cinquante-et-un.

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Salam.

Les jours qui ont suivi se ressemblaient beaucoup. Je travaillais toujours depuis chez moi mais je passais quelques fois au bureau récupérer des dossiers ou participer à deux/trois réunions importantes. En une semaine j'avais bien pu faire le vide dans ma tête ou du moins reconstruire ce qui restait flou depuis un moment.

Sincèrement oui j'ai fait que penser à elle et je sais que c'est ce qui vous interesse. Je suis soulagé d'avoir tout réglé et là je me sens super bien d'avoir prit mes distances de la bonne manière.

Ne pas travailler au bureau m'aide beaucoup à ne pas flancher. Je suis de petite nature et je sais que j'aurai facilement pu me laisser enivrer par son parfum à défaut de respecter mes propres dires.

Du coup voilà ça fait presque une semaine qu'on a eu cette grande discussion qui s'est terminée par un remerciement de sa part et depuis plus rien seulement des échanges purement professionnels.

Quoiqu'il en soit je sais qu'elle et moi c'est pas finit. Les quelques fois où je l'ai croisé j'avais le cœur qui battait tel un bouffon et elle était toute gênée devant moi. Notre relation est particulière on reste courtois l'un vis a vis de l'autre à se contenter de se saluer plus naturellement et avec moins de rancœur mais on retrouve aussi inévitablement des regards amoureux de gens qui savent que leurs sentiments sont irréfutables.

J'étais en ce moment même avec Tenidja chez moi, Lyam dormait et elle et moi parlions justement de ça. Je sais pas pourquoi avec elle j'ai cette facilité à me confier je la vois un peu comme une grande sœur pourtant on a le même âge elle et moi c'est peut-être le fait qu'elle soit maman et qu'elle donne de supers conseils.

Tenidja - tu sais Mikhaïl me parlait énormément de toi il prononçait ton nom avec les yeux pleins de lumière parce qu'il t'admirait énormément. Il sentait qu'au fond ça n'allait pas et il s'en voulait de ne rien pouvoir faire je me souviens qu'il disait te trouver très fort pour avoir vécu jusque là sans lâcher prise une seule fois.

- il aurait honte s'il me voyait aujourd'hui.

Tenidja - non crois moi qu'il serait heureux et fière de savoir que tu oses enfin poser le doigts là où ça fait mal.

J'expire.

Tenidja - t'es devenu un homme beaucoup trop tôt Zackarya il ne m'a jamais raconté ta vie en détail mais même quand je parle avec toi et le peu que j'en sais sur toi me fait tenir cette conclusion.

- je suis perdu Teni je me sens incomplet et je déteste ça.

Tenidja - et c'est normal faut que t'arrêtes de t'en vouloir d'avoir vécu cette vie tu mérites ce que t'as aujourd'hui mais il faut que tu pointes du doigt ce qui continue d'animer ta haine pour que tout s'éteigne.

- comment tu sais que j'ai la haine ?

Tenidja - je le sais parce que j'étais comme toi c'est Mikhaïl qui m'a aidé à me calmer.

- comment ?

Elle sourit en jouant avec sa bague.

Tenidja - d'abord il m'a aimé tendrement pour m'amadouer ensuite il me faisait me confier à commencer par des choses insignifiantes pour moi puis petit à petit en abordant des sujets plus durs à exprimer..

- ...

Tenidja - parfois je finissais nos conversations en larmes je le détestais de me faire rappeler mes pires cauchemars enfouis.

- t'es du genre à te confier facilement ?

Tenidja - pas du tout il m'est arrivé plusieurs fois de couper court ou de changer de sujet Mikhaïl ne forçait pas il savait où et quand il fallait s'arrêter et avec le temps j'ai réalisé que lui parler dissipait mon mal alors j'ai continué sans arrêt et encore aujourd'hui je me mets à lui parler le soir même s'il n'est plus là mais ça me fait du bien et souvent je le remercie simplement de m'avoir laissé l'aimer et de m'avoir aimé.

- ...

Elle est tellement incroyable.

- mais je peux pas lui raconter ça à elle elle est trop fragile en vérité.

Tenidja - le sourire aux lèvres - qui a parlé de te confier à elle ?

- je sais pas c'est pas ça ?

Tenidja - non Zackarya le fait que ça soit celui que j'aime qui m'aide ne concerne que moi mais toi tu peux te confier à celui où celle que tu veux.

Manoukian est tout mon contraire lui avait les épaules pour porter la reine de son cœur moi je lui fais la cours mais mes épaules ne sont même pas assez larges pour porter mes galères.

-

J'ai doucement repris le travail au bureau. Deux semaines à la maison et je commençais à parler seul haha. Ce matin j'ai croisé Maddison dans l'ascenseur j'étais à moins d'un mètre d'elle son parfum me caressait le nez j'étais pas loin de faire sortir mon cœur tellement il battait comme une ouf mais j'ai su rester pro. On s'est fait la bise accompagnée d'un sourire et d'un bonjour professionnel puis on est resté plonger dans un silence gênant.

Aaron - quoi t'es perturbé après lui avoir dit bonjour ?

- vas-y tais-toi.

Aaron - bah respire mon frère pourquoi tu..

- ta gueule elle arrive.

On toque à la porte Aaron part en fou rire choqué par le fait que j'ai pu la reconnaître rien qu'au son de ses talons.

- oui ?

Elle entre et s'avance jusque mon bureau.

- je-.. je peux t'aider ?

Putain quel k-soc je fais.

Maddison - je t'apporte les résultats pour le bilan trimestriel que tu as demandé à notre service.

- ah euh ok merci.

Maddison - tu as besoin de quelque chose d'autre ?

- non.. non merci beaucoup merci.

Elle sourit respectueusement et s'en va.

- arggh j'en ai marre.

Aaron - mon frère je te reconnais plus.

- tu sais quoi elle m'énerve autant qu'elle me fait kiffer.

Aaron - ah ouaaais mais pourquoi vous vous voyez pas ?

- je sais pas j'ai besoin d'être loin d'elle quelques temps.

Aaron - prend pas trop ton temps non plus imagine qu'elle t'échappe.

- tu crois à ce que tu dis ?

Aaron - quoi ? elle fréquentait bien un mec il y a pas si longtemps non ?

- t'es un ouf toi même si c'était vraiment le cas je fais mon come-back et il dégage.

Aaron - t'es trop toxique.

- il y a quoi de toxique ?

Aaron - tu veux d'elle mais pas trop tu bloques le marché des transferts on dirait un club qui veut pas laisser partir un joueur.

- oui et j'en ai rien à faire tu crois que je vais me torturer le crâne pour à la fin la regarder faire sa vie avec un autre ?

Aaron - t'es vraiment trop amoureux.

- peut-être mais je suis pas mannequin au moins.

Il me balance un des coussins de mon canapé en m'insultant avant de me saluer avec son majeur et quitter pour rejoindre son rendez-vous. C'est trop un haineux.

Je reprends mon travail hors de question que je m'éloigne de ma ligne directrice. Ouais ouais je suis ni mannequin ni un loveur.

-

Zackarya.

On se fait l'amour, on se fait la guerre - ZackaryaWhere stories live. Discover now