Chapitre 2

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[TW, description d'un suicide]
Je dépose le bouquet dans le vase devant le caveau, maman n'est pas venue aujourd'hui mais elle ne va pas faire sans lui rendre visite... elle a encore du mal à s'en remettre.
La pierre est rêche au toucher et je sens ma peau s'écorcher quand j'effleure son nom.

- « Tu me manques terriblement papa. »

Je retiens un sanglot et me redresse, jetant un rapide coup d'œil à ken, qui se tient à distance et fuis mon regard. Je sais qu'il pleure encore, il a pas besoin d'essayer de faire le dur, c'est trop récent pour pouvoir prétendre l'être.
Il frotte son visage en pensant que je ne le vois pas enlever la morve de son nez, dégoûtant. Cachant mon rire presque inapproprié à l'instant, je descends de la pierre et le rejoint.
Ses yeux sont rouges mais il continue à ignorer le besoin d'être prêt de nous, il veut remplacer la confiance qu'on avait en papa.
Sa tenue d'écolier contraste avec la grimace qu'il tire pour chasser son chagrin, on dirait presque un grimlins.
Les gouttes de pluies commencent à tomber et nos pieds traînent dans le gravier du cimetière alors que nous le quittons. J'attrape la main de Ken et traverse la rue, il fait calme et le vent se lève doucement, signalant la fin d'après-midi. Nous ne sommes pas vraiment sur le passage piéton mais aucun danger ne se trouve à l'horizon, alors je traverse. Quelques rues plus loin nous pouvons apercevoir le petit appartement de maman, des hommes en costards rentre par la porte de l'autre côté du bâtiment pour monter à l'étage supérieur. Je sors les clés de mon sac et lâche la main de Ken.

« T/p j'aime pas le silence de la maison. »

Moi non plus, le rire fusant de notre père résonne encore dans ma tête, accompagné de sa toux et du bip assourdissant des machines qui le tenait en vie.
Après avoir refermé la porte d'entrée nous avons fait le même constat, pas le moindre signe de vie. Maman semble encore absente, absorbée par son travail pour noyer son cœur brisé. Nous oubliant presque, c'est rare de l'entendre encore chantonner dans la cuisine le matin.
J'embrasse le front de Ken et je lui ai dit d'aller dans sa chambre faire ses devoirs.
Quelque chose cloche et je veux en avoir le cœur net, à mesure que je monte les escaliers, mon sang se glace et de la sueur perle dans ma nuque, collant mes courts cheveux à celle-ci. L'odeur âcre du fer plane dans l'air.
Sa porte est entre ouverte et la lumière de la fenêtre perce par l'entre bâillement, un bruit sourd arrive à mes oreilles alors que j'ouvre la porte, comme un râle.
Je reste figée, horrifiée par la vue que j'ai actuellement.
Les larmes me montent aux yeux et je finis par m'effondrer au sol. Le bruit de la corde me file la gerbe et son regard qui perd petit à petit la vie achève mon estomac. Ken arrive en courant mais je le pousse, il ne peut pas voir ça. 12 ans c'est bien trop jeune pour assister au suicide de sa mère.

« Laisse moi passer T/p! T/p s'il te plaît! ... »
Je suis secouée dans tous les sens, incapable de bouger, bloquant la porte. Tous mes sens se sont éteints, mon cœur ralentis...

«-Bordel T/p ouvre les yeux! S'il te plaît T/p! »

Je sens des mains serrées fermement sur mes épaules qui me sont à l'origine de mes soubresauts et j'ouvre les yeux, ma tête tourne mais au dessus de moi je peux distinguer cette longue chevelure blonde et ses yeux perçants. Un court instant je suis presque soulager de ressentir autre chose que le chagrin. Mon dégoût envers Sano chasse mon souvenir et je me concentre sur ce qui se passe autour de moi.

- « Qu'est-ce que tu fiches Sano? »

Irritée par son inquiétude et sentant les bribes d'une crise qui se dissipent, je le repousse et constate que je suis par terre, ma chemise de nuit est complètement ouverte.
Le visage écarlate je jette un regard noir à la seule personne capable de faire ça et cours dans la salle de bain.
Les mains sur le lavabo je regarde mon reflet.

Aide-moi à compter les étoiles [MikeyXReader] (EN RÉÉCRITURE NARVALO)Where stories live. Discover now