043

860 77 19
                                    




"Je veux manger des sushis et il veut pas. Il m'aime plus, je vois que ça comme explication."

-Dinah Duval



Novembre 2023
Point de vue Dinah Duval.

Mon téléphone se met à vibrer et c'est l'excuse parfaite pour que je puisse fuir le salon, dans lequel Ken se trouve posé en compagnie des garçons.

-Tu fais quoi la reuss ? Demande Framal dès que je décroche.
-Je cherche comment obtenir un divorce, je m'exclame suffisamment fort pour que Ken m'entende.
-Mais c'est quoi encore cette connerie ? Il s'est passé quoi ?
-Ken a dit qu'il ne m'aimait plus.
-J'ai pas dit ça, il hurle pour que Framal puisse l'entendre. J'ai dit qu'on mangerait pas japonais ce soir.
-C'est exactement la même chose, je réponds en m'approchant de lui.
-On a mangé japonais hier soir.
-Et alors ? 

Je ne le laisse pas répondre, préférant sortir de la pièce, ce qui ne m'empêche pas de le voir secouer la tête avant de se plonger dans le roman qu'il tient à la main.

-Vous êtes des malades, reprend Framal toujours au bout du fil. Je croyais qu'il s'était passé un vrai truc.
-Je veux manger des sushis et il veut pas. Il m'aime plus, je vois que ça comme explication.
-T'es complément jetée ma pauvre fille. Viens à la sonmai, je te le paie ton japonais.
-Sérieux ?
-Bah ouais.
-Je savais que c'est toi que j'aurais dû épouser. Viens on quitte tout et on s'installe ensemble, j'ajoute.

J'enclenche le haut-parleur et commence à retourner le dressing à la recherche de quelque chose de plus décent que mon bas de pyjama à mettre pour sortir de la maison.

-Toi quitte tout. J'aime toujours ma femme.
-J'aime toujours ma femme, je l'imite puérilement. Ça commence comme ça ensuite ça abandonne les potes.
-C'est toi qui parles ? C'est quand la dernière fois que tu m'as appelé ?

Je pars sur une onomatopée pour marquer mon indignation avant de lui répondre : 

-Comme oses-tu remettre mon amour pour toi en cause.
-Tu viens du coup ?
-Clairement. J'veux pas d'un mari qui ne me nourrit pas, je dis un peu plus fort toujours dans l'optique que Ken m'entende.

Trouvant enfin un truc à mettre je commence à retirer les sapes que j'ai sur le dos, alors que ledit mari fait son entrer dans le dressing.

-Tu bouges pour de vrai ?
-Bah ouais, je ricane. Il m'a trop pris pour une bleu, il est trop mims.
-Laisse-le, répond Framal que je peux entendre soupirer.
-Non mais, depuis que je l'ai épousé, il prend la confiance, il croit qu'il a gagné. Il sait pas à tout moment je croise quelqu'un dans la rue, on me revoit jamais.

Ken s'approche de  mon téléphone déposé sur l'une des armoires  et dit :

-Elle te rappelle Fram.

Il appuie sur le téléphone pour mettre fin à la communication. L'ambiance plutôt à l'humour change du tout au tout en quelques secondes. Il est de tout évidence pas content avec moi.

-Je sais que tu blagues, mais j'aime pas quand tu dis des trucs comme aç.

Souvent dans ces moments-là, je prends le temps de la rassurer, de lui affirmer que je l'aime, que je ne vais nulle part. Sauf que ce soir, je n'ai ni son temps ni la patience. C'est trop. Oui la blague était de mauvais goût, mais des fois c'est juste trop, ses insécurités me pèsent et j'ai bien l'intention de lui faire comprendre.

STORMWhere stories live. Discover now