The young empath

Chapitre 34 : Rok

 Je garais mon chopper entre deux arbres, loin de la clairière pour ne pas interpeller ses parents. Il y avait, sur mon chopper, les couleurs du club, ainsi que ses blasons. S'ils suivaient un tant soit peu des actualités, ils nous connaissaient. Je ne pouvais pas faire étalage de ma vie, pour cette première rencontre.

D'après ma nymphe, ils allaient déjà vouloir me foutre dehors pour le simple fait d'exister dans sa vie.

Elle m'avait demandé d'annuler ma visite au téléphone et je n'avais pas trouvé mieux que de lui raccrocher au nez alors qu'elle essayait de m'expliquer que la situation l'angoissait. Quel abruti !

J'étais tellement pris dans les discussions en cours que ses appels répétés m'avaient mis sur les nerfs et je m'étais montré abrupte envers elle. Cela avait dû lui faire tout drôle. Je ne m'étais jamais montré aussi dur envers elle, mais je l'avais prévenu. Il ne fallait surtout pas me déranger quand j'étais en affaires. Je n'étais pas un putain de banquier, j'étais le président d'un foutu MC.

Je m'arrêtais devant la maison. J'aimerais que tout se passe bien, ne serait—ce que pour Nastya. Elle était si stressé par cette rencontre qu'elle n'avait eue de cesse de m'en parler, la veille, lorsque j'étais revenu à la clairière pour passer la nuit auprès d'elle. J'opposais à son père n'était pas facile pour elle.Il fallait que je prenne en compte son amour pour lui.

Tout cela était nouveau pour moi aussi. Je n'avais pas l'habitude d'entreprendre des conversations pour plaire à un tiers. Je fonçais dans le tas sans me poser de questions, que cela plaisait ou non.

Il semblait avoir de l'animation à l'intérieur. J'ouvris la porte sous deux paires d'yeux médusés, et entrais conquérant l'espace. Mon regard tomba sur l'homme que j'avais aperçu quelques semaines plus tôt, en compagnie d'une femme aux mêmes traits doux que Nastya. Comme choqués, les parents de ma belle m'observaient évoluer dans la pièce jusqu'à arriver à leur fille.

Cette dernière était assise sur le fauteuil et me regardait les yeux écarquillés avant de faire des allers-retours paniqués, du regard, entre ses parents et moi. Je m'approchais d'elle et déposais un baiser sur son front avant de glisser à son oreille.

— Je m'excuse pour tout à l'heure. Accepte-les.

Je me redressais et allais vers son père en tendant la main. Je faisais le premier pas, avec une forme de respect. Cet homme était le plus important dans cette histoire. C'était de lui qu'il en venait pour la suite du bon déroulement de la soirée. Nastya l'aimait profondément. Il était son héros. Il était donc, l'homme à convaincre, ou à abattre. Cela serait décidé plus tard.

— Monsieur.

Par automatisme, il me serra la main. Son esprit se remit rapidement en route, cependant. Ses sourcils se froncèrent et il retira sa main de la mienne puis se leva d'un bond.

— Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faites ici ? Demanda-t-il, sans me lâcher de son regard méfiant.

Nastya se racla la gorge puis vint se placer près de moi et enveloppa ma main de la sienne mais garda la tête basse, comme une petite fille prise en faute. Je la lui relevais de ma main libre. Il était hors de question que ma femme baisse la tête devant qui que soit. Je ne le tolérerais pas. Elle prit une profonde inspiration en me lançant un coup d'œil.

— Maman, Papa, je vous présente Tyler... mon petit ami.

Elle mordit sa lèvre inférieure, attendant la tempête que ses parents allaient faire tomber sur nous et tout ce que mon cerveau était capable de retenir était que j'avais envie moi aussi de la mordre, cette lèvre.