Chapitre 17 : pensées

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Heyo, ce n'est pas souvent que je parle au début des chapitres mais je tenais juste à vous prévenir que ce chapitre contient une scène de viole, si vous n'êtes pas à l'aise avec ne la lisez pas. On se retrouve à la fin pour le blabla de d'habitude ♥

« - Nami, commença la femme.
Elle était belle, vraiment belle. Brune, de fines lunettes rondes et une jolie queue de cheval attachée avec un petit nœud rouge. Son aura ne dégageait que de la bienveillance et de la gentillesse. Tout était fait pour que Nami se sente à l'aise avec elle, qu'elle ne se sente ni trop étouffée ni trop seule, en parfaite harmonie et dans un état stable pour parler librement.
Tu sais, quand on m'a parlé de ton cas, j'ai immédiatement accepté, ayant tout de suite ressenti de l'empathie à ton égard. Et quand je te vois, là, assise en face de moi, je ne peux que approuver ce sentiment. Alors, s'il te plaît, parle moi. Je suis faite pour ça. Ce qui est dit dans cette salle reste dans cette salle, tous tes problèmes resterons ici et ne t'empêcheront plus de vivre une vie paisible.

La jeune fille demeura silencieuse quelques instants puis baissa un peu la tête.

-je ne sais pas vraiment par où commencer... dit-elle finalement, un peu gênée.

- je dirais par le commencement ? Quand est-ce que tout cela a commencé ?

- je ne saurais trop di... si... je sais où tout cela a débuté... à la mort de maman..

-que s'est-il passé ?

- je devais avoir dans les 6-7 ans je crois. je l'ai suppliée pour qu'elle vienne assister à mon spectacle de fin d'année, j'avais travaillé dur sur ce spectacle et je voulais qu'elle soit présente. Elle savait que je n'aurais pas su quoi faire si elle n'était pas venue... j'ai finalement dû le faire quand même.. elle n'est jamais arrivée à cette soirée, en tentant de se dépêcher pour arriver à l'heure à mon spectacle, elle a foncé dans un camion, et le dernier souvenir que j'ai d'elle c'est moi entrain de faire une crise car elle m'énonçait qu'elle travaillait tard ce soir là...
J'ai été si insistante, j'ai fini par la tuer...
Papa a commencé à boire, sous le coup de la tristesse j'imagine. Et il a commencé à me rejeter la faute dessus, même si au fond je sais qu'il n'a pas totalement tord..
Je pense qu'au fond je me suis toujours voulue la mort de maman, elle me pèse encore aujourd'hui je dois dire. Même si Daisuke me répète que ce n'est pas de ma faute, je ne peux pas m'empêcher de me dire le contraire.. c'est dur de ce détacher de ce sentiment, il me colle à la peau. Et je pense que les mots de mes camarades n'ont pas aidé à ce que je me sente mieux. Je vous l'avoue madame, mais ne le répétez à personne s'il vous plaît, que le jour ou j'ai rencontré Daisuke est le jour où j'avais planifié de mettre fin à mes jours...
je ne saurais dire comment je me sens dans ces moments là. Je ne suis plus vraiment maître de moi même, les émotions sont là, fortes, impossibles à calmer, elles te prennent aux tripes, t'empêchent d'y voir clair et tu veux juste en finir, arrêter de penser à tout ça, calmer ce flot si intense d'émotion qu'il te donne envie de vomir.
Les mots de mes camarades sont violents, cruels, sordides et j'ai réfléchis tellement de fois aux propositions qu'ils me faisaient, "sautes du toit, pends toi, tailles-toi les veines". Je ne suis pas sure que ce soit les mots que des adolescents à peine rentrés au lycée devraient dire. Le fait est qu'ils les connaissent et les utilisent très bien, tous les jours, et tous les jours ils restent bloqués dans ma tête, ne voulant pas sortir.
Au début les mots étaient banaux, maquillés en remarques pour mon bien. Mes soit disant copines n'arrêtaient pas de me dire que j'étais un peu grosse, que je devait maigrir et que je serais tellement plus belle mince, elles me disaient que c'était pour mon bien, pour pas que je ne sois en mauvaise santé, pas que je sois en sur poids. J'ai commencé à tomber dans l'anorexie, sans m'en rendre compte. Les repas me dégoûtent, peu importe le plat qui est devant moi, pour moi ce ne sont que des grammes et des kilos en trop qui vont rentrer dans mon corps et ne pas en sortir. La faim elle aussi a fini par partir tranquillement, je dirais que si l'on ne me forçait pas, je pourrais très bien passer une semaine sans manger sans avoir faim. Mon corps me dégoûte tellement que j'ai fini par penser que je n'en avais plus besoin. Il n'est qu'un poids lourd que mon esprit ballade à longueur de journée, las. Ça doit être le bon mot, je suis lassée de la vie. Je ne dis pas que Daisuke ne m'apporte pas de bonheur mais je pense sincèrement qu'il est la seule chose qui me tient en vie. Les gens autour de moi me le disent, je suis une personne traumatisée qui a juste peur de la vie en elle même, et je ne peux pas les contredire. Vivre me fait peur, je dirait même que ça me terrorise. Si c'est pour avoir peur à chaque minutes de se faire taper ou insulter, la vie est inutile.
Dites, vous pensez que mon papa m'aime encore ? Je ne pense pas, sa haine envers moi l'a entièrement consumé et je pense que c'est terminé, j'ai détruit le peu de famille qui me restait...
...

Vous pensez que j'arriverais à être heureuse un jour, sincèrement je ne me fait pas trop d'illusions, Daisuke finira par voire ma vraie nature et il me détestera à son tour, c'est ce qu'il s'est passé pour tout mon entourage, je doit être maudite. Et quand il partira, il m'emmènera avec lui, je ne deviendrai qu'un tas de poussière qui volera au grès du vent, se laissant bercer par ses changements d'humeur.
Je ne suis pas sûre que cette séance soit très utile vu que je ne vous laisse pas le temps de parler mais laissez moi encore un peu, j'en ai sincèrement besoin. J'en ai marre de me cacher derrière des faux semblant. Je ne vais pas bien, je le sais. J'ai été abusée, psychologiquement et physiquement, comment voulez vous que j'aille bien après ça ?? Daisuke me dit que tout va s'arranger mais je ne vois pas comment, je n'arrive pas à me relever, je n'y arrive plus. Chaque personne que je croise peu être un potentiel agresseur, un potentiel harceleur, et ça me fait peur, je n'en veut plus de cette peur. Arrêtez de me dire que ça va aller alors que c'est faux ! Rien ne va s'améliorer ! Je ne suis qu'une gamine qui a été violée par son père, merde ! Tout le monde s'en fout si je vais bien ou pas, le monde ne tourne pas autour de moi, alors, s'il vous plaît, laissez moi dépérir sans regret...

Elle fit une pause. Formant des phrases cohérentes pour expliquer sa pensée.
Je suis tombée amoureuse de Daisuke et maintenant je n'arrive plus à me détacher de ces sentiments, je n'arrive plus à faire le vide dans ma tête. Quand je l'ai vu pleurer à cause de moi la première fois ça m'a fait un choc. Quelqu'un avait vraiment eu peur de me perdre. Mais, pourquoi il s'est attaché à moi ? Il est si illogique, personne de censé ne se serai intéressé à moi juste par curiosité... je ne le comprendrais jamais, et c'est ce qui me fait peur...
J'ai toujours été bonne à l'école, capable de résoudre le moindre problème de maths, mais ce problème là, il est insolvable.

- Daisuke m'a dit qu'il s'était passé quelque chose de grave avec ton père, tu veux bien me raconter ?
- Je suis rentrée chez moi après mon week-end chez Daisuke. Papa m'avait autorisé à y aller mais je ne pense pas qu'au fond ça lui faisait vraiment plaisir... il m'a attrapé violemment par le bras et m'a tirée dans le salon, ma jetée par terre et a commencé à me mettre des coups de pieds.. au début c'était assez minime, comme à chaque fois qu'il me passait à tabac mais ça a commencé à empirer, les coups se faisaient plus violents et plus forts, dans des endroits toujours invisibles. Alors que je commençais à perdre peu à peu connaissance il a arrêté, d'un coup. Je me suis sentie soulagée, pensant que c'était enfin terminé mais c'était loin d'être le cas. Il m'a portée délicatement, j'avais l'impression d'être une princesse.
Elle eu un petit rire. Il a alors ouvert la porte de sa chambre, j'en ai été surprise, je pensais qu'il allait me coucher dans mon lit mais pas du tout. C'est vrai que cela aurait été surprenant. Il m'a posé prestement dans son lit puis m'a regardé d'un air... il avait l'air heureux et détruit en même temps. Je lui ai demandé ce qu'il faisait et.. à partir de ce moment là, tout s'est enchaîné très vite. Je n'assimile pas encore tout ce qu'il s'est passé, je crois que mon cerveau essaye de l'oublier pour me préserver.. je me rappelle de.. la douleur.. il m'a.. enlevé mes vêtements avec force puis m'a regardé comme si j'étais un bout de viande. Il me parlait de choses sensuelles avec une voix douce et.. moi je restais là alors qu'il commençait à me caresser la cuisse... au fond.. j'avais l'impression d'être aimée par lui.. il me disait qu'il m'aimait, qu'il était désolé pour tout ce qu'il avait fait et qu'il s'en voulait d'avoir rejeté la faute sur moi pour l'accident de maman. Papa est malheureux, profondément, alors je l'ai laissé. Je sentais les larmes couler sur mes joues, je n'avais en aucun cas envie qu'il fasse ce qu'il faisait mais.. je me sentais incapable de lui résister, de me le mettre encore plus à dos. Il.. les mots restèrent coincés dans sa gorge, il est rentré en moi violemment, me faisant atrocement mal. J'ai commencé à vivement pleuré mais il a pris ça pour des gémissements et à continué à prendre du bon temps en moi. Chaque coups qu'il faisait me détruisait petit à petit. Je pense, madame, que vous avez déjà eu des patients victime de ce genre...d'actes, alors j'espère que vous me comprendrez. Je ne sais pas comment me relever, d'un côté, Daisuke me donne envie de me libérer de ces chaînes, de vivre. Et de l'autre, j'ai le souvenir de ce moment qui repasse en boucle dans ma tête.. aidez-moi, je vous en supplie, je n'arrive plus à vivre comme ça.

S'en suivit une longue discussion dans laquelle Mme Karasuma aida Nami à trouver des méthodes pour se reconstruire et vivre sa vie paisiblement.

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La mère de Daisuke, comme promis, l'attendit dans la salle adjacente au cabinet de la psychologue. Bien qu'elle ne laissait rien transparaitre, elle n'en restait pas moins stressée pour la jeune fille.  C'était une petite fragile et même si la quarantenaire n'était pas sa vraie mère, elle ne voulait qu'elle parte pour rien au monde. C'était une enfant attachante, gentille et à l'écoute. Quand on la rencontrait, on avait tout de suite envie de la protéger, de la couver et de la gâter, elle le méritait. Alors oui, c'était avec appréhension que la femme attendait la plus jeune dans la salle d'attente, ayant peur qu'elle n'en ressorte encore plus mal qu'elle ne l'était avant. 

La coupant dans ses pensées mouvementées, la blondinette sorti tranquillement du cabinet, semblant apaisée, comme si tous ses problèmes s'étaient envolés malgré les trais de son visage restant quant à eux assez fatigués. Elle vint nonchalamment à sa rencontre, un doux sourire aux lèvres. Pour lui éviter un interrogatoire bien trop tôt, la femme lui dit d'une voix douce : 

<< - Alors, on se la fait cette sortie shopping ? 

La jeune fille luit un grand sourire en hochant du chef. Et, d'une petite voix, elle lui fît.

- Merci pour tout. >>

 1980 mots 

Ohayoooooo, j'ai beaucoup hésité à publier ce chapitre, le trouvant trop court mais en même temps que trouvais que cette fin correspondait totalement à ce que je voulais faire passer comme message, un message d'espoir et d'apaisement après tout ce que notre petite puce a vécu, ce remerciement signifie bien plus qu'un simple "merci". Le prochain sera normalement le dernier mais je vais essayer de le publier au plus vite ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et moi je vous dis à la prochaine ! ♥

Twikilight

•je te sauverai•Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora