- Chapitre 15 - Rencontre

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Matthias ouvrait la porte de la villa, j'entrais à l'intérieur avec difficulté, j'avais toujours des douleurs dans le dos et dans les jambes même après avoir passé deux semaines à l'hôpital. Il était venu me voir à l'hôpital chaque jour, et même si nous nous parlions rarement lors de sa venue, je ne pouvais pas le blâmer de s'inquiéter, s'il s'inquiétait vraiment. Après cet accident, il ne m'avait pas rendu ma liberté et d'un côté je le comprenais. Nous avions un contrat et je n'avais qu'une parole. C'était peut-être un défaut, mais selon moi c'était une qualité. Je ne trahissais jamais la parole que j'avais donnée. D'une certaine façon, je ne pouvais plus retrouver une vie tout à fait normale après tout ce qui s'était passé.
J'avançais avec difficulté jusqu'à arriver devant le canapé, je me laissais tomber dedans en expirant lourdement. Matthias arrivait devant moi.

- Tu me dis si tu as besoin de quelque chose. Je suis juste à côté.

- Non tout va bien. Merci.

Je n'arrêtais pas de penser à ce qu'il s'était passé, je n'en revenais toujours pas. J'avais manqué de peu la mort. La faucheuse avait décidé que mon heure n'avait pas encore sonné, et je l'en remerciais.

- Je me souviens de quelque chose. Avais-je dis avant qu'il ne me laisse seule.

- De quoi tu parles ?

- Alain, les hommes qui conduisaient la camionnette avait mentionné le nom d'Alain.

Matthias me regardait attentivement, il passait sa main sur son visage puis s'asseyait sur la table basse.

- Alain tu dis ? Si c'est ce que je pense c'est le chef des South Side Squad.

- Les S.S.S ? Pourquoi ? À cause des munitions ?

- Ça ne peut être que ça. Raconte moi ce qui s'est passé.

Je baissais la tête puis la relevais et encrais mes yeux dans ceux de Matthias.

- J'ai parlé à un homme dénommé Yann au début de la soirée, il était charmant mais au moment où je lui ai dis que j'étais venu avec toi, il s'est excusé et est partit passer un coup de file. Après que tu sois descendue voir Francis il m'a emmener en bas et tu connais la suite. Je laissais quelques longues secondes s'écouler avant de poursuivre, je n'en reviens pas, tu avais dit que tu me protégerais, qu'avec toi il ne m'arriverait jamais rien...

Matthias semblait réfléchir un instant avant de pincer légèrement ses lèvres.

- Calme toi, ça peut arriver...

- Pardon ? J'ai failli mourir et c'est tout ce que tu me dis ? Je sais pertinemment que je n'ai aucune valeur pour toi ! Je sais très bien que tu aurais préféré que je meure ce soir-là pour que tu puisses enfin te débarrasser de moi une bonne foi pour toute ! Mais je suis désolé de te l'apprendre, je suis vivante. Et ne t'inquiète pas, je n'ai rien dit aux infirmières concernant les choses pouvant t'incriminer.

Matthias soupirait, mais il me regardait avec un regard attentif.

- Ce n'est pas ce que tu crois. Je suis content que tu n'aies rien. Tu devrais te reposer maintenant.

- Je n'en ai pas envie. Laisse-moi s'il te plaît.

Sans prononcer un mot de plus, Matthias se levait et s'enfermait dans son bureau. Je me retrouvais seule au salon. J'étais énervé contre lui, mais d'un autre côté j'étais très touchée par son inquiétude. Cela faisait maintenant cinq semaines que j'étais captive de Matthias et après tout ce temps, penser que quelqu'un puisse se faire du soucis pour moi me faisais du bien. Le temps était long mais paraissait passer vite par moments.
Yann, lui aussi était mort sous mes yeux. Et j'avais cette pensée horrible au fond de moi qui espérait qu'il n'avait pas survécu à la balle de Matthias. C'était une pourriture qui méritait de mourir. Je me surprenais même à penser ainsi. Matthias m'avait changé, je commençais à banaliser la mort. C'était mal, mais je n'y pouvais rien, je changeais. Et la preuve était là, Matthias avait fait en sorte que je devienne sa complice. Je ne me reconnaissais pas, je devenais une autre version de moi-même.

Le démon de CalifornieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant