Chapitre 4 -« La justice »

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-«  Tu veux savoir ce qu'il a ton père? »

Je ne réalisai pas ce qu'il était entrain de se passer immédiatement mais seulement après quelques secondes.

-« Je pensais qu'il n'avait rien de grave !

- Je ne pouvais pas le dire devant mes collègues, tu sais que je suis tenu par le secret professionnel. S'ils me voient te donner des informations avant l'approbation du directeur je suis foutu.

Je hochai alors la tête , comprenant la raison de son silence.

- Et qu'a mon père alors ?

Le gardien soupira de désespoir.

- José a tout d'abord du faire une visite à l'infirmerie car il toussait beaucoup et avait parfois des douleurs à la poitrine.
Ensuite ça s'est aggravé quand il perdit connaissance en plein milieu de la cour..
Il ne voulait surtout pas aller à l'hôpital car il savait que tu arriverais bientôt et tu le connais il croyait qu'il devait te protéger.

- Comme à chaque fois..

Le gardien esquissa un mini sourire dans lequel on pouvait voir une certaine nostalgie.

- Comme tu dis.

- Mais ça fait combien de temps qu'il a été hospitalisé  ? Et quand aura-t-on les résultats ?

- Il est rentré la semaine passée et je ne sais pas encore pour les résultats.. Je suis désolé..

- Monsieur?

- Appelle moi Gaby petit , il n'y a pas de Monsieur ici.

- D'accord Gaby.

- Je t'écoute , dis moi ce qui te tracasse

- Quand est-ce que je pourrai le voir ?

Il s'attendait probablement à cette question mais c'est comme s'il n'aurait jamais voulu que je la lui pose.
Il se gratta le crâne avec anxiété et n'osa même plus me regarder pendant les instants qui suivirent .

- C'est assez compliqué car malheureusement tu es considéré comme un détenu dangereux.. Si tu devais voir ton père à l'hôpital ce serait quand il..

Il ne termina pas sa phrase , conscient des dégâts qu'il pourrait faire en prononçant ses prochains mots.

- Quand il serait mort , j'ai compris ne vous en faites pas.

- Jackson je suis si triste pour toi , la justice n'est pas toujours juste malheureusement.. Ici pour qu'un détenu dangereux puisse voir un proche à l'hôpital il faudrait presque qu'il y rentre en tant que patient..
Seulement on ne peut changer les règles ce n'est pas aussi simple, même si je donnerai tout pour le faire..

Ce que Gaby ne savait pas , c'est qu'il venait de me trouver ma carte de sortie de prison.

- Ne vous en faites pas ce n'est pas de votre faute vous n'y êtes absolument pour rien. »

Après nous être consolé mutuellement, on se salua et il retourna à son poste.
—-
Cette nuit là, je ne dormis pas beaucoup : À l'instant même où je fermais les yeux je voyais sans arrêt mon père mourant et seul à l'hôpital.
Il paraissait si usé de la vie que son regard semblait demander de soulager ses souffrances.
Je passai la pire nuit de toute ma vie.

—-
— Jeudi 30 mai , 9h30 —

Aujourd'hui je n'avais ni la force ni l'envie de faire quoi que ce soit.
Tout me paraissait sans intérêt.

La seule chose qui me redonna le sourire était que Sarah venait me rendre visite une demi heure plus tard.

Pdv Sarah

J'étais fin prête à aller voir Jackson.
J'avais la nausée en me réveillant à cause du stress et des excès de la veille faits avec mon frère.
J'eus même une perte d'équilibre à un moment, ce qui s'expliquait sûrement par le fait que je ne mangeais pas énormément ces temps-ci si ce n'était des crasses.
Heureusement Matthieu comprit très vite que je ne me sentais pas bien et put me rattraper quand je tournai de l'œil.

-« Wow ça ne va pas Sarah ?

Je titubai légèrement avant de trouver l'équilibre.

- Si si t'inquiètes je me suis juste levée trop vite.

Mon aîné avait l'air très inquiet même si je ne voyais aucune raison de l'être.

- Je ne sais pas Sarah, ces temps-ci tu me parais faible.

- Mais non je vais très bien je dois juste m'habituer à l'absence de Jackson.

- Je sais mais il ne faut pas te laisser aller sinon ça va être un calvaire pour toi.

C'en est déjà un pensais-je, mais je me contentai d'esquisser un sourire afin qu'il ne s'inquiète pas davantage pour moi.

- C'est promis. »

~~~~~

Arrivée au parloir , je dus d'abord passer par une inspection de mes affaires et une fouille corporelle.

Comme j'étais Madame Darwin , nous pouvions bénéficier du parloir sans surveillance en toute intimité.
Une fois dans la pièce , j'aperçus mon mari.
Je courus alors l'embrasser et nous nous serrâmes dans les bras.

-« Tu es sublime mon amour.

Ce compliment me fit tellement de bien que les larmes me montèrent.
J'étais tellement heureuse de le voir que je tremblais de tout mon corps.

Je l'embrassai alors de plus belle.

Après quelques minutes de discussion je me rendis compte qu'il avait l'air préoccupé.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Il mit ses mains sur son visage et soupira un grand coup.

- Je pense que mon père va très mal..

- Pourquoi tu dis ça ? Il n'est pas ici avec toi?

- Non il est rentré il y a une semaine parce qu'il toussait beaucoup et a perdu connaissance.

Je ne parlais pas, je me contentais de l'écouter, impuissante face à la situation.

- Je ne peux même pas aller le voir Sarah tu te rends compte ?

- Comment ça ?

- Car je suis un détenu sous haute surveillance, je suis vu comme un personnage dangereux et il faudrait qu'il meurt pour que je puisse le voir. »

J'étais terriblement peinée pour lui.
Jackson voulait purger sa peine pour être tranquille mais cela impliquait qu'il devait vivre les peut-être derniers instants de son père loin de lui.
C'était inhumain mais c'était la loi.
Malheureusement nous n'avons jamais été du côté de la loi, moi encore moins depuis que l'homme qui a tué mes parents s'en est sorti avec 7 misérables années de prison.
Il avait la protection du gouvernement pour s'être frotté à un gang comme celui de mes parents et avait changé d'identité pour ne pas se manger une balle dans le crâne à sa sortie.

Parfois la justice doit être faite par soi même.
Cela valait et pour lui et pour moi.

Les amis de mon frère 3 : L'amour de la famille Where stories live. Discover now