Chapitre 37 Vieilles connaissances

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L'Inquisitrice, à dos d'un majestueux alezan et suivie par ses trois conseillers à cheval, se tenait enfin devant les grilles du Palais d'hiver d'Halamshiral où devait se tenir le Conseil exalté convoqué de concert par les royaumes de Férelden et d'Orlaïs. C'était la Divine Victoria qui avait réussi à négocier le lieu de cette assemblée et n'avait pu faire mieux que le Palais d'hiver où s'étaient tenues les négociations de paix entre le Grand Duc Gaspard et feu l'Impératrice Célène.

L'Inquisition était venue avec une escorte digne des plus grandes puissances de Thédas et tous les hommes qui accompagnaient la Messagère avaient été soigneusement sélectionnés par Léliana et Cullen. Tous arboraient leur armure de l'Inquisition, rutilante pour l'occasion, et les dirigeants s'étaient vêtus de leurs plus beaux habits sur ordre de l'Ambassadrice Montilyet. Léliana s'était vêtue à la garçonne, en pantalon noir et veston blanc agrémenté d'une écharpe noire à liserés d'or et portant les armoiries de l'Inquisition, tandis que Cullen, par-dessus une tenue identique, portait un manteau retombant sur son épaule gauche et retenu par un cordon de fils d'or.

Les grilles s'ouvrirent, l'Inquisitrice mena son cheval lentement dans l'allée où de nombreux nobles les observaient depuis des balcons, alors que les marchands et les gens de basses castes les admiraient depuis les abords du chemin. Les trois conseillers la suivirent, Joséphine saluant la foule d'un geste distingué de la main, Léliana observant le moindre visage des nobles qui les surplombaient et Cullen maugréant devant ce long cérémonial.

- Encore une parade, grogna-t-il à voix basse, encore une négociation sanglante.

- Pensez à sourrrire, lui glissa discrètement Joséphine, il est crrrucial que nous prrrésentions bien.

- Pourquoi Victoria a-t-elle convoqué le Conseil exalté ? maugréa-t-il encore, deux ans qu'elle nous préserve d'Orlaïs.

- Non sans dommages politiques, rétorqua Joséphine qui arborait toujours un sourire radieux. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait, mais le Conseil exalté est devenu une nécessité. Orlaïs souhaite nous contrrrôler. Et au vu des nombrrreuses demandes en marrriage, ils ont des prrrojets pour vous.

Cullen jeta un regard sur les nobles que Joséphine observait, dégoûté.

- Notrrre vrrrai prrroblème, continua l'Ambassadrice, c'est Férelden. Ils rrrêvent de nous voir entièrrrement dissouts.

A ce moment, Dame Montilyet fit un élégant signe de main à trois nobles aux allures féreldiennes qui les toisaient de haut. Cullen leur jeta un regard noir, puis posa ses yeux sur Lédara qui avançait calmement devant eux. Tant de dangers l'attendaient et elle en était consciente. Pourtant, elle gardait la tête haute et son visage était impassible, digne de sa renommée.

Arrivés au bout de l'allée, les quatre dirigeants de l'Inquisition descendirent de cheval et furent accueillis par une flopée de domestiques royaux qui devaient les escorter jusqu'aux quartiers qui leur étaient réservés. Chacun prit place dans sa propre chambre, plus ou moins espacées les unes des autres mais sur le même étage. Alors que Lédara examinait du regard la pièce somptueusement décorée et pourtant douloureusement familière, on frappa à sa porte. Elle entendit celle-ci s'ouvrir sans même avoir attendu son consentement, et allait rabrouer l'individu qui se permettait un tel acte lorsqu'elle reconnut l'intrus :

- Iron Bull ! s'exclama-t-elle avec joie.

- Hé ! Chef !

Le Qunari avait fait l'effort de revêtir un manteau malheureusement un peu serré pour sa taille de géant et qui lui donnait un air guindé. Toutefois, ses manches trop petites laissaient entrevoir des tatouages noirs représentant des motifs géométriques frais sur sa peau marbrée de cicatrices. Bull prit dans ses larges bras la jeune femme et la souleva de terre dans une étreinte chaleureuse.

L'ère du dragon - InquisitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant