Cours particuliers - Livaï & Mikasa

Chapitre 7 - nouvelle grasse matinée

Comme deux jours auparavant, le matin au réfectoire, Erwin s'approcha de Mikasa pour lui demander :

"Bonjour Mikasa, aurais-tu vu Livaï ce matin ?"

"Non monsieur."

"Quelque chose de particulier à signaler concernant l'entraînement d'hier ?"

Il fut difficile pour Mikasa de ne pas rougir mais elle répondit avec aplomb :

"Non monsieur, c'était plus productif que la veille."

"Bien, mais je commence à m'inquiéter pour lui. Il semble épuisé en ce moment. Peux-tu aller le chercher et lui dire qu'on met les entraînements en pause pour l'instant ?"

"Bien monsieur."

Et dire qu'il y a tout juste deux jours, dans la même situation, Mikasa aurait tout donné pour échapper à cette mission-corvée alors qu'aujourd'hui, elle se sentait impatiente de retrouver le caporal – son caporal. Elle était quand même un peu nerveuse de voir comment il se comporterait en la revoyant après les évènements d'hier et comment il réagirait face à la suspension des entraînements.

Arrivée devant la porte, elle frappa sans obtenir de réponse donc elle entra. Cette fois encore, il était toujours dans son lit. Son cœur battait fort alors qu'elle s'assit sur le bord du lit. Avec sa main droite, Mikasa toucha la main gauche de Livaï et comme il ne réagissait pas, elle la laissa remonter jusqu'à son visage pour écarter sa mèche de cheveux rebelle, tout en murmurant doucement :

"Caporal... Livaï..."

Il eut alors le réflexe de saisir la main de la jeune femme avec la sienne puis se détendit en ouvrant les yeux :

"Oh, c'est toi Mikasa..."

Il avait réagi un peu par réflexe sous l'effet de surprise mais il réalisa alors comme il était agréable qu'elle soit la première chose qu'il voie au réveil, comme il aimerait être tous les jours éveillé par sa main passant dans ses cheveux et par sa douce voix. Puis il relâcha sa main. Mikasa, un peu gênée, répondit :

"Je ne voulais pas vous surprendre..."

Il repensa à sa réaction deux jours plus tôt quand il l'avait questionnée assez sèchement. Cette fois il voulait un peu la taquiner.

"C'était ça que tu avais en tête en disant à demain hier ? J'avoue que je ne m'attendais pas à te revoir si tôt..."

Mikasa sentit ses joues rosir. Elle répondit sur le ton le plus sérieux qu'elle pouvait :

"C'est à nouveau Erwin qui m'envoie. Il s'inquiète pour votre fatigue et souhaite que les entraînements soient suspendus..."

Livaï se dit qu'Erwin devait vraiment s'inquiéter pour en arriver là et qu'il allait finir par se demander ce qui le mettait dans cet état. Puis il songea à ce que cela impliquait. Il commençait à apprécier ces séances d'entraînement : les joutes verbales, le niveau de challenge combattif qu'elle lui imposait, et évidemment, la tournure que les choses avaient prise hier ne lui déplaisait pas. Mais avait-elle le même ressenti ? Peut-être que tout ça n'était qu'un jeu pour elle ? Comme n'importe quel(le) jeune, elle devait se réjouir d'avoir un peu de temps libre pour voir ses amis et s'amuser. Il se hissa sur ses bras de façon à être assis dans le lit avant de répliquer :

"Tu as donc ta soirée libre, tu dois être contente..."

Mikasa se demanda alors si elle l'était. Elle commençait aussi à apprécier le challenge tant verbal que physique de ces entraînements. Ce n'est pas comme si elle avait d'autres plans en tête. Elle se demanda alors si lui en avait et répliqua :

"Vous aussi. Vous allez en profiter pour faire autre chose ?"

Livaï répondit machinalement :

"Je serai certainement ici à mon bureau..."

Il était maintenant sûr de ne pas regretter de s'être laissé aller hier mais il risquait de regretter ne pas tout mettre en œuvre pour poursuivre cette relation naissante. Après tout, il ne s'était certainement jamais senti aussi bien. Il ajouta alors :

"Tu peux venir... si tu le veux bien sûr."

Mikasa répondit sans hésiter, le sourire aux lèvres :

"Avec plaisir. Vous m'avez l'air suffisamment réveillé, je vais vous laisser vous habiller. A tout à l'heure alors."

Avant de se lever pour partir, elle se pencha vers lui pour planter un bisou sur sa joue gauche. Il prit alors son visage entre ses mains et l'embrassa.

Pour tous les deux, la journée allait être longue en attendant ce soir...