Sirius Daughter (X Fred Weasley) Tome 1

Chapitre 14 : Confiance

Nous arrivons au château, Harry et moi sous la cape d'invisibilité pour ne pas nous faire remarquer. Arrivés dans la cour nous sortons discrètement de dessous de la cape et nous séparons bientôt pour retrouver chacun notre salle commune. Juste après les avoir quittés j'entend une voix m'appeler derrière moi. Je me retourne alors. C'est Remus. Il a le visage neutre et crispé qui lui est inhabituel.

Remus : Viens avec moi, me dit-il d'un ton sec.

Je le suis sans dire un mot et nous arrivons dans sa salle de classe. Il me demande de fermer la porte, ce que fais, et m'avance vers lui.

Moi : Qu'est-ce qu'il se passe? Demandais-je perplexe sentant que l'atmosphère était tendue.

Remus : Où étais-tu cette après-midi?

Il utilise toujours ce ton neutre et monotone. Il sait que je suis sortie de l'école? On a pourtant fait attention avec Harry.

Moi : J'étais à la bibliothèque.

Je ne peux pas lui dire que je suis sortie.

Remus : Alors pourquoi je ne t'y ai pas vu quand j'y suis allé?

... et merde.

Moi : Je n'y étais pas toute l'après-midi. Le reste du temps j'étais dans ma salle commune.

Il ne réagit pas vraiment, c'est bizarre.

Remus : Oh je vois...

Il me croit vraiment?

Remus : Pourtant c'est bizarre... Oula ça sent pas bon pour moi ça. Il y'a quelques minutes dans la cour j'ai vu Ron et Hermione rentrer tout seuls. Il marque une petite pause et me regarde. Et la seconde d'après dans le hall Harry et toi étiez avec eux. C'est étrange tu ne trouves pas?

Il est toujours très calme, comme si ça ne l'intéressait pas vraiment. Je crois que je préfèrerai encore qu'il s'énerve.

Moi : Non en fin d'après-midi j'ai rejoint Harry et comme on a vu que Ron et Hermione rentraient on les a rejoints.

Je ne suis pas du tout crédible, je suis sure qu'il sait que je lui ment.

Etant jusqu'à maintenant appuyé contre son bureau, il se redresse et son visage se crispe un peu plus. Il reprend d'une voix plus sévère.

Remus : Alors comment expliques-tu qu'il y'avait quatre traces de pas dans la neige derrière Ron et Hermione?

Je baisse la tête. Là je suis mal.

Moi : Ils devaient déjà être là, tu as dû mal voir...

Remus : Ne me prend pas pour un imbécile Evaria.

Il a dit ça en haussant un peu la voix. Je ne répond pas.

Remus : Tu es allée à Pré-au-Lard n'est-ce pas?

Moi : Oui... ça ne servait plus à rien de lui mentir.

Remus était énervé. Il soupira et fit quelques pas dans la pièce pour se calmer. Il se tourna à nouveau vers moi.

Remus : Je t'avais interdit d'y aller Evaria, lança-t-il d'un ton ferme. C'était pour ta sécurité et tu m'a désobéit.

Moi : Je suis désolée Remus, vraiment, mais regarde je suis en un seul morceau tout va bien. Tu t'inquiètes pour rien.

Remus : Non Evaria, je ne m'inquiète pas pour rien, renchérit-il. Si je ne voulais pas que tu ailles à Pré-au-Lard c'est qu'il y'avait une bonne raison et tu la connais parfaitement.

Moi : Oui je la connais c'est toujours la même raison de toute façon, lui répondis-je sur un ton quelque peu insolent.

Il se tourna vers moi et regarda d'un regard qui me transperça jusqu'au plus profond de moi même. Il était vraiment énervé. Il ne se mettait que très rarement dans cet état là.

Remus : Arrête Evaria. Tu m'as désobéit, tu t'es mis en danger et en plus de ça quand je te laisse une chance de te justifier et d'avouer tu me ment ouvertement. Je te faisais confiance.

Moi : C'est toi qui parles de confiance? Pourquoi tu m'as jamais dis ce que mon père a fait hein? Pourquoi tu ne m'en a jamais parlé? Tu as préféré me laisser dans l'ignorance et avoir confiance en un meurtrier plutôt que de m'avouer ses actes et tu me parles de confiance?

Les larmes me sont montées aux yeux. Toute les émotions que je garde depuis que j'ai appris les actes de mon père plus tôt dans la journée sortent enfin.

Moi : Pourquoi ne pas m'avoir dit qu'il avait causé la mort des parents de Harry? Il a trahi ses amis et maintenant c'est moi qui ai l'impression de trahir les miens, tout ça parce que t'es pas fichu de me dire la vérité.

Les larmes coulent maintenant sur mes joues. J'ai pris ces années de secret de la part de Remus comme une vraie trahison.

Remus : Tu n'étais qu'un bébé quand tout ça est arrivé, répondit-il en haussant également la voix. Si je ne t'ai rien dis c'était pour te protéger.

Moi : Oui bien sûr, tu fais toujours tout pour me protéger. Je comprend que tu veuilles me protéger, mais me cacher des choses, des parties importantes de ma vie c'est pas la bonne solution!

Remus : Ton père... mon meilleur ami a tué nos autres meilleurs amis... il t'a abandonné toi et ta mère pour le seigneur des ténèbres alors que tu n'étais qu'un bébé!! Ta mère est morte à peine un an après, tu n'avais plus personne... qu'est-ce que tu voulais que je fasse? Que je te dise la vérité? Que ton père est un meurtrier? Qu'il a provoqué la mort de ses meilleurs amis?

Moi : Oui c'est ce que t'aurais du faire!!! J'aurais pas perdu treize ans de ma vie à croire à l'innocence d'un étranger pour moi!! J'hurlais presque en pleurant en disant ces mots.

Remus : Tu t'es vite mise à penser qu'il était innocent quand tu as su ce qu'il avait fait. Si je t'avais dis toute la vérité, tu n'aurais rien eu à quoi t'accrocher. Tu n'avais plus personne. Alors avoir un espoir qu'il soit innocent te permettait de t'accrocher à quelque chose. De peut être penser que tu avais encore quelqu'un.

Moi : Mais j'avais quelqu'un! Je t'avais toi Remus! Je n'avais pas besoin de m'accrocher à quelque chose d'autre pour ne pas me sentir seule! Alors oui je t'ai désobéit et je t'ai menti cette après-midi, mais c'est rien comparé à ce que tu m'as caché pendant toutes ces années!

J'ai sorti toute ma haine et ma peine sur ces derniers mots. Mes larmes coulent à flots.

Remus reprit plus calmement mais toujours d'un ton ferme.

Remus : Je comprend ce que tu dis Evaria. J'ai fais des mauvais choix et j'en suis conscient, mais ça ne change rien au fait que cette après-midi tu m'a menti et que tu t'es mise en danger.

Je ne répondis pas. Il soupira, se tourna et reprit.

Remus : Je pense qu'on en a fini maintenant.

Je n'ajouta rien. Je sortis rapidement de la salle en claquant la porte et courut dans les couloirs en direction de ma salle commune. Je pleurai et les élèves se retournaient sur mon passage et me fixaient. A ce moment je n'avais qu'une envie. Aller me blottir au fond de mon lit et pleurer toute les larmes et le chagrin que mon corps pouvait contenir à cet instant.