TOME 2 - Chapitre 13

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Ramadan mubarak à tous ceux qui le fêtent

CHARLOTTE
vendredi, 21h39

Je caresse la nuque de Mathieu avant de me lever et quitter le canapé. On est arrivés à Paris ce matin et nous voilà déjà chez Ormaz. Il fait une soirée et bien sûr Mathieu voulait absolument y aller avec moi.

Quand j'arrive dans la cuisine, j'ouvre le frigo et attrape la bouteille de muscat pétillant pour en mettre dans mon verre.

- Tu peux m'passer une bière ?

Je tourne la tête et tombe sur Assaf. J'ouvre donc une nouvelle fois le frigo et sors une bière au blond qui me sourit.

- J'peux t'avouer un truc ?

Je fronce les sourcils mais hoche la tête, intriguée par ce qu'il va me dire.

- Quand tu sortais avec Mathieu, à l'époque, j't'aimais pas.

- Pourquoi ? je demande en haussant les sourcils

- À cause de toi on voyait plus notre pote.

Je suis obligée de rire, parce que je ne m'attendais pas à ça. À l'époque du lycée je ne le connaissais pas du tout, je le voyais juste quelques fois aux soirées d'Ormaz mais j'avais jamais osé aller lui parler. J'étais un peu plus timide à l'époque.

- T'es parti à Rome après, c'est ça ? il demande alors que je sirote mon verre.

- Ouais, je suis rentrée y'a deux mois.

- T'as kiffé ? Moi j'ai ma tante qui habite là-bas, j'aime trop y aller.

- J'ai adoré. Les gens sont grave gentil là-bas, et quand tu dis que t'es française ils te prennent pour une meuf trop stylée.

- De ouf ! J'te raconte même pas toutes les meufs que j'ai serré grâce à ça..

J'hoche la tête en souriant. Je peux pas lui dire mais lui non plus ne s'imagine pas tous les garçons que j'ai dragué grâce à ça.

- T'habitais dans quel quartier ?

Je reste sûrement plus d'une heure dans la cuisine à parler avec lui. Il paraît introverti mais en vérité il est très gentil et c'est cool de parler à quelqu'un qui connaît Rome.

Quand je retourne dans le salon, je ne vois plus Mathieu, mais je l'aperçois bien vite sur le balcon en train de rouler.

Je le rejoins alors, et passe ma main sur son dos pour le caresser avant d'embrasser le haut de sa tête.

- Ça va mon cœur ? je demande devant son manque de réaction.

Il passe sa langue sur la feuille et la colle avant de sortir un briquet de sa poche. Puis il se lève de la chaise en plastique et appuie son dos contre la rambarde de sorte à être face à moi.

- Ah c'est bon, tu t'souviens de mon existence ? il demande en fronçant les sourcils.

- C'est quoi le problème ?

- T'as passé la soirée à t'faire draguer par Assaf, c'est ça le problème.

- Il me drague pas, on discute juste.

- J'crois qu'tu le connais mal, c'est pas son genre de discuter avec les meufs, il fait ça juste pour les ken après.

J'hausse les sourcils, choquée par le ton qu'il emploie. Je sais pas comment il a l'habitude de parler aux meufs mais avec moi ça va pas se passer comme ça.

- Mais tu m'prends pour qui ? je demande alors.

Il ne répond pas et je suis déjà soulée d'être rentrée à Paris. Je savais que c'était pas une bonne idée de venir à cette soirée en plus.

- Je m'en bats les couilles de ce qu'il veut, moi je discutais avec lui normalement.

- Beh moi j'm'en bats pas les couilles, j'veux pas qu'il croit que ma meuf le drague.

- Mais Mathieu je sais très bien que c'est ton pote, tu me crois vraiment capable de faire ça ?

Il hausse les épaules avant de souffler la fumée de sa cigarette. Il hausse les épaules, et ça me brise le cœur.

Je fais tous les efforts pour qu'il ait confiance en moi, pour que notre relation commence sur des bases saines. Je suis affectueuse, je lui donne des surnoms.. tout ça pour qu'il me pense capable de draguer son pote sous ses yeux ?

- Tu sais quoi ? Va te faire foutre, Mathieu.

Je quitte le balcon et attrape mon sac dans la chambre d'Ormaz.

- Tu pars déjà ? demande Elyo.

- Ouais, je suis trop fatiguée..

- J'comprends. T'façon maintenant que t'es la meuf de Polak on s'verra plus souvent rétorque Ormaz.

J'acquiesce en souriant puis je salue le reste des garçons avant de partir. J'ai trop la haine contre Mathieu, et je pensais qu'il était plus mature qu'avant mais en fait pas du tout.

Sauf que moi j'ai plus dix-sept ans, j'ai passé l'âge des crises de jalousie débiles. Et surtout, je cautionne pas que mon copain me respecte pas en sous-entendant que je drague son pote.

Quand j'arrive au bout de la rue, je me rends compte que j'ai pas du tout envie de rentrer chez moi. J'ai envie d'aller sur un toit de Paris, celui sur lequel Mathieu m'a emmené un soir, alors que je venais de me prendre la tête avec mes copines du lycée.

À : Ali

- tu fais quoi ??

De : Ali

- soiree dans l'16
- et toi ??

À : Ali

- je peux venir ?

De : Ali

- même pas besoin de demander

La brune m'envoie sa localisation et je souris avant de tourner les talons pour rejoindre ma copine. Mathieu ne m'a toujours pas envoyé de messages, et ça m'énerve encore plus. Il pourrait mettre sa fierté de côté pour savoir si je suis bien rentrée. Si je meurs sur la route, il s'en voudra toute sa vie.

Quand j'arrive à la soirée, je rejoins directement mes copines et prends un shot de tequila. J'ai besoin d'oublier que Mathieu est un gros con.

NastolatkiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant