3 - Balance tes chaussures sales dans mon cœur

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onze heures vingt quatre du matin.
H-45
Damien.

     Voilà deux heures qu'on roule. Thomas a bien voulu me suivre. Je veux lui prouver que la vie vaut la peine d'être vécu et que même si il lui reste plus beaucoup de temps, je veux qu'il ai de bons souvenirs. " Où est ce que tu m'emmènes ? " m'avait il demandé à notre départ. Je lui ai répondu " Tu verras ! ". Sur le chemin, on ne parle pas beaucoup. Seul la musique de la radio comble ce silence qui n'est pas gênant pour autant. Ma timidité m'empêche de lui poser des questions sur lui, sur son passé. Une part de moi se dit que c'est sûrement déplacé. J'ai l'impression qu'il a été beaucoup tourmenté de sa vie. Mais je pense que c'est quelqu'un qui reste simple et très attachant. Je suis quelqu'un qui s'attache très vite aux personnes et Thomas en fait déjà partie. Je me suis pris d'empathie pour lui et quand j'ai vu son dossier. Sur son dossier, ça disait qu'il s'était fait viré pour faute grave involontaire. Et qu'il était seul et aussi qu'il n'avait pas fait les démarches pour retrouver du travail.
Je pense qu'il devait être dépassé par les aléas de la vie. Peut être qu'une fois arrivé sur le lieu, il m'en dira plus sur lui - ce que j'espère secrètement - et que je vais pouvoir l'aider d'une quelconque manière.

    Le paysage défile sur des champs de maïs pas encore prêt à la récolte. Le soleil est déjà haut dans le ciel et le ciel est d'un bleu magnifique. Les rayons du soleil éclaire le visage de Thomas. Par moment, je le regarde discrètement. C'est un homme qui est beau. Il a les traits du visage un peu étiré à cause des rides naissantes mais ça lui donne un charme qui me plaît beaucoup. Il a aussi ce regard brun sombre qui donne cette impression d'assurance et une barbe un peu mal taillé qui lui donne un certain charisme. Ce qui me séduit encore plus, ce sont des bouclettes qui tombent sur son front. Il a un visage bien structuré. Alors que je pensais être discret en le regardant, il me reprend :
— Concentre toi sur la route au lieu de me regarder. Je n'ai pas envie de crever sans voir l'endroit que tu veux me montrer. dit-il avec un sourire qui pourrait faire tomber n'importe qui. 
— Oui, désolé Thomas.
Je monte un peu le son de la radio pour cacher mon malaise. Je sens mes joues chauffées un peu. Je tapote sur mon volant le rythme de la musique, je l'aime beaucoup cette chanson.

Toss your dirty shoes in my washing machine heart
Baby, bang it up inside
I'm not wearing my usual lipstick
I thought maybe we would kiss tonight
Baby will you kiss me already and...

Je la fredonne un peu, assez pour que Thomas le remarque.
— T'écoutes ce genre de musique toi ? me demande-t-il avec un petit sourire logé au coin des lèvres.
Mes joues chauffent de plus belle. Est ce que c'était de la moquerie ? Ou juste lui aussi il aime bien la musique ?
— Euh... Ouais. finis-je par avouer. Pas toi ?
— J'aime bien cette musique aussi ! s'exclame Thomas.

Toss your dirty shoes in my washing machine heart
Baby, bang it up inside

   Là où je vais t'emmener Thomas, j'espère que tu m'en dira plus sur toi. Je meurs de savoir qui tu es. Que se cache-t-il derrière ce si joli regard ? Pourquoi es-tu heureux d'avoir reçu cette lettre Thomas ? Dis moi pourquoi ! Je suis sûre que tu es quelqu'un de super Thomas. Thomas. C'est un si joli prénom Thomas. Comme toi, tu es un bel homme. Est ce que je suis vraiment entrain de m'attacher à toi alors que nous nous connaissons à peine ? Ouais.
   Je lui donne un regard discret encore. Je me mets un sourire comme un con et je reporte mon regard sur la route. Je me mets à accélérer un peu pour vite arriver. Thomas tapote sur ses cuisses, le rythme de la musique. Je vais te montrer la vie Thomas.

   Baby, though I've closed my eyes
I know who you pretend I am
I know who you pretend I am

H-44

   On est bientôt arrivé. Je trouve assez vite un endroit pour me garer. Je trouve et je coupe le contacte. Nous nous regardons.
— On est arrivé ? avait-il demandé.
  Je lui adresse un de mes plus beaux sourire et lui répond que oui, nous sommes bien arrivé.
Nous sortons de la voiture et une fois fermé à clé, je vais de son côté et lui prends la main et l'emmène sur la plage avec la grande mer face à nous.
Nous enlevons nos chaussures pour aller dans le sable et enfonce nos pieds dans les grains fin. C'est si agréable comme sensation. Et nous avançons vers la mer. Le vent marin caresse nos cheveux, les bouclettes de Thomas se soulèvent. D'ailleurs il regarde devant lui avec émerveillement. Ses yeux brun parcours l'étendue d'eau qu'il y a devant lui. Il semble être fasciné devant le spectacle de vague et du scintillement de l'eau grâce au soleil. Il saisit ma main, comme si sa vie en dépendait. Je souris de plus belle et nous avançons jusqu'à que nos pieds touchent l'eau.
   Thomas continue d'avancer sans me lâcher, alors je me contente simplement de le suivre. Nos chevilles, nos genoux, nos hanches finissent dans l'eau. Thomas sourit. Un si beau sourire. Il me regarde.
— À trois on plonge tout ! me propose Thomas.
— C'est d'accord !

   Un... deux... trois... et nos corps plongent en même temps dans l'eau.

H-44 et quelques minutes.
Thomas.

   C'est si bon cette sensation de liberté dans l'eau. J'ai l'impression qu'il y a plus que Damien et moi sur Terre. Le son est lourd à cause de l'air. J'ouvre difficilement les yeux, j'aperçois Damien qui me regarde. Je prends sa deuxième main. Je veux qu'il reste près de moi. Nous nous sourions.
Je pense que Damien est le grain de liberté qui me manquait. Personne ne m'aurait emmener ici sur un coup de tête. Pas même mon ex femme. Damien à cette étincelle dans ces yeux magnifiquement bleus qui peut me faire frissonner.
   Nous sortons la tête de l'eau, avec nos sourire toujours collés sur nos visages.
— Alors ? me demande Damien.
— C'est magnifique ! je réponds avec un grand sourire.
   Nous plongeons de nouveau sous l'eau.

Damien.

    Après cette baignade improvisé, nous retournons sur la plage, là où nous avons laisser nos chaussures. Je suis partis chercher des serviettes ‐que j'ai toujours dans ma voiture- et le paquet de cigarettes de Thomas. Quand je reviens vers lui, il a les bras tendu, les yeux fermé et un large sourire. Le vent souffle et il profite de ce moment. Je souris en le voyant faire. Ça me rend vraiment heureux de le voir comme ainsi.
Il ouvre les yeux et plante son regard dans le miens.
— Merci de m'avoir emmené ici Damien. me remercie-t-il.
— Ça me fait plaisir tu sais. dis-je en lui tendant son paquet de cigarette.
Il sourit et prend ses clopes en me remerciant. Il en sort une et m'en propose, ce que j'accepte volontiers. Nous les allumons et nous nous asseyons sur le sable en regardant la mer.

— C'est la première fois que je vois la mer. Et ça va être la dernière fois. me confie-t-il.
Je le regarde.
— Ne dis pas ça Thomas. Si tu arrives à les convaincre que tu peux t'en sortir, tu la reverras la mer.
Il bougea négativement la tête tout en fumant sa cigarette et en recrachant la fumée.
— Non. Je n'ai pas envie de gaspiller ce qui me reste à vivre pour des choses qui ne serviront à rien, répond Thomas, je n'ai plus personne qui me retient. J'ai plus rien.
Je le regarde.
— Si Thomas.
Il me regarde à son tour.
— Moi je te retiens. finis-je par lâcher.
Son regard est perdu. Il ne sait plus quoi dire tellement qu'il ne s'y attendait pas. Mais je lui fais comprendre en lui prenant sa main et en ne le quittant pas du regard. Ses yeux bruns sont bloqué sur mes yeux. Mais il regagne son beau sourire. Et regarde la mer.
— Le monde est beau Damien. Le monde est beau...
— Je suis d'accord avec toi, le monde est beau...

Do mi ti
Why not me?
Why not me?
Do mi ti
Why not me?
Why not me?
Do mi ti
Why not me?
Why not me?


Je crois que je suis tombé amoureux de toi Thomas. Je dépends déjà de toi.

Le dernier jour.  - terrainkWhere stories live. Discover now