Chapitre 1

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point de vue: Sloan


Je n'en reviens pas, cet imbécile de George m'a viré ! La seule raison de pourquoi j'ai frappé ces mecs c'est parce qu'ils m'ont fait une remarque sexiste.

Je me dirige vers le bâtiment qui me sers de maison, un ancien magasin de bibelots presque invisible puisqu'il est caché entre deux immenses immeubles et qu'il est très étroit. « Comment je vais faire pour avoir des revenus maintenant ? » j'ai dû parler un peu trop fort car un enfant qui fouille dans une banne à ordure s'est retourné. Je lui fais un bref signe de tête et presse le pas, le soleil va bientôt se coucher et tout le monde sait que c'est une mauvaise idée de trainer seule dans Kelsi.

Je me faufile par la minuscule porte et allume le restant de ma bougie, entre le matelas troué qui me sert de lit, le bureau métallique couvert de bazar, mon étagère à armes à feux qui se vide de plus en plus et un fauteuil dont les plumes sortent je ne possède pas grand-chose. Mon ventre crie famine mais je n'ai pas eu le temps de voler quelque chose avant de partir du bar, je pars donc dormir tout de suite, demain il faudra que je trouve un nouveau travail.

Comme chaque nuit, je me réveille en sueur à cause de ces cauchemars, toujours les mêmes. Ça fait deux ans que je me suis échappée maintenant pourtant chaque fois que je ferme les yeux je la voie, Selina...

Il faut que j'arrête de penser à ça, mon ventre se tord de douleur tellement j'ai faim. Il est hors de question que je me rendorme, je prends alors mes bottes et sors. Je me déplace aussi furtivement que possible et en évitant les badauds qui trainent encore à cette heure tardive, même si je ne me déplace jamais sans au moins trois pistolets et que je sais bien me battre, on peut vite tomber dans un piège...

Je me dirige vers un stand où j'ai l'habitude de voler, la nourriture n'est pas très bonne mais il est ouvert H24 et je ne me suis encore jamais faite attrapée. Je ne suis pas la meilleure des voleuses mais je me débrouille. J'avance vers le stand derrière lequel est assise une vielle dame lisant un journal.

- Bonsoir, dis-je en essayant de sourire mais comme toujours ça doit plus ressembler à une grimace.

- Mmh, répond la dame sans lever les yeux.

- C'est combien ? je demande en désignant une bouillie verdâtre dans un bol en carton et en plastique.

- Dix pièces de bronze.

Je fais mine de compter mes sous tout en glissant un bol dans mon sac.

- C'est dommage, j'en ai seulement cinq.

- Tant pis pour toi, me lance la femme tout en lisant son article.

Et voilà, je me dirige vers mon chez-moi, non sans commencer à manger.

Je jette le bol dans une poubelles qui déborde déjà et entre. La lumière de la lune qui filtre par une minuscule fenêtre me permet de discerner un homme assis dans le fauteuil au fond de la pièce. Ni une ni deux, je dégaine mon pistolet automatique.

- Qui êtes-vous ? je demande en essayant de garder le contrôle de ma voix.

- Je m'appelle Rowan, répond l'homme en se levant.

J'enlève la sécurité de mon pistolet pour lui dire de ne pas bouger.

- Je ne te veux aucun mal, je veux juste discuter.

- De quoi ? je lance froidement.

- Affaire, il y a de l'argent à gagner.

Soudain plus intéressée je pause mon arme à portée de main et allume une bougie.

Le visage de l'homme se dessine mieux grâce à la lumière du feu, je discerne une cicatrice qui part de son sourcil et descend jusqu'à sous son œil, la lueur de la bougie donne des reflets cuivrés à ses cheveux de jais. J'ai l'impression de l'avoir déjà croisé...

- Le bar, cet après-midi, voyant mon regard interlocuteur il continue, on s'est vu quand tu t'es faite virée. Au fait, ça ne te dérange pas qu'on se tutoie ? J'hoche la tête furtivement et l'homme, Rowan donc commence à se balader à travers la pièce en observant mes armes.

- Belle collection !

- Ce n'est pas une simple collection, je réplique sèchement.

- C'est pour ça que je suis là... en partie, ne t'inquiètes pas je ne vais pas te voler, s'empresse-t-il d'ajouter voyant que je reprends mon arsenal.

- Ce n'est évidemment pas comme ça que j'aurai procédé.

Bon sang, il ne s'arrête jamais de parler ?!

Tout en m'observant il avance de plus en plus proche de moi. Je peine à déglutir en voyant ses yeux noirs comme les ténèbres me scruter. Pour ne pas laisser paraitre mon malaise je demande:

- Alors, cette affaire ? Tu as dit que tu étais là pour ma collection mais pas seulement, pour quelles autres raisons t'es-tu introduis ici ?

- Pour toi, réplique-t-il en souriant. 

La Divison d'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant