Chapitre 39

496 32 0
                                    


Je suis dans la salle de bain et observe mon reflet dans le miroir. J'ai tellement hâte de retrouver Tetsuro, je sais que l'on prend tous d'énorme risque en pénétrant dans l'antre de Danzo, que certains peuvent être gravement blessé ou connaître la mort. Mais bizarrement, je n'ai pas peur, pas pour moi du moins. Tout ce que je veux, c'est récupérer Tetsuro et mettre tout ça derrière nous. Je respire un bon coup et m'attache les cheveux. Allez Maya, sois courageuse, après cette journée, toute cette merde sera finie. Je remarque le reflet de Kenma dans le miroir, il me sourit timidement.

- Maya, tu vas bien ?

Je hoche la tête.

- Tu sais, si jamais tu ne te sens pas de participer à ce genre de chose, tu peux rester ici. Reprit-il.

- Non, je dois venir. Dis-je en me tournant vers lui.

- Je sais que tu veux faire quelque chose Maya mais des personnes vont sûrement mourir, tu vas peut-être toi-même devoir appuyer sur la détente. Tu te sens prête pour ça ?

- Je suis prête à tout pour sauver Tetsuro, je sais ce que ça représente et je connais les risques, ne t'en fais pas.

- D'accord, en tout cas, sache que je couvrirais tes arrières. Normalement, tu n'auras pas à tuer quelqu'un.

- Merci Kenma. Lui dis-je, un léger sourire sur le visage.

Après notre discussion, nous décidons de rejoindre les autres. Il est très tôt, le soleil n'est même pas encore levé, d'après Kenma, c'est le meilleur moment pour frapper. Le gang de Kotaro se joint bien évidemment à nous accompagner de celui de Tooru, d'ailleurs Kota à répéter au moins une centaine de fois à Liza de rester derrière lui et ne pas prendre de risque. Bien entendu, Liza lui a fait savoir qu'elle n'avait besoin de personne pour se défendre, elle a même pris une arme et l'a chargé devant ses yeux. Je me demande d'ailleurs comment elle a appris à se servir d'une arme. Cette action a donné un fou rire à Kotaro, je crois qu'ils sont faits pour être ensemble, Liza a besoin de quelqu'un comme lui.

Ensuite, tout le monde prend de quoi se défendre et Kenma me tend un pistolet aussi. Je le remercie et le range quelque part. Puis, il me montre rapidement sur son pistolet comment s'en servir. Comment le recharger, comment enlever la sécurité... Puis, nous quittons le bar pour nous rendre là où Tetsuro est retenu. Dans la voiture, Kenma nous ré explique le plan encore une fois, il faut deux équipes, une petite équipe qui ira chercher Tetsuro qui est composé de Kenma, Kotaro, Liza et moi (Satori ne participe pas à tout ça il est avec Sam au bar et attend notre retour. D'ailleurs, il ne voulait absolument pas que Liza et moi allions nous jeter dans la gueule du loup, mais ma décision était prise et je ne pouvais laisser Tetsuro plus longtemps chez ce fou), et il y avait une autre équipe avec tous les autres dont le rôle sera de détourner l'attention. Je m'en veux d'avoir mêlé Liza et Satori à mes problèmes, si jamais il leur arrivait quoi que ce soit, je m'en voudrais toute ma vie. Je regarde Kenma qui est assis à ma gauche, dans la place du milieu et pose ma tête sur son épaule. Je le sens se crisper légèrement à ce contact. Je sais qu'il n'est pas trop à l'aise avec les relations sociales, mais j'ai besoin de lui. Je pense que c'est la personne la plus apte à me comprendre en ce moment. Je sais que lui et Tetsuro se connaissent depuis toujours et je n'imagine pas l'état dans lequel il doit être. Je me sens un peu égoïste qu'il prenne autant soin de moi alors que lui et Tetsuro sont comme des frères. Je veux être là pour lui, alors, dans un geste qui se veut réconfortant, j'attrape sa main et la serre légèrement pour lui montrer que je suis là. Il exerce une pression plus forte en réponse et nous restons ainsi le reste du trajet.

Lorsque nous arrivâmes à la résidence de Danzo, tout était calme, personne ne s'attendrait à ce qui allait suivre.

On était devant la maison de Danzo, caché derrière des arbres, le soleil n'était toujours pas levé. Je tremblais légèrement, le stress, sans doute. Ma vue commença à se brouiller, je fermais fort les yeux et secouais la tête pour chasser ce stress et mes mauvaises pensées. Je pris une grande inspiration pour me donner contenance. La main de Kotaro se posa sur mon épaule. Il resserra sa prise et me fit un sourire confiant. Sourire que je lui rendis, légèrement forcé, accompagné d'un hochement de tête. Dans ce genre de situation, les mots étaient de trop et à la fois insuffisant. Kenma nous rappela une dernière fois que nous devions rester cachés le temps que les autres attireraient l'attention. Il insista bien sur le fait de ne pas nous montrer, et ce même si les choses venaient à dégénérer. Le malaise s'empara de nouveau de moi. Des gens risquaient leur vie pour Tetsuro. Comme si Kotaro lisait dans mes pensées (je pense d'ailleurs que c'est le cas, vu le nombre de fois où celui-ci me répondait sans que je n'aie à prononcer un seul mot) il me rassurait.

- On s'expose tous les jours à la mort, Maya, ne t'inquiète pas, ce n'est pas nouveau pour nous. De plus, il faut bien que quelqu'un arrête Danzo, il est beaucoup trop dangereux.

Je hochais la tête et entendis un téléphone vibrer. C'était le signal, Tooru avait envoyé un message un Kenma pour nous signaler qu'ils passaient à l'action. Des voitures débarquèrent dans la rue et nos amis en sortirent, armés. Tooru jeta un regard vers nous et nous fit un clin d'œil, cette action me fit légèrement sourire. Peu importe la situation, il était lui-même, charmeur. Les gardes qui surveillaient la maison avaient à peine eu le temps de bouger le petit doigt qu'ils furent déjà à terre. Le portail de la maison s'ouvrit devant eux comme s'ils étaient attendus. En réalité, Keiji avait fait sauter le disjoncteur, je ne sais par quel moyen. Nos amis entrèrent dans la résidence et des bruits de balles touchant le sol et de tir retentirent. Je sursautai en entendant les premiers tires... Mon Dieu, qu'est-ce qu'on était en train de faire ? Je ne reculerais devant rien pour sauver Tetsuro, je le sais, mais tous ces gens risquaient gros, très gros même.

Quelques instants après le début de la bagarre, nous pénétrâmes dans la résidence à notre tour, nos armes à la main. On marchait le plus silencieusement possible et l'on contourna la demeure. Plus aucun garde ne surveillait la porte de derrière, logique me direz-vous, ils étaient trop occupés avec la fusillade. On se hâta vers la porte et elle n'était pas fermée, dans le cas contraire, Kotaro s'était porté volontaire pour la défoncer. On passa la porte et je reconnu aussitôt l'endroit, c'était un couloir qui nous mènerait directement au sous-sol, on nous avait faits passer par-là, Kotaro et moi lorsque l'on nous a relâchés. Ensuite, il fallait prendre un escalier pour descendre. On s'engagea donc tous les quatre dans le couloir, beaucoup trop étroit à mon goût. Je peinais à respirer convenablement. Je ne cessais de jeter des coups d'œil par-dessus mon épaule pour m'assurer que personne ne venait à notre rencontre, et croisait le regard de Kotaro chaque fois. Jusque-là, c'était assez simple, même trop simple pour être honnête. Je pressais fort mes doigts contre mon pistolet, à tel point qu'ils devinrent blancs par manque de circulation. À un moment, je ne sais pas pourquoi je ressentis une sensation étrange, un mauvais pressentiment. Je m'arrêtais net et me figeai, arrêtant tous les autres également. Kenma, qui était devant nous, se retourna.

- Maya, tout va bien ?

Je le regardais, les yeux grands ouvert.

- C'est trop facile. Lui dis-je.

Soudain, une espèce de grenade qui crachait de la fumée roula vers nous. Je toussais et mis mon bras devant mon visage. Mais qu'est-ce qu'il se passe bordel ? En réalité, je connaissais la réponse, mais je me refusais de croire ce qu'il se passait. Kenma pointa immédiatement son arme devant lui, il était le seul que je percevais, j'avais perdu les autres de vue.

- Liza ! Criais-je.

- Tout va bien, je suis avec Kota ! Me répondit mon amie.

Je fus soulagée, mais malheureusement, ce fut de courte durée, car un coup de feu retentit. Je ne sais pas si cette balle avait atteint quelqu'un, je n'en avais aucune idée. Je me décidais à avancer pendant que j'entendais des portes s'ouvrirent et se fermer. Il faut que je trouve cet escalier. J'avais perdu Kenma de vue, cette satanée maison était un vrai labyrinthe. Par miracle, je trouvais l'escalier, à sa vue, je souris, fière de moi. Mais encore une fois, ce sentiment fut de courte durée. Des bras puissants m'attrapèrent, un se plaça sur mon cou et l'autre pris place sur ma taille. Ma respiration se coupa et la peur prit possession de moi. La respiration de mon agresseur était tout près de mes oreilles, je frissonnais de dégoût. Soudain, un coup de feu, et mon agresseur s'effondra. Je me retournais et aperçu Kenma venir vers moi.

- Allons-y. J'ai confiance en Kotaro, il nous rejoindra plus tard avec tes amis.

Mes yeux étaient rivés sur le corps sans vie de mon agresseur, et cette vision me donna envie vomir. Je savais que j'allais voir des gens mourir dans cette maison. Mais je n'ai pas l'habitude de ce genre de chose. Je n'ai pas l'habitude de voir un homme se vider de son sang après s'être pris une balle. Des larmes brouillèrent ma vision. Cet homme n'était pas un sain, mais il avait sans doute une famille. Quelqu'un qui comptait pour lui. Peut-être un enfant. Ça me tue de savoir qu'une vie s'est éteinte aujourd'hui. Je sais que ça ne sera pas la seule. Et je remercie silencieusement Kenma de ne pas m'avoir laissé appuyer sur la détente. Car jamais je n'aurais pu tuer, jamais je n'aurais pu vivre avec cette mort sur ma conscience. Avec ce sang sur mes mains.

J'opinais donc silencieusement et nous nous dirigeâmes vers le sous-sol. Bien entendu, un garde était resté. Évidemment, ils n'allaient pas laisser Tetsuro sans défense.

~ Un amour délicat ~ (KurooXOc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant