CHAPITRE 1:

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Nous sommes le 30 juin, Violetta est à Buenos Aires, León est toujours à L.A., leurs amis rentrent car un événement est préparé au Studio...

VIOLETTA
« Under The Bridge - Red Hot Chilli Peppers »

Je me réveille doucement, les rayons du soleil me chatouillent le visage, et je souris au bruit des oiseaux posés sur l'arbre dans le jardin. Mon réveil est bien plus doux que la nuit que je viens de passer. Je ne sais pas pourquoi, j'ai rêvé de León, du Studio, de nos amis, tout était comme avant... enfin, à peu de choses près. León me haïssait et les autres aussi, sauf Ludmila. Étrangement. Je me dis que peut-être était-ce un signe du destin ? Peut-être que León me déteste réellement à aujourd'hui ? Peut-être que ne plus avoir vu mes amis les a fait changer et qu'ils ne voudront plus me parler ? Tellement de questions auxquelles je n'ai pas de réponses. Je ne sais plus où donner de la tête et je sais que ruminer dans mon lit n'arrangera rien aux choses.
Quelqu'un frappe à ma porte, et me fait sortir de mes pensées.

"Entrez !" dis-je, dans un bâillement.

Olga rentre avec un plateau rempli de bonnes choses pour mon petit-déjeuner. Elle me sourit comme elle le fait chaque jour depuis que je suis toute petite, comme si j'étais toujours la petite Violetta, fragile et douce. Celle qui a grandi sans sa maman et qui espérait pouvoir lui ressembler un jour. Disons que je suis redevenue cette Violetta depuis certains temps...

"Ma chouquette en chocolat, voilà ton petit... mais que fais-tu debout au milieu de la pièce ? Quelque chose ne va pas ?" dit-elle, l'air inquiet.

En effet, je me trouve au centre de la pièce, figée. Mon esprit était-il si préoccupé que je ne me suis pas rendue compte que je me suis levée et j'ai marché machinalement ? Olga pose un plateau garni sur le bureau et vient me prendre dans ses bras. Je lui rends instinctivement, et soupire.

"Je n'ai pas très bien dormi cette nuit Olga... mes amis me manquent et..."

"Et León aussi. Je sais bien ma petite chérie... peut-être qu'il sera là lors de l'événement du Studio ?" dit-elle en passant ma mèche derrière mon oreille.

J'acquiesce en soupirant. Même si en réalité, je ne pense pas qu'il fasse le déplacement. Il ne le faisait déjà pas pour moi lorsque nous étions ensemble, alors je doute fort qu'il le fasse aujourd'hui. J'exagère sûrement. D'après ce fameux León Vargas, monsieur "ne pouvait pas", alors que je trouvais toujours le moyen d'aller le voir en surprise. Du moins, jusqu'à ce que...

"Eh oh? Violetta? Tu es ailleurs ma chérie?"

Olga me ramène les pieds sur Terre. Je secoue la tête négativement et lui souris.

"Merci d'avoir préparé ce plateau Olga. Ça me fait très plaisir." dis-je en m'asseyant sur ma chaise.

"De rien, cela me fait plaisir également ! Allez mange, et prépare-toi. Ton père est déjà parti mais Angie est encore en bas. Si tu me cherches, je suis dans la cuisine !" dit-elle en m'embrassant doucement le front.

Elle quitte ma chambre en fermant la porte, et soudain je tombe dans l'incompréhension. Comment n'ai-je pas pu me rendre compte que j'étais debout ? Alors que mon esprit n'avait pas quitté le lit ? La fatigue a dû me jouer des tours encore une fois...
Je soupire et commence à manger mon petit-déjeuner. Olga m'a découpé un morceau de tarte aux pommes avec un verre de jus d'orange et une salade de fraises. Elle me connaît si bien !
Je dévore mon plateau, et enfile ma robe de chambre. Je ne sais pas quoi mettre aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus avoir quoique ce soit d'agréable à porter. Je ne me sens plus aussi jolie, probablement l'effet de la séparation. Les filles sur TikTok mentent, mon hot girl summer n'arrivera jamais ! Finalement, j'opte pour tenue toute simple.  Un joli pantalon pattes d'eph bleu, un top croisé marron, et des Air Force 1 blanche. Je vais en direction de la douche, et croise Ludmila sur le chemin. Elle est rentrée hier de son voyage à Paris. Des marques l'ont invité pendant une semaine à Paris, et elle est exténuée.
Elle esquisse un sourire mais je sais qu'elle ne va pas très bien. Entre sa rupture avec Federico, sa chaîne vidéos et les rencontres à travers le monde avec des marques, elle n'a pas eu le temps de penser à elle. Ou du moins, pleurer un bon coup, histoire qu'elle évacue tout ce qui la tracasse depuis des mois.
Je me faufile dans la salle de bain, me lave et commence à me préparer. Je me maquille très légèrement, et laisse mes cheveux onduler.
Après m'être préparée, je me dirige vers ma chambre, Ludmila me succède sans un bruit et une avec une petite mine renfrognée. Cela m'attriste de la voir comme ça. Elle était si heureuse de pouvoir s'épanouir dans quelque chose qui lui plaisait, et il a fallu que Fede fasse son... son... SON MEC ! Voilà, les hommes, tous pareils. Marre. Et je ne dis pas ça uniquement par rapport à León, non, non, non du tout. Je suis une adulte, j'établis des faits.
Je prépare mon sac, prends mon plateau et le descends dans la cuisine. Je croise Angie qui est assise à table, pensive.

