Prologue

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point de vue: Rowan


J'ai encore gagné. J'empoche les cinq pièces d'argent que j'ai remportées au poker, ce jeu auquel mon grand-père m'a appris à jouer comme un pro. Mais c'est surtout grâce au comportement des gens que je me débrouille si bien, j'observe, j'analyse et je gagne.

Je me dirige vers la sortie quand j'entends des voix grasses qui rigolent très fort au bar, ça ne change pas des bruits de font du bar de d'habitude mais quand je perçois une voix féminine qui leur répond d'un ton sec, je m'arrête. Au moment où je me tourne une fille aux longs cheveux bruns attachés en queue-de-cheval frappe un homme assit sur le tabouret en face d'elle. Il tient son nez qui commence déjà à pisser le sang quand son ami essaye d'envoyer un crochet du droit à la brune, elle l'arrête avec aisance et saute par-dessus le bar pour lui adresser un coup de pied dans la face. Avant que ça aille plus loin, deux armoires à glaces les séparent, un quinquagénaire que j'identifie comme le gérant commence à engueuler la serveuse qui est , je dois l'admettre, une très bonne cogneuse : « mais à quoi tu pensais Sloan ?! Je t'avais prévenu que si tu ne changeais pas ton comportement, tu étais virée ! Alors donne-moi ton tablier et fout le camp ! » La jeune femme jette son tablier crasseux sur son ancien patron, en se dirigeant vers la porte elle me remarque et me fusille du regard.

Je finis par quitter ce bar bien trop rustique pour moi, normalement je vais toujours dans le même bar, le « Capitaine Lowen », mais ça fait quelques jours qu'il est fermé pour travaux. Ces temps-ci c'est vraiment la misère, pratiquement tous les commerces ferment, sans parler des familles de plus en plus nombreuses qui se retrouvent à la rue à cause des effondrements ou encore des gangs qui les chassent. Aujourd'hui est comme tous les autres jours, le ciel a son éternelle tinte orangée qui reflète les incendies qui font rage plus loin dans le pays et l'atmosphère est chargée de particules étouffantes comme la cendre.     

Je ne peux pas m'empêcher de penser à cette fille, Sloan, je me demande où elle a appris à se battre comme ça. Peu de gens savent se battre correctement, soit ils sont trop faibles soit ils ne trouvent rien pour apprendre comme il faut. Mais ça c'est à cause des Cavaliers de Condamnation, quatorze personnes pourries jusqu'à l'os qui dirigent ce monde, qui nous dirigent. En réalité ils se nomment les Oracles du futur, mais personnes ne les appelles comme ça, pas quand c'est eux qui détruisent notre futur. Il y a quelques années, ils ont organisé un gigantesque autodafé pour détruire tous les livres ou bouts de papier qui auraient pu nous aider à les renverser. D'autres ont quand même essayer de les atteindre, on n'a plus jamais entendu parler d'eux.

J'ouvre la porte de mon appartement miteux fait de bois sombre, peu de gens ont autant de chance que moi pour leur logement. La seule raison que j'ai encore mon appartement c'est parce-que j'ai une certaine réputation dans le quartier et donc personne n'ose me braquer. Je range mon argent dans une cachette dans un faux- plafond au-dessus du salon, avoir une certaine réputation ne veut pas dire imprudent. Je me dirige ensuite vers un mur coulissant d'où je laisse apparaitre un tableau avec des tonnes de feuilles et de cartes.

Ca fait des mois que je réunis des informations et que je me fais de plus en plus de contacts pour une seule raison : la mission du siècle ou devrais-je dire le meurtre du siècle ? Et encore ce ne n'est pas seulement une mais quatorze tombes qu'il faudra creuser. Si vous ne l'aviez pas encore compris, je compte tuer les Oracles. Mais pour cela il me faut une équipe.         

La Divison d'OmbreWhere stories live. Discover now