Les fois où je vois Kímon

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11 janvier 1907 Apr. M. — Bâtiments de la Vieille Naine

J'ai pu voir Kímon par intermittence, j'étais affecté à la surveillance du réfectoire et lui faisait le service. Il ne m'a pas vu. Il a l'air faible.

28 mars 1907 apr. M. — Escorte boulevard Mélusine

Kímon faisait partie du groupe qu'on devait escorter. Il pleuvait, on a patienté dehors pendant des heures. Je le voyais grelotter. J'ai croisé son regard, mais je ne sais pas s'il m'a reconnu.

30 avril 1907 apr. M. — Surveillance du réfectoire

J'ai encore passé presque plus d'un mois sans croiser Kímon. J'ai fini par demander au Baron de me mettre sur la surveillance du réfectoire : je suis presque sûr de l'y voir. Comme il ne m'y a pas affecté, j'ai échangé un ordre de mission avec Louve. J'ai vu Kímon et j'ai compris pourquoi on m'a tenu éloigné de lui. Ces connards lui ont rasé la tête et il a une nouvelle cicatrice, à l'arrière du crâne. Qu'est-ce qu'ils lui font ?

6 mai 1907 apr. M. — Northbridge

J'ai été envoyé en mission de terrain, à Northbridge, près de l'océan-glacier du nord. Le mécartifice et le froid intense ne font pas bon ménage : la prothèse crame sa magie trois fois plus vite et le métal me brûle la peau.

Le Baron menait l'expédition : ça consistait en la réception des marchandises d'un brise-glace. On a fait un tour de garde ensemble, je lui ai demandé des comptes à propos de Kímon. Il m'a répondu qu'il l'avait recommandé pour l'opération d'amélioration, parce qu'elle le rendrait plus utile et donc plus précieux. La patronne, qu'il m'a expliqué, commence à s'intéresser à lui de plus près. Il n'est plus logé à la même enseigne que les autres. Il mange mieux, dort au chaud.

15 mai 1907 apr. M. — Surveillance pour les Vestes Grises

J'ai été affecté toute une semaine à la surveillance du QG des Vestes Grises, un super beau bâtiment au milieu d'un parc, au centre de Stuttgart. Quand je dis surveillance, c'est dans le sens monter la garde, pas contrôler leurs activités. Kímon y a aussi été assigné, à l'entretien des salles et aux services en cuisine. Le Baron n'a pas menti : Kímon est mieux habillé (plus chaud, vêtements de qualité) et il a l'air en meilleure forme.

Je l'ai croisé plusieurs fois : j'ai profité d'un temps mort pour lui parler. Il n'a pas vraiment réagi sur le coup.

Le dernier jour (enfin, la dernière nuit), j'étais à la fin de ma garde, vers cinq heures du matin, et je m'endormais sur place. J'ai fermé les yeux, appuyé contre le mur, et je les ai rouverts brutalement en sentant une main froide contre ma peau. Kímon m'a adressé un regard et un tout petit sourire.

Le carnet de MadenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant