Chapitre 18 - Chase

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Anna demanda, surprise :

— Toi aussi ?

Wanka disparut sous nos yeux pour toute réponse. Anna était hébétée.

Je demandai :

— Qu'est-ce qu'un Adapté ?

— C'est un être humain s'étant adapté au monde qui change autour de lui, et qui a développé des particularités qui lui permettent de mieux survivre dans ce dernier.

Devant ma tête confuse, il ajouta :

— Si tu veux, nous sommes la dernière évolution de l'Homme. Nous possédons des gènes différents qui nous permettent toutes sortes de choses hors du commun. Et tout cela résulte de la fin du monde proche. Anna est capable de guérir pour survivre. Moi je suis capable de me rendre invisible dans la nature. Il y a plein d'autres dons. Mais vous découvrirez ça au Repère.

— Qu'est-ce que le Repère ? Demanda Anna.

— Ta nouvelle maison, princesse.

Je me rappelai alors de quelque chose :

— Qu'as-tu fait à mon collègue ?

— Je l'ai bâillonné. Il dort paisiblement.

Je devais désormais retourner au camion et les laisser rejoindre la ville seuls dans la forêt, car s'il se réveillait, il allait se douter de quelque chose.

— Frappe-moi, demandai-je pour que cela soit plus crédible.

Anna ne se fit pas prier et m'envoya une bonne droite. J'avais à coup sûr au moins un œil au beurre noir.

— Ça, c'est pour m'avoir poussée, dit-elle.

Elle envoya valser son pied dans mes testicules.

— Et ça, c'est pour m'avoir menti.

Je me pliai de douleur et soufflai un « ça suffira ». Cette femme était tarée. Mais je méritais.

Je les laissai à leurs retrouvailles sous le regard confus de Wanka, et pris la direction du camion. Je trouvai alors mon collègue et me précipitai pour l'aider. Il était salement amoché. Pas facile de se battre contre un homme invisible.

— Hé, tu vas bien ? demandai-je en le secouant.

Il se réveilla et grimaça.

— C'était un piège, articula-t-il.

— On va avoir des ennuis. Allez, viens.

Je ne l'aimais pas particulièrement mais l'aidai à se relever. Mes couilles me faisaient toujours atrocement souffrir, me faisant penser à Anna. J'avais vraiment cette fille dans la peau et me sentais stupide de m'être comporté ainsi avec elle. Et surtout, qu'elle l'ait appris de cette manière.

J'appelai alors des renforts le plus tardivement possible, pour laisser le temps aux deux fugitifs de s'enfuir. Les secours vinrent au bout de quinze bonnes minutes, suivis par la directrice. Eh merde.

— Où est la détenue ? Demanda-t-elle d'un ton tranchant.

— Elle s'est enfuie, répondit mon collègue avec difficulté. Chase n'a pas su la rattraper.

Elle me fusilla du regard.

— Je l'ai perdue de vue, mentis-je, mais elle se dirigeait vers la ville. Elle ne doit pas être bien loin.

— Elle avait un complice, ajouta l'autre imbécile. Il doit y avoir une taupe dans notre prison.

Mme Rosenberg parut étonnée.

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