CHAPITRE 3:

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VIOLETTA
« The Night We Met - Lord Huron »

Il se trouve là dos à moi, j'ai le souffle court et j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Comme à chaque fois, il vient à mon secours. Cela devient comme une habitude entre lui et moi, et je me souviens encore de la toute première fois où Monsieur Leon Vargas est venu à mon secours. C'était lorsque j'attendais Angie en dehors du théâtre où elle m'a emmené, des skateurs allaient me bousculaient mais il était là. Il a empêché qu'il m'arrive quoique ce soit de mal. Malgré le fait que nous ayons traversé de nombreuses épreuves, il a toujours été présent pour m'aider et m'épauler. J'ignore pourquoi, mais moi aussi je suis comme cela envers lui. Notre relation a toujours été fusionnelle et protectrice... parfois trop même. Je ne peux observer que son dos. Il se tient droit, le bras tendu vers moi comme une barrière qui me protège. Il porte une chemise à carreaux rouge, un peu comme celle qu'il portait durant notre seconde année au Studio. Un jean noir cintré, des converses... et ce parfum. Seigneur. Son parfum. Il m'avait manqué, c'est là que je m'en rends clairement compte. Il faut que je sois honnête, sa présence me terrifie. Malgré qu'il me protège une énième fois, cela me terrifie à l'idée de me confronter à lui. Je ne pense pas savoir trouver les mots justes, et finir par bégayer. J'ai un sacré caractère, que dis-je, un tempérament de feu, et je sais que tout peut imploser à n'importe quel moment. Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il a pu me faire, je dis bien jamais.

« Je vous prierai de partir, s'il-vous-plaît. C'est de l'atteinte à la vie privée. Merci. »

Il l'a dit dans un souffle, posément et d'une voix suave. J'en ai des frissons. Plus aucun journaliste ne parle, je suppose que c'est parce León fait usage de son regard perçant. Le même regard qu'il a pu adresser à Tomás, Diego ou Clément. Du moins ici, ce n'est pas par jalousie, mais par protection ? Je ne sais pas pourquoi est-ce qu'il me protégerait puisque nous ne sommes plus ensemble, et ce, depuis un moment déjà. J'essaye de bouger ou bien de regarder dans une autre direction, mais je n'y arrive pas. Mon corps reste figé, c'est à peine si je peux respirer. León serre ses poings mais ne bouge pas d'un poil non plus. Les journalistes semblent offusqués et pris de court par cette apparition inattendue. Bien qu'ils ne le soient certainement pas plus que moi.
León prend de nouveau une inspiration, et les journalistes se reculent peu à peu. J'entends les bruits des pas s'éloignaient, mais mon regard reste toujours fixe. Je réalise pas que León soit là et qu'il soit venu m'aider. Cela a tendance à m'énerver, je me sens redevable désormais. Ou bien, soyons honnêtes, cela m'avait manqué. Le regarder me rappelle à quel point nous avons vécu des moments forts et difficiles, mais très beaux également. Mais pourquoi est-ce que je pense à tout cela maintenant ? Probablement car après quasiment un an sans l'avoir vu, je retombe amoureuse de lui pour la énième fois. Je suis las de ne pas pouvoir me passer de lui, de ces mots, de ses caresses, de ses baisers... de ses chansons. Il est vrai que j'ai son album complet dans ma playlist préférée... nommée « broken heart ». Typique ou pathétique ? J'opterais pour le second si j'avais à faire un choix entre ces deux mots là.

« Tu vas bien ? »

Oh merde. J'étais dans mes pensées, je n'ai même pas remarqué que León s'était retourné et qu'il me fait face désormais. Son regard semble inquiet, le mien est tétanisé. J'ai le cœur qui bat à la chamade. Je hoche la tête vivement et fuit son regard. Non mais oh ? S'il croit que je vais lui adresser la parole comme si de rien n'était, et comme s'il ne s'était rien passé, il se fourre le doigt là où je pense !

« Je suis désolé, quelqu'un de mon équipe a prévenu les paparazzis de la soirée... »

« C'est rien. »

ACÉRCATEWhere stories live. Discover now