Chapitre 5

40 4 10
                                        

Une fois que tous les membres se sont assis de nouveau devant leurs ordinateurs, Julien se tourne vers moi.

- Alors, par où commencer... Tu connais déjà tes horaires, 8h, 17h. Bien sûr, tu vas devoir travailler comme au collège, apprendre tes leçons, faire des exercices... tout cela en ligne avec des professeurs qui habitent à Paris et qui forment les jeunes gens de la SIP. Pour s'occuper de ces centaines d'adolescents dans toute la France en même temps, ils ont créé un site accessible seulement par nous : « SIP-éducation ». Dessus, ils postent des vidéos, des cours, et tout ce dont tu as besoin pour travailler. Tu vas suivre le programme scolaire, en passant des niveaux etc. Tout est si bien réparti que chaque jour, tu as des devoirs à faire, et si tu prends du retard, cela va être très compliqué, parce que tu ne travailles que la matinée, c'est-à-dire moitié moins de temps qu'au collège. Mais je pense que tu es déjà au courant de tout cela. Ensuite, l'après-midi, tu travailleras en tant que section 4, c'est-à-dire enquêtrice, la section la plus difficile de toutes. Je te félicite d'ailleurs, la formation a dû être très ardue. Pour l'instant, nous n'avons pas encore eu de demandes d'enquête, ce qui est plutôt rare vu que nous sommes déjà en novembre. Voilà, c'est à peu près tout... Les missions ne se déroulent jamais pareil, c'est pourquoi je ne peux pas t'expliquer exactement comment tu vas devoir résoudre l'enquête. Des questions ?

- Euh... Comment les gens font appel aux services de la SIP ? C'est un lieu secret, non ?

- Rien de plus simple, affirme-t-il. On imprime et colle des affiches un peu partout en détaillant ce que nous proposons. Ensuite, les gens appellent sur le numéro de téléphone indiqué, et des agents spécialisés répondent et envoient les demandes et leurs détails administratifs aux cellules d'enquête concernées. Tu ne le savais pas ? s'étonne-t-il.

- Euh... non, bredouillé-je. Et aussi, est-ce que vous pouvez me détailler les différentes sections ?

J'essaie d'enregistrer toutes les informations qu'il me donne.

La section 1 est composée d'agents qui gèrent les dossiers, les formulaires, la paperasse, le compte-rendu de l'enquête etc. Généralement, ce sont des gens pour qui c'est la première année en tant qu'agent, un peu comme des stagiaires, qui changent ensuite de section pour une autre qui leur correspond plus. C'est une année de test, et Julien a été très étonné de savoir que je ne suis pas passée par cette étape. Dans le groupe U75, c'est Mario Millard, le petit brun qui est dans la section 1.

La section 2 est la section essentielle : elle rassemble les espions qui infiltrent un lieu. C'est Cyril De Bourg qui occupe ce poste, le garçon blond timide aux cheveux trop longs. Il est en famille d'accueil chez Igor Paillot, le directeur des archives de ce QG.

La section 3, regroupe les « stratèges » ; ce sont des gens très intelligents qui planifient et organisent les missions sur le terrain. Ici, c'est Mila Diaz, la fille à l'air autoritaire et maniaque avec le visage constellé de taches de rousseur.

La section 4, c'est moi ! Mon rôle est d'assembler les indices pour trouver la réponse au problème.

La section 5, ce sont les gens chargés de l'informatique et du piratage. C'est le garçon asiatique, Fabrice Duong qui s'occupe de cela. Il a l'air un peu ailleurs, sur une autre planète mais semble prendre très à coeur son rôle.

La section 6, C'est Stan Michello, un grand garçon noir et baraqué, plutôt drôle et sociable, qui est dit « militaire ». Il est là pour sa force physique qui peut servir pendant certaines missions. C'est aussi la section de Lara Penkins et de Julien Sky-bidule-truc.

La section 7, est Sophie Palmon la fille aux cheveux courts qui me trouble plus qu'autre chose. Elle semble drôle, mais un peu hypocrite. Cette section, concerne les spécialistes de l'effraction, qui crochètent des serrures, par exemple. Je pense immédiatement à Lyla.

Ensuite, il y a la section 8, constituée des personnes qui s'occupent des armes et du matériel, et la section 9, des médecins. Mais ces deux sections ne sont utilisées que par les adultes.

Ça fait beaucoup de choses à apprendre par coeur.

Je demande, une pointe d'angoisse dans la voix :

- Et c'est quoi, le tatouage ?

- Ah, oui ! rit-il. C'est le bracelet que tu vois, ajoute-t-il en me montrant celui qu'il a autour du poignet. C'est pour se reconnaître, il ne faut pas oublier que nous sommes une société d'espionnage, et certaines personnes paieraient cher pour y entrer. C'est pourquoi il existe une sorte de moyen de reconnaissance très fiable pour pouvoir entrer dans le bâtiment, qui est valable pour toute la France. Ce n'est pas le bracelet que l'on doit montrer en entrant, précise-t-il en soulevant l'ornement de cuir. C'est le dessin en-dessous. Comme ça, c'est discret, et on sait quand quelqu'un qui ne fait pas partie de la SIP essaie d'entrer. S'il est un peu renseigné, il montrera le bracelet, et non le motif en-dessous.

Car, oui, en-dessous du large bracelet se trouve un symbole bel et bien tatoué sur son bras. Le même qui est inscrit sur la boîte aux lettres.

Le triangle infini.

Agent MLWhere stories live. Discover now