Chapitre 24 - Stupide gamin

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Je ne mis pas longtemps à deviner où ce stupide gamin devait s'être planqué, et je me dirigeai devant sa chambre. C'était sûr qu'il était à l'intérieur, ce gosse était trop prévisible. Le seul endroit où il devait se sentir à l'abri était sa chambre pour la semaine, en l'occurrence. J'espérais seulement qu'elle n'était pas verrouillée à clé.

- Tu croyais vraiment m'échapper en te planquant ? Si tu ne sors pas maintenant ça va être pire, je te préviens.

La poignée s'abaissa et, avec un sourire satisfait, je rentrais dans la pièce avant qu'il ait pu protester ou déclarer forfait, sans un bruit. Je manquais de pouffer en voyant l'énorme masse difforme sous le duvet et me dis qu'il devait être vachement nul en survie, genre se planquer pour échapper à un ennemi ou autre.
Voilà que je trouvais cette situation marrante. Peut-être parce que j'allais lui faire nettoyer mille fois mon appartement de fond en comble pour lui faire payer d'avoir fait baisser mon animosité face à son adorable stupidité ? Sûrement.

Au lieu de tirer la couette, comme toute personne normale l'aurait fait, je montai à quatre pattes sur le matelas et attendis patiemment qu'il sorte sa petite bouille pour lui refaire le portrait. Voyant qu'il avait plus l'intention de mourir étouffé que de m'affronter en face à face, je décidai de retirer son ultime et pas très résistante protection et attrapai ses poignets avant qu'il n'ait eu le temps de se dégager. Il étouffa un cri de panique quand il se rendit compte de la situation et se tortilla pour s'échapper.
Je bloquais donc également ses jambes, de manière à ce qu'il m'écoute jusqu'à la fin sans pouvoir fuir. J'allais lui passer le savon de sa vie.
Seulement, je me rendis compte après coup que cette position était extrêmement dangereuse pour mes résolutions.
Merde, je pensais en découvrant ses yeux brillants de gêne et ses joues rougies à l'extrême, alors qu'il semblait chercher son souffle.

- Tu pensais sincèrement être bien caché ? je lui dis, ne résistant pas à lui décocher un rictus moqueur et légèrement enragé.

Qu'est-ce qui se passait, là ?
Au lieu d'avoir l'air menaçant et de l'être, mes émotions avaient brusquement basculé. Je sentais son pouls palpiter à travers la peau de son poignet, et je résistais difficilement à mordiller sa peau recouverte de frissons lorsque mon souffle s'échouait sur celle-ci.
Nos yeux se croisèrent, et il déglutit lentement, tandis qu'une tension palpable s'installait dans l'air.

Il était encore assez innocent, je doutais qu'il réussisse à traduire la lueur affamée de mon regard, et la pression qui semblait vouloir faire écraser mon corps contre le sien.
Il était là, sans défense, juste sous moi.

Quand j'avais dit qu'il allait me faire virer fou, c'était pas du vent. Et puis.. il avait du chocolat partout. Littéralement partout.
Sur le nez, la joue, le cou, l'oreille, et peut-être même les cheveux.
Oh, qu'est-ce que j'avais subitement envie de chocolat.. je tuerais juste pour pouvoir y goûter.
Pourquoi je pensais à ça ?

Il balbutia des excuses que je ne compris même pas, trop occupé à m'imaginer le punir d'une façon très peu légale. Et à me demander si je pouvais m'octroyer le droit de mordiller son oreille tachée de chocolat.
C'était quelque chose de complètement innocent, juste lécher un peu de chocolat sur une oreille, nan ?

Ah.. je veux..

- Et tu m'en vois ravi, je finis finalement par dire, intégrant finalement ses excuses baratinées. Tu vas aller nettoyer tout ton bordel dans la cuisine et peut-être que j'accepterai de t'accorder une mort rapide. Sans parler du rangement complet de l'appart' et du fait que ton chat ait changé subitement de couleur.

Il hocha la tête, un peu maladroitement et j'humectai mes lèvres sèches par ma tirade. Je plongeais mes prunelles dans ses yeux, et fut presque choqué d'y découvrir plus de nuances qu'à la normale. Océan tirant sur le turquoise, c'était juste magnifique. Il papillonnait des cils, et sa respiration devenait de plus en plus erratique. Fallait croire que je me rapprochais un peu trop à chaque minute qui passait.
Mais c'était pas ma faute, il m'attirait comme un aimant.. je n'arrivais pas à résister, je voulais le toucher, le sentir sous ma langue.
Putain Livaï, reprend-toi. Il est mineur, sa mère t'as menacé, tu-
Fuck la morale.

My Lost StarWhere stories live. Discover now