normalement être au programme ce soir.

À huit heures, il commençait à se demander si elle allait venir ou si il allait être forcé d'aller jusque chez elle la tirer par la main, mais Hazel finit par se pointer d'elle-même. Et elle avait effectivement enfilé une robe.
Un vrai uniforme de bonne sœur, noir, qui descendait jusqu'aux chevilles, avec zéro décolleté, et à manches longues. La seule chose qui aurait couvert davantage de peau aurait été une combinaison de plongée. Mais c'était néanmoins une robe.

« Et ben tu vois, c'était pas si compliqué. Elle est très bien, cette robe. Enfin, très bien pour une soirée des années 30, mais je reconnais l'effort.
- C'était la seule à ma taille, mentit-elle.
- Du moment qu't'es à l'aise dedans.
- Non.
- Tu as l'air d'être déguisée, plaisanta-t-il.
- Toi aussi. »
C'était effectivement la première fois qu'elle le voyait porter une vraie chemise.
« Appelle ça du camouflage, pas du déguisement. Allez, amuse-toi bien. »

Il la laissa et retourna au bar. Néanmoins, de loin, il continua à lui jeter de fréquents coups d'œil.
Elle ne parlait à personne. De temps en temps, quelqu'un l'abordait, mais elle s'arrangeait à chaque fois pour se retrouver seule à nouveau. Elle zigzaguait littéralement entre les gens pour pouvoir les éviter.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant