24 : Des concessions

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Emménager ?

Elle pourrait alors dire au revoir au deal qu'elle avait fait avec ses parents et puis c'était beaucoup trop tôt non ? Elle aimait être avec lui, elle se sentait plus que bien, mais habiter avec lui, c'était vraiment partager son intimité, sa vie privée et ses habitudes.

Certes, elle dormait chez lui depuis qu'ils étaient en vacances, mais ce n'était pas pareil. Là, c'était bien plus que ça.

Mais dans l'état où il était actuellement, elle ne voyait pas lui dire non. Enfin, il a quand même fait une grosse crise de panique tout simplement, car elle était partie, c'était l'élément déclencheur. Et il y avait ses parents. Mais dans un sens, elle ne pouvait pas empêcher son cœur battre de plus en plus vite à la pensée de vivre avec lui.

Ses sentiments étaient contradictoires...

"Je-je...", elle n'arrivait pas à formuler une phrase cohérente. C'est alors qu'il tendit sa main et la posa sur sa joue en caressant sa pommette, comme pour l'encourager à continuer. Ce contact envoya des frissons dans l'entièreté de son corps. "J'en ai très envie, ce n'est pas le souci mais-"

"Écoute-moi, ce n'était pas un ordre ou une demande, mais je te faisais part de mes envies tout simplement. Tu n'es pas obligé de me répondre tout de suite, tu sais.", répondit-il sincèrement.

Cependant, elle ne pouvait pas retirer la boule qui s'était formée au fond de son ventre et elle avait comme la forte impression que si elle ne lui disait pas, elle lui mentirait et c'était tout ce qu'elle ne voulait pas dans leur relation.

"Je dois te dire quelque chose" dit-elle en retirant sa main qui était toujours en train de caresser sa pommette pour s'asseoir.

"Je t'écoute" formula-t-il d'un ton calme et doux en imitant sa position.

"Je suis allé voir mes parents tout à l'heure", elle leva rapidement les yeux et le voyait se tendre immédiatement. "On s'est beaucoup disputé, et il ne comprenait pas pourquoi je restais avec toi. Ils avaient peur suite à ce qu'ils ont entendu à ton sujet, mais je leur ai dit que c'était comme ça et pas autrement et surtout que les sentiments ne se contrôlaient pas. Alors, ils m'ont lancé un dilemme : soit je retourne chez moi et je te vois que durant l'université, soit je reste avec toi, mais il me vire de chez moi et ne me paie plus l'université."

"Et alors ? " demanda-t-il d'une façon nonchalante.

"Je-je pense que c'est un bon compromis tu-", elle n'avait pas eu le temps de terminer sa phrase qu'il se leva du lit et sortit de la chambre. "Taehyung attend !", elle s'était décidée à la suivre, mais il ne l'écoutait pas et se dirigeait vers la cuisine pour finalement prendre une cigarette. Elle laissa une distance entre eux afin de reprendre la discussion, mais il la regardait avec son regard noir qui lui évoquait tant de peur au début, tout en allumant sa cigarette. "Je peux savoir pourquoi tu réagis comme ça ?"

"Mais vas-y je t'en prie termine ta phrase pour que tu me dises comment va se passer notre séparation." cracha-t-il méchamment.

"On ne va pas se séparer, car je ne te quitte pas, et puis on se verra qu'à l'école juste le temps que mes parents me refassent confiance et qu'ils comprennent que tu es important pour moi."

Sa colère s'agrandissait, car quand elle parlait, il hochait la tête positivement et frénétiquement comme pour se moquer d'elle, mais elle savait que ce n'était pas le cas et que ce n'était que sa colère.

"Ouais, tu as raison, laissons tes putains de connard de parents nous bousiller notre avenir !" cria-t-il.

"Je t'interdis de parler d'eux de cette façon putain !", cria-t-elle sur le même ton.

Taehyung jeta sa cigarette et s'approcha dangereusement d'elle. Quand il fut en face, il posa ses deux mains sur ses joues et elle ne pouvait s'empêcher de se sentir bien, juste par ce toucher. Il releva son menton pour qu'elle le regarde et replaça sa main où elle était. 

"Je le savais au fond que, tôt ou tard, tu allais m'abandonner. Tu es comme ma mère finalement, tu me fais croire que tu m'aimes et à la fin, tu m'abandonnes. Tu préfères écouter tes parents qui te font du mal en réalité et les défendre plutôt que de rester avec moi.", dit-il. "Tant pis ce n'est pas grave, tu vas juste reprendre tes affaires, rentrer chez tes parents et il n'y aura plus de nous. Non, au pire, tu sais quoi ? Tu vas partir tout de suite et je t'enverrai tes affaires.", il lui embrassa le front, cependant ce n'était pas doux.


Les larmes menaçaient de couler alors que son cœur lui faisait terriblement, mal suite aux paroles qu'il lui avait dites quelques secondes auparavant. Il la regarda une dernière fois et repartit en la laissant là, planté dans la cuisine et son corps tremblant. Mais, prise d'une colère face à ces mots et à la façon dont il a réagi, il récupéra son téléphone et ses clés, marcha en direction de la porte d'entrée puis la claqua violemment en sortant de l'appartement.

Son premier réflexe avait été de s'enfermer dans sa chambre et verser les larmes qu'elle avait retenues. Ses parents étaient heureux qu'elle rentre enfin.


Son premier amour.


Jamais elle ne pensait ressentir une telle douleur, son cœur était lourd et lui faisait souffrir, son visage et ses yeux s'avéraient rouges et gonflés, son corps était tremblant. Elle souffrait et avait la sensation de porter toute la tristesse du monde sur ses épaules.


Dans un sens, il avait raison, car la relation n'aurait pas fonctionné, ses parents n'auraient jamais voulu qu'elle le voie, ni aucune relation avec lui. Bizarrement, elle avait beaucoup plus mal au fait d'être séparée de lui que d'avoir été séparé de ses parents. Ils ne voulaient pas son bonheur, c'était ce qu'elle se disait.


La douleur était trop dure à supporter. Elle voulait être dans ses bras et sentir sa douce odeur. Elle souhaitait qu'il la touche et inversement.


Elle avait besoin de lui.


Et, comme si elle ne pensait pas aux conséquences, elle se leva de son lit en ne prenant que son téléphone, et sortit de sa chambre. Arrivée en bas, elle courut directement vers sa porte. Elle devait aller chez lui.


Va-t-il la rejeter ou au contraire l'accepter ?

Enfin, en bas de son bel immeuble, elle descendit de sa voiture et découvrit que la lumière, bien que légère, était voyante, ce qui voulait dire qu'il n'était peut-être pas endormi. Elle entra à l'intérieur et prit l'ascenseur. Durant ce court instant, elle pensa. Elle avait peur de sa réaction et de ce qui allait se passer s'il l'acceptait.


Les conséquences seraient lourdes.


En effet, ses parents ne lui paieraient plus ses études et pires ne lui reparleraient sans doute jamais. Puis il y avait ses amies, qui dans un sens, lui manquait, et elle savait qu'elle ne pourrait pas leur reparler. Elle devrait faire attention à tout ce qu'elle faisait et elle se demandait pourquoi elle avait autant de concessions à faire pour être avec lui. Elle aimerait que ce soit simple, mais ça ne l'était pas malheureusement.


Mais en fin de compte, son amour pour lui était si fort qu'elle avait l'impression - non, elle était sûre - que ce qui la blesserait le plus, ce serait d'être séparé de lui, sans aucun doute.

Maintenant, en face de sa porte, sa main se leva doucement pour frapper. Elle toqua. Après quelques secondes, la porte s'ouvrit brusquement et la vision en face d'elle lui brisa le cœur. Il était torse nu et ne portait qu'un jogging, son corps était faible et tremblant, son visage et ses yeux s'avéraient si rouges dus aux larmes encore présentes. L'odeur de la cigarette emplissait directement son nez au vu des courants d'air. C'est comme si son monde s'était arrêté, car il ne bougeait plus et sa main était toujours sur la porte. Sa bouche était ouverte, car il ne s'attendait pas à ce qu'elle revienne.

"C-Cayetana ?" demanda-t-il la voix tremblante.


Fucking Obsession [Th. K.]Where stories live. Discover now