Chapitre Trente-sept

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PDV RAIN

        Cela m'étonne que Monica n'ai pas posé plus de questions que ça à propos de ladite relation entre moi et Hunter. Mais pour être hônnete, je m'en réjouis. Jusque là, je joue le rôle de la petite amie "aimante" sans trop faire de gaffes.

        Naomi n'a pas cessé de me lancer des regards accusateurs depuis le début du repas, regards auquels je ne peux bien sûr pas répondre. De temps en temps, j'espère que mes yeux lui envoient assez de conseils avisés (et bienveillants) pour qu'elle n'entame pas le sujet. Et comme elle semble le comprendre, je la gratifie de quelques sourires discrets.

        Mon niveau de stress n'a pas redescendu depuis qu'Hunter a pénétré chez moi. J'essaye donc comme je peux de ne pas céder, de ne pas laisser entrevoir le malaise qui me submerge depuis le début de la soirée. Il faut à tout prix que je me montre digne, forte et compréhensive. J'aurais sans doute une discussion avec Hunter plus tard, nous devons mettre certaines choses au clair. Et cette fois-ci, je suis bien décidée à ne pas le laisser filer entre mes doigts.

        Ce qui participe à ma gêne, c'est aussi le fait qu'Auberon reste silencieux. Je l'observe parfois à la dérobée, essayant du mieux que je peux de déceler le fond de ses pensées par le regard, en vain. Il s'est contenté de mentionner certains séjours passés dans les suites de la ligne d'hôtels des Sierra, mais jamais il n'a évoqué ma relation avec Hunter. Je n'ai pas envie qu'il pense que je lui ai mentie lors de l'entrevue dans son bureau. La confiance professionnelle qui se créé lentement entre nous risque gros à cause de ça, c'est injuste.

        Après avoir débarassé avec l'aide de Naomi, je propose du café et du thé pour finir la soirée tranquillement. C'est le moment que je choisis pour parler à Hunter. Seul à seule.

        "Je m'éclipse quelques minutes, tu viens avec moi Hunter" fais-je en le fixant d'un air attachant ma voix laissant pourtant contraster deux émotions bien distinctes.

        Il relève les yeux de son portable pour être sûr que je lui ai bien parlé. 

        "Je vais plutôt rester ici" fait-il comme si il n'en avait rien à faire.

        Il n'en a effectivement rien à faire, rectifie ma conscience. Je me retiens de lever les yeux au ciel. Le comportement immature d'Hunter m'exaspère au plus haut point. J'essaye de prendre sur moi le plus possible. Les autres convives semblent s'intéresser soudain à notre conversation, mais grâce à je ne sais quoi, ils n'interviennent pas, et tant mieux.

        "Ce n'était pas une question mon amour" je remarque en m'efforçant de ne pas paraître débordée par la situation.

        J'espère que ce surnom le désarçonne un peu. Rien qu'un peu, assez pour que je prenne le dessus.

        "Va aider ta future femme Hunter trésor" l'encourage Monica d'un sourire gentil.

        J'entends très distinctement Auberon exagérer un toussotement. Naomi lève les yeux au ciel à ma place.

        Hunter se lève difficilement non sans réprimer un soupir. Je l'entraîne jusqu'à la cuisine grâce à la pression que j'efforce sur sa cravate. Son comportement me fait vraiment penser à celui d'un enfant, ce qui pourrait être mignon dans un autre contexte. Là, ça m'exaspère sérieusement. Une fois à l'abri des yeux indiscrets, je le relâche brutalement.

        Sans me contenir, je lui plaque une gifle -d'une puissante que je sous-estimais- sur la joue. J'attends sa réaction en observant chaque parcelle de son visage, sans trop savoir à quoi m'en tenir. Va-t-il me crier dessus ? Ou me frapper peut-être ? Ou partir, comme il sait si bien le faire ?

HunterWhere stories live. Discover now