Chapitre 4 : Dernier espoir

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- Anna -


Karli avait menti. Ils avaient tous mentis. Tout le monde n'est pas revenu des ténèbres, les supposés super-héros n'ont pas sauvé le monde entier. Et de ça, personne n'en parle. Pendant près d'un mois, les infos, les journaux, les réseaux sociaux ne faisaient que parler d'un miracle, d'un retour à la normale. Mais à quel prix ?

Mes cauchemars qui s'étaient peu à peu dissipés occupent à nouveau mes nuits. Ma Sofia n'est pas revenu. Les parents de Karli non plus. Mais de ça, personne n'en parle. 99 % de la population disparue est réapparue. Mais comme toujours, personne ne parle du pourcent restant.

Pourtant ce miracle, comme ils l'appellent, est loin d'en être un. Il a ramener le chaos sur terre, alors que nous venions à peine de reconstruire un monde sain et en paix.

Comment redonner un logement, un travail, à manger, du jour au lendemain à plus de 3 milliards de personnes ? Soudainement, les politiques font des revenants une priorité, des programmes d'aide à la reconstruction, financés par des millions, sont mis en place.

Mais plus personne ne se soucis de ce qui sont restés. De ce qui ont dû tout reconstruire, après que la moitié de la population ait disparu, après un traumatisme inoubliable. Et maintenant, tout doit redevenir comme avant ? Impossible.

Après ce retour soudain de milliards de personnes il y a moins de 4 mois, mon groupe et moi continuons d'aider comme nous pouvons, nous adaptant au contexte actuel. Mais des tensions sont apparus au sein du groupe, la politique fait partie prépondérante des conversations. Nous avons tous emménagés au siège des Prah'hands, fraichement rénové. Ils nous fallait nous souder, nous soutenir non-stop pour surmonter cette épreuve et ne pas perdre de vue notre objectif. Le travail est devenu tellement prenant, les missions toujours plus longues et éloignées, que j'ai du quitter mon travail à la bibliothèque, à contre coeur, mais pour une cause que j'espère plus importante...

***

Karli - Yvan s'il te plait, change de chaîne, je n'en peux plus de les entendre parler de ces programmes capitalistes à la con.

Je regarde Karli, légèrement inquiète. Cela fait quelques semaines qu'elle est sur les nerfs. Nos missions sont longues et épuisantes. Il est même parfois arrivé qu'elles soient dangereuses, en nous retrouvant au milieu de règlement de comptes.

Nous sommes posés tous les 4 dans le salon commun, la fine équipe au complet. Nous sommes tout juste une dizaine au siège, travaillant à temps pleins pour le groupe. Nous récoltons comme toujours des denrées alimentaires, des vêtements, toutes choses utiles pour les redistribuer au plus démunis, les "déportés" comme nous les appelons. De nombreux survivants de l'éclipse ont même du être délocalisés dans des camps, les rescapés ayant été mis au premier rang des aides sociales.

Fatiguée d'une migraine qui me martyre déjà toute l'après-midi, je sombre doucement. J'essaye en vain d'oublier la douleur quand je sens une main se poser sur mes cheveux et me masser doucement les tempes.

Alex - C'est vraiment inquiétant Anna... Tu ne fais qu'enchainer les migraines depuis deux mois et tu en avais déjà régulièrement avant.

Anna - Ne t'inquiètes pas ça va aller, je suis juste fatiguée.

Je me penche pour m'étendre sur le canapé et poser ma tête sur ses genoux. Il continue a mes caresser les cheveux, m'aidant à m'endormir tout doucement.

***

Des voix dans le couloir me sortent de mon sommeil léger. Il fait nuit, je me suis endormie sur le canapé, une couverture sur moi. J'écoute d'une oreille la conversation et reconnais alors le chuchotement de Karli.

Please don't touch me / Bucky BarnesWhere stories live. Discover now