Ça faisait maintenant une semaine et demie que j'étais là, il s'était écoulé cinq jours depuis que Matthias s'était pris une balle. Entre-temps je n'avais pas fait grand-chose, je m'ennuyais beaucoup. Je ne l'avais presque pas croisé, il était tout le temps dans son bureau ou dehors à faire je ne sais quoi. J'étais assise sur le canapé au salon, ma tablette en main à lire un livre, mais mon esprit divaguait sans arrêt sur ce que j'aurais fait en ce moment même si je n'avais pas été là. Rien que samedi dernier j'aurais normalement dû voir mes parents au repas de famille. Tout ça me manque. À l'heure de actuelle, j'aurais sans doute été en cours entouré de mes amies. Ensuite je serais allé boire un verre avec elles dans le café du campus puis je serais rentrée réviser un peu. Qu'est-ce que j'allais devenir si je ne pouvais même plus étudier ? Il était clair que je n'aurais pas mon année, je pouvais mettre une croix dessus. Tout ça me déprimais, je n'avais aucun avenir ici. Je décidais de chasser ses pensées déprimantes de mon esprit et de me replonger dans ma lecture, j'essayais de relativiser, mais j'avais du mal à trouver quelque chose de positif dans ma nouvelle situation. Le temps passait miraculeusement plus vite quand je lisais, j'avais déjà lu quatre livres et j'en étais au tome 2 de celui-ci. Je préférais largement lire de vrais livres, mais Matthias n'avait pas de livre qui m'intéressait en sa possession.
- Il faut que t'appels ta mère.
Je sursautais et posais la tablette sur le canapé. Je relevais les yeux sur Matthias qui se trouvait devant moi, mon téléphone en main. Je ne l'avais pas entendu arriver et mes yeux ne pouvais se défaire de cet appareil électronique.
- Oui il serait peut-être temps. Confirmais-je en me redressant.
Je récupérais mon téléphone tandis qu'il croisait ses bras, il me sondait et ne comptait pas me laisser seule avec elle, c'était évident. Bien que ce dernier m'avait laissé plus de liberté depuis la rédaction de notre contrat, je me sentais toujours enfermée, toujours prisonnière de ce démon. Je regardais mon téléphone comme la septième merveille du monde, il n'avait pas changé. Je le déverrouillais puis parcourais l'écran d'accueil.
- Dépêche l'asiat' j'ai pas ton temps.
Je levais les yeux sur lui, la sympathie et l'amabilité ne l'avait toujours pas gagné en ses quelques jours. Je regardais tout d'abord mes notifications, une centaine affluaient, plusieurs appels manqués de ma mère et de mes amies, puis une cinquantaine de messages provenant de chacun d'entre eux. Les pauvres, s'ils savaient... J'appuyais sur le bouton d'appel de ma mère puis mettait le téléphone à l'oreille.
- Met en haut-parleur.
Je roulais des yeux puis m'exécutais, comme le souhaitait Monsieur. Ma mère répondais presque aussitôt, je l'imaginais déjà assise a n'attendre que mon appel.
- Maman ?
"Ma puce, enfin tu décroches, qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu n'as donné aucune nouvelle ? La police nous a appelés et nous à dit que tu étais parti de ton plein gré, c'est vrai ça ma chérie ? Tu peux tout me dire tu sais."
- Maman, maman calme toi, je vais bien.
" Dit moi mon trésor, qu'est-ce qui s'est passé ?" Intervenait mon père.
- Heu, eh bien... Matthias me regardait l'air de dire "t'as intérêt à mentir", je reposais les yeux sur l'écran de mon téléphone, Un ami m'a appelé en détresse parce qu'il avait besoin de moi donc je suis partie pour la Californie le voir...
" En Californie !? Tu déboites là ma puce, c'est qui cet ami ? Je le connais au moins ?"
- Non maman tu ne le connais pas, c'est mon petit copain en fait, et je reste avec lui pour une durée indéterminée.
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Le démon de Californie
RomanceOn nous a toujours appris que la vie était faite de telle façon que nous étions ce que nous étions. Si tu étais pauvre, tu avais peu de chances de t'en sortir. Si tu étais ringard, tu resterais ringard. Si tu étais une étudiante, c'était différen...