"Tout va bien, Angie ?" dis-je en m'avançant vers elle.

Angie cache les papiers se trouvant devant elle, et finit par se retourner vers moi avec un sourire doux. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais elle me cache quelque chose.

"Oui, ne t'en fais pas ma puce. C'est par rapport au Studio, je suis dans les préparatifs des inscriptions et de la soirée des anciens élèves ce soir. Et toi ? Comment vas-tu ? Des nouvelles de... León ?"

Je soupire et m'assois à ses côtés. J'aurais préféré qu'on évite le sujet, mais remettre à plus tard ne serait que fuir ENCORE une fois la discussion. Je la regarde et me mords fermement la lèvre.

"Je ne sais plus où j'en suis. D'habitude j'arrivais à écrire des chansons, à composer... mais sans mes amis, sans León... c'est pire, tu comprends ? Même si je sais pertinemment que je ne dois pas rester fixée sur le passé, que je dois aller de l'avant, mais je n'y arrive tout bonnement pas."

Les larmes déferlent le long de mes joues. Angie les essuie avec son pouce, et me prend dans ses bras. Je m'y sens bien, elle réussit toujours à me calmer.

"Tu sais ma puce, ça n'a pas toujours été facile entre ton père et moi. Mais si tu m'as bien appris une chose c'est qu'il ne faut pas se laisser abattre et continuer. Peut-être n'est-ce qu'une pause avec León ? Peut-être que vous allez vous retrouver d'ici quelques semaines, mois ou années ! Nous ignorons de quoi est fait le futur, vis dans le présent et concentre-toi sur ce qui est essentiel: toi."

Elle me frotte délicatement le dos, je renifle bruyamment et essaye de chasser les nouvelles larmes qui apparaissent. J'entends Angie inspirer et me dire:

"Puis n'oublie pas que ce soir tu revois tout le monde ! Francesca a fait le déplacement depuis l'Italie ! Et Ludmila est rentrée hier soir... ça vous fera du bien à toutes les deux."

Je me recule et lui souris. Elle a raison. Je devrais penser à Ludmila surtout, elle m'a énormément aidé pendant et après ma séparation, et je n'ai pas été là tout comme elle l'a été. Je dois y remédier au plus vite. Ludmila est comme une sœur pour moi, et je me dois d'être là pour elle. J'entends Ludmila descendre les escaliers, je prends à nouveau Angie dans mes bras et accours vers Ludmila. Je la serre fort dans mes bras.

"Allez viens par là toiiiii !" dis-je en riant.

"VIOLETTA NON ARRÊTE ! MES CHEVEUX, MON MAQUILLAGE, TU M'ÉCRASES !" dit-elle tout en voulant se donner un air sérieux.

Nous finissons par éclater de rire toutes les deux. Je me recule et la laisse enfin respirer. Elle m'avait tant manqué, et la voir rire me fait le plus grand bien.

"Et voilà tu as abîmé mon brushing..." dit-elle en mimant de se recoiffer.

"Tu m'as tellement manqué que je me sentais obligée, vois-tu ma très chère Ludmila Ferro !"

Elle sourit et remet délicatement son sac sur son épaule.

"Allons-y, non ? Je ne veux pas être en retard à cause de toi."

Voilà, Ludmila rejoue sa Ludmila. Je l'aime comme ça, et puis, lorsque je vois à quel point notre relation a évolué, je ne vais pas me plaindre. J'ai pu comprendre finalement qu'elle n'était qu'une jeune fille en souffrance, et qu'elle n'était pas mauvaise en fin de compte. Un peu comme un porc-épic... ou un hérisson ou...

"Bon Violetta ? Tu veux que je t'envoie un fax ou on peut décoller ?" dit Ludmila d'un air excédé.

Je ris et finis par me diriger vers la porte d'entrée. Nous quittons la maison et marchons jusqu'au centre de Buenos Aires rejoindre les filles. Elles m'ont tellement manqué, j'ai plus que hâte !

ACÉRCATEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant