Chapitre 6 : L'interdit

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- Anna -
  

Anna - Mais Karli réveilles-toi ! Ils vont tôt ou tard nous rendre visite. Tu ne peux pas indéfiniment ignorer leurs menaces, ils savent que nous avons volé le sérum.

Karli - Je gères la situation, pas de quoi s'inquiéter. Le plus important, c'est de se concentrer sur notre mission de demain, on règlera ça ensuite.

Je soupire fortement, énervée, anxieuse, et m'éloigne pour aller me réfugier dans la bibliothèque. Elle est mon échappatoire depuis que nous nous sommes installés ici, au siège, et je crois bien être la seule à l'utiliser. Dès que je passe le pas de la porte, j'ai l'impression de pouvoir respirer à nouveau, entourée de tous ces livres. Deux grandes bibliothèques en bois massif meublent l'angle de la pièce et une cheminée en marbre donne tout son cachet à la pièce. J'attrape le livre posé sur la table basse et m'affale sur le fauteuil pour reprendre ma lecture, là où je l'avais arrêté. C'est seulement après avoir relu 3 fois la même phrase, que je comprends que je n'ai pas non plus la tête à lire. La mission de demain, les menaces continuelles sur notre groupe, et mon état mental au bord du gouffre, c'est trop.

J'entends alors la porte s'ouvrir, laissant entrer Alex, hésitant.

Alex - Est-ce que ça va ?

Anna - Est-ce que ça a l'air d'aller ?

Je lui lance un regard noir avant tourner la tête et reporter mon attention sur le livre et faire semblant d'en lire le contenu. Je sens mon coeur battre jusque dans mes tempes, ma respiration est saccadée, mes mains sont moites. OK, je suis au bord de la crise panique.

Anna - Ca va bientôt faire 3 mois que ma vie est un cauchemar, comme si elle n'était pas déjà assez bancale avant. Ce foutu sérum ne m'a en rien sauvé la vie.

Alex se rapproche alors de moi, pour poser une main sur mon épaule avec précaution, effleurant à peine le tissu de mon t-shirt. Ce contact, bien que très léger, fait ralentir ma respiration.

Anna - Et à cause de ce foutu sérum, on va encore tous mourir assassinés. Je ne comprends pas comment Karli peut rester calme, je suis au bord de la crise de nerfs.

Je lève mon visage pour l'observer et essayer de déchiffrer ses pensées. Il n'a pas l'air aussi paniqué que moi, mais n'a pas non plus l'air très rassuré.

Alex - Tout va bien se passer, j'en suis sûr, tu verras.

Je baisse la tête dépitée et joue avec la reliure de mon livre. Sa main quitte alors mon épaule et ses pas indiquent qu'il passe la porte. Je n'ai plus le courage ni la force de faire semblant. J'essaye de me replonger dans ma lecture pour ne pas penser à demain et surtout pour m'évader dans un monde différent.

***

Comme à mon habitude, je me réveil à l'aube avec le soleil. Mon rythme s'adapte à celui de la nature depuis que je suis petite. En été, impossible d'aller me coucher alors que les oiseaux chantaient encore dehors. Je me lève rapidement pour me diriger dans la cuisine commune pour me couler un café. L'horloge indique à peine 6 heures passées.

C'est vers 7 heures que j'entends les autres se lever pour finalement me rejoindre dans la cuisine. Personne ne parle, l'ambiance est plutôt tendue. Pour détendre l'atmosphère, j'allume la radio et à mon plus grand soulagement, elle joue de la musique. Les informations ne font qu'enrager Karli ces derniers temps. Après quelques phrases échangées, nous partons nous préparer. Tout le monde connaît parfaitement le plan, il n'y a plus de questions, ni d'inquiétudes, en tout cas de leur côté.

Please don't touch me / Bucky BarnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant