Chapitre 1er

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Le ciel de Paris était sombre, le vent soufflait légèrement et le temps était un peu pluvieux. Je traverse rapidement le boulevard sans même prendre le temps de vérifier la vitesse à laquelle les voitures venaient en ma direction. Rapidement, je me faufile dans un taxi qui était stationné au coin de rue avant qu'une gouttelette de pluie n'atterrisse sur mon front. Il faisait déjà trop froid en cette fin d'octobre, ce qui ne m'enchantait pas du tout. D'habitude, les temps trop calmes et pluvieux ne ramènent que de vieux souvenirs au fond de mes pensées.

Je m'appuie contre la vitre du taxi tout en admirant le beau paysage que cette ville m'offrait ! Que de belles édifices ! Des ruelles un peu calme ! Un boulevard remplie de restaurant en plein air pour n'importe quel rencard ! Et des hôtels luxueux d'une architecture à en faire rêver. Comment ne pas aimer Paris ? Cette ville, qui m'inspire à être moi-même. Loin du passé, loin de ma famille, et loin de toute perturbation, cette ville m'inspire que du bonheur et nouveau départ...

Je laisse échapper un bref soupir en voyant un couple agé traverser la rue avec le sourire aux lèvres suite au feu rouge. Quelle chance ils ont eue ! Pourtant moi, on dirait que j'ai signé un pacte avec la solitude et que Cupidon a horreur de mon beau visage ! Un klaxon me ramena vite à la réalité. Je lance un regard sur ma gauche et c'est là que je réalise que j'étais bel et bien arrivée à destination.

Je descends à la droite, une fois que j'eus terminé de payer le trajet. J'arrange le col de mon petit chemisier blanc, puis je laisse déboutonner deux boutons tout simplement. Je ne voulais pas paraître un peu trop vulgaire le premier jour de mon entretien. J'avale une grande bouchée d'air, et ensuite d'un geste rapide, je descends la queue de ma jupe noire trop collée a ma peau. Bon, ça y est ! J'étais prête à affronter ma nouvelle carriere. Il était temps pour moi de trouver cette stabilité que j'ai tant cherchée. Il était temps pour moi de déposer le poids du passé et avancer vers de nouvelles horizons !

Je traverse rapidement la rue de Sèvres avec mes hauts talons de femme d'affaires, pour gravir les escaliers de ce grand immeuble vitriné d'une quinzaine d'étages. Je pousse la porte vitrée pour pénétrer la grande salle de réception. Une fois à l'intérieur du PM Agency, je projette un regard autour de moi tout en passant une petite branche de ma chevelure noire derrière mon oreille droite. Ça faisait déjà deux semaines que je me suis coupée les cheveux jusqu'aux épaules et je me sentais un peu gênée d'être la seule à avoir une coupe d'Aurora sur la tête. Mais tant pis ! Il fallait quand même changer de look si je voulais passer à autre chose .

Je m'approche lentement du comptoir pour m'adresser à la réceptionniste. Elle était très jeune, on dirait qu'on avait le même âge. Elle était blonde, mince, vêtue de son uniforme de travail. Un petit chemisier noir, un pantalon noir et son badge accroché au cou. Je me suis sentie toute bizarre parmi autant de gens acharnés au boulot. Ils circulaient par-ci par-là, d'un escalier à un autre, d'une porte vitrée à une autre et d'un bureau à un autre. Je me sentais étrange dans cette entreprise luxueuse parmi toutes ces Parisiennes charmantes et souriantes avec les cheveux au vent. Ce n'est pas que je n'ai jamais travaillé dans une entreprise ; c'est juste que là maintenant on parlait de la plus grande agence de voyage de Paris !

- Bienvenue mademoiselle ! En quoi puis-je vous aider ? Me demanda cette dernière avec un sourire chaleureux.

- Je suis Sarah Sandoval ! Et j'ai un rendez-vous avec le PDG de cette entreprise.

- Ah ! Ne vous inquiétez pas. Suivez-moi, je vous en prie.

Je la suis pied pour pied jusqu'à un ascenseur au fond de la salle.

- Le PDG est absent pour le moment. Mais son fils va vous recevoir. C'est lui qui dirigera l'entreprise durant ces 3 prochains mois. Affirma-t-elle avant de cliquer sur le bouton du 15e étage.

Je sens mon cœur rater un battement suite à la fermeture des portes de l'ascenseur. Je suis claustrophobe depuis toute petite, et ma mère en avait toujours marre de me traîner derrière elle à chaque fois qu'elle allait au boulot, car il fallait toujours qu'on prenne ce maudit engin qui monte et descend. J'éclatais toujours un sanglot tout en tirant sur la queue de sa jupe et là maintenant, c'était ce que j'avais envie de faire. Les battements de mon cœur s'accéléraient, des sueurs coulèrent sur mon front comme des gouttelettes de pluie et j'avais envie de crier de toutes mes forces à chaque fois qu'on montait d'un étage à un autre.

- Vous vous sentez bien mademoiselle ? Me demanda la secrétaire en me dévisageant du regard.

- Oui oui, ça va ! ne vous inquiétez pas. Seulement, je suis un peu stressée. Affirmai-je dans l'embarras.

- Ne vous en faites pas ! Si mon patron a fait le choix de ton CV parmi une centaine, c'est parce que peut-être, il voit un potentiel en toi et ...

Avant même qu'elle puisse terminer sa phrase, l'ascenseur s'ouvre au 15e étage. Je lance un regard vers le long couloir peinturé en blanc qui se trouvait en face de moi. Les mosaïques étaient en marbres, le plafond était miroité et il y avait cinq portes en bois massif avec des serrures de couleur or. Deux portes à ma gauche et deux a ma droite dont chacune avait une distance un peu éloignée, et l'autre en face de moi qui sans doute est celle du PDG. Il y avait des petits tableaux accrochés au mur et deux grands pots de fleurs bleues artificiel.

Ça y est mademoiselle ! Ajouta-t-elle avec un sourire avant de toquer à la grande porte en face de nous.

Sans même entendre la voix de quelqu'un nous répondre, elle se retourne en ma direction tout en poussant sur la serrure.

- Vous pouvez entrer !

Avec hésitation, je m'approche de la porte et je lui fais un hochement de tête en signe de remerciement. Une fois à l'intérieur, je projette un regard aux alentours dont la vue à travers la vitre qui contournait cette pièce pouvait nous enseigner la tour Eiffel de loin. Tout ce qui ornait la pièce n'était que de meubles luxueux, des objets de valeur comme un tableau de Picasso, des grappes de lumières accrochées au plafond, des dizaines de trophées de toute sorte dans un gros placard, et une grande bibliothèque à ma gauche dont je peux même remarquer mon livre préféré de Paulo Coelho titré Veronica décide de mourir. Je laisse échapper un sourire quand mes yeux repèrent soudainement le même pot de fleurs artificielles que j'avais remarqué tout à l'heure dans le couloir. On dirait que le PDG adore le bleu ! Subitement, je me sens un peu mal à l'aise, rien qu'en pensant au bleu. Cette couleur qui symbolise l'évasion, la vérité et la sagesse , à toujours été la couleur preferée de l'homme qui m'a tant charmé.

- Prenez place s'il vous plaît mademoiselle ! Lança une voix rauque derrière moi.

Rapidement, je me retourne pour faire face à cette voix masculine qui vient de vibrer tout mon être.

Était-il-il vraiment présent dans cette pièce ou je rêvais tout simplement ?

Était-il-il vraiment présent dans cette pièce ou je rêvais tout simplement ?

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Passion Enflammée (En Pause)Where stories live. Discover now