Épilogue : Tu m'a sauvée

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Elle est magnifique. Ce fût la première pensée de Daisuke quand il vît Nami arriver dans sa belle robe mauve digne d'un film Disney. Elle semblait peu à l'aise mais ses petites manières maladroites faisaient ressortir la véritable Nami, la fille douce et gentille avec tout le monde, une jeune femme élancée qui pourrait en faire chavirer plus d'un.

Sa grande robe trapèze violette faisait parfaitement ressortir sa peau laiteuse et ses yeux verts, ses cheveux, eux, étaient lâchés et parfaits d'une jolie rose bleu sublimant la tenue. Elle n'était pas beaucoup maquillée, un simple trait d'eye-liner avec de petites touches de violet ci-et-là sur ses yeux.

Elle s'avança au milieu de ce monde, la regardant tantôt avec dégout, tantôt avec admiration par certaines filles éloignées de ce groupe de personnes malhonnêtes. Elle baissa la tête mais la releva rapidement en croisant le regard de Daisuke. Il la regardait avec confiance, un petit sourire en coin dessiné sur les lèvres. Il savait qu'elle pouvait le faire, qu'elle était assez forte pour. Qu'elle était assez forte pour affronter ces gens, pour leur prouver qu'elle était unique, précieuse et magnifique, que si elle devait se relever un million de fois après leurs attaques, elle le ferait. Qu'elle était assez forte pour essuyer ses larmes et repartir à la guerre. Qu'elle était assez forte pour subir un lynchage quotidien pendant des années sans rien dire. Qu'elle était assez forte pour continuer à vivre. Qu'elle était assez forte pour aimer.

Ce regard, si amoureux, si confiant, si protecteur, la fît vaciller un instant. Elle n'aurait jamais cru possible de croiser un regard si intense un jour. Dans ces yeux, dans ce regard, elle vît toute la puissance que pouvaient contenir milles hommes. Les deux amants se perdirent dans les yeux de l'autre pendant quelques minutes, comme s'ils ne connaissaient déjà pas tous les recoins de ces pupilles émeraudes et de ces pupilles ocres.

Puis, d'un pas commun et assuré, ils s'avancèrent l'un vers l'autre, se retrouvant au centre de la salle, les yeux tournés vers eux. Le monde avait disparu autour d'eux, plus rien n'existait, plus rien n'avait d'importance. Ils se prirent la main, se mirent à danser, toujours les yeux fixés dans ceux de l'autre. Nami pouvait décrire ses émotions comme débordantes, elle ne savait les contenir. Cette joie émanant de son être, cette confiance qu'elle avait en son partenaire, cette douceur qui l'emportait ailleurs, cette légèreté qui prenait et serrai tendrement son cœur. Elle avait juste l'impression d'être dans un autre monde, d'être légère comme une plume, de n'être qu'une brise emportant avec elle quelques grains de pollen se baladant.

De son coté, Daisuke admirait sa moitié, elle était vraiment magnifique, encore plus de près, là où il pouvait la prendre dans ses bras et la serrer. Il ne pouvait lâcher son regard de cette œuvre d'art vivante. Peut-être, diriez-vous, qu'il est trop niais, qu'il ne voit pas les choses en face et que l'amour rend aveugle. C'est sûrement vrai, mais sur l'instant présent, c'est ce qu'il ressentait, il était juste heureux qu'elle soit là, vivante, forte et en pleine santé. Ce cauchemar allait bientôt se terminer et elle serait entièrement libre. Son cœur battu un peu plus vite, comme si le monde autour de lui commençait à accélérer, les personnes qu'il ne calculait déjà pas beaucoup devinrent un peu floues, vides de sens. Puis quand il croisa son regard, tout s'arrêta : ses angoisses, ses peurs, ses appréhensions, tout. Le monde s'était figé.

Ils dansaient, tournant, se balançant de droite à gauche, s'enlaçant par moment. Ils étaient dans leur bulle rien qu'a eux, paisible et calme. Daisuke lui baisa la main une dernière fois avant de se mettre à parler, coupant ce silence agréable.

<< - tu es plus magnifique que jamais, lui chuchotât-il d'un ton tendre.
Son petit rire cristallin raisonna à ses oreilles comme la plus merveilleuse des mélodies.

- tu peux parler, il fallait me dire que tu étais si beau en costard, je t'aurais demandé de le porter plus souvent.

Entre quelques autres paroles sans vraiment de sens et de long baisers amoureux, Nami repris la parole plus doucement, le regardant droit dans les yeux. Daisuke, lui, ressenti une sensation vraiment étrange qu'il ne saurait décrire. Sans même parler d'angoisse, il fut soudain pris d'un malaise qui ne voulait pas partir. Le simple regard que Nami venait de lui envoyer lui avait fait froid dans le dos et il sentait ses mains devenant moites se raffermir sur ses côtes, serrant sa robe. Pourtant, plus il serrait cette robe violine dans ses paluches, plus il avait l'impression qu'elle s'évaporait. Nami déclarât alors.

•je te sauverai•Where stories live. Discover now