onze.

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Salam.

J'étais sur le point de craquer elle dégageait une aura sexuelle affolante. Moi qui pensais pouvoir jouer je commençais à me demander pourquoi je m'étais embarqué dans une partie pareille.

J'étais légèrement posé sur mon bureau elle était face à moi debout sur ces sandales à talons dans sa robe noir. Son odeur caressait mes narines, si j'étais fou j'aurais plongé ma tête dans ses seins.

Maddison - et toi ?

- quoi moi ?

Maddison - bah tu vas bien ?

- ah oui oui je vais bien.

Elle s'avance et me tend un dossier, elle était très proche et semblait vouloir m'embêter. Je prends son dossier et le pose sur mon bureau et puis je me lève pour lui rappeler que même du haut de ses échasses elle reste à un niveau plus en dessous du mien.

Elle recule d'un pas et lève la tête pour ne pas quitter mes yeux du regard.

- pourquoi tu recules ? T'étais pleine d'assurance il y a quelques secondes.

Maddison - je le suis toujours c'est juste pour éviter de sentir ton souffle sur mon visage.

J'avance d'un pas.

- ah oui ?

Maddison - attention où tu mets les pieds.

- déstresse, j'agis pas sans consentement.

Maddison - tu risques d'attendre longtemps si c'est le mien que tu veux.

Je m'abaisse au niveau de son oreille gauche.

- tu en es sûre ?

Sa tête se penche légèrement sur le côté droit comme si elle m'y invitait. C'est vrai que mon souffle dans le creux de son cou fait son effet, mais elle ne m'aura pas.

- patiente tu auras ce que tu désires si tu le demandes comme une grande fille.

Elle rigole doucement et finit par s'en aller. Si j'étais pas fou j'aurai même plongé ma tête ailleurs que dans ses seins. Le corps de la femme est un oeuvre je sais seulement apprécier ce que je vois, ne me traitez pas de fou je suis juste un homme conscient et qui assume.

La journée je l'ai passé avec Gringson puis je suis rentré chez moi dans les alentours de vingt heures. Une bonne douche brûlante où je sens que ma peau vibre, la vapeur sur les vitres, les muscles détendus. Je sors après m'être débarrasser de mon savon, une serviette autour de la taille cheveux mouillés et quand je me croise dans le miroir sah je me demande pourquoi, pourquoi je dois porter le lourd fardeau de ma beauté. C'est pas facile tous les jours je dois l'avouer.

Je me prépare à sortir ce soir je dois passer voir les gars. Un jeans un haut uni avec petit bomber léger, je lace ma paire blanche je serre ma montre au poignet. Trois jets de parfum et je suis le plus frais de Paname.

Alors que je suis sur la route Maddison m'appelle.

- ouais ouais.

Maddison - on dit bonsoir quand on est poli.

- commence pas.

Elle rigole doucement.

Maddison - ça va ?

- je suis là hein et toi ?

Maddison - ça va merci, je te dérange pas au moins ?

- non non.

Maddison - eh mais tu conduis où je rêve ?

- ouais je sors avec mes reufs.

Maddison - bah vas-y je...

- eh.

Maddison - c'est une dictature waah.

On reste au téléphone pendant un petit moment je me tape tout les embouteillages avec elle.

Maddison - je sais même plus pourquoi je t'ai appelé.

- tu peux déjà plus te passer de moi.

Maddison - crois le si t'étais le dernier homme sur terre je finirai lesbienne.

Elle a beaucoup de répondant et ça m'irrite parfois par-ce que normalement c'est mon domaine.

- c'est pas ce que tu m'as fait comprendre ce matin.

Maddison - ...

- balle au centre ça joue.

Maddison - j'attaque plus, je serai qu'en défense dorénavant.

- t'as peur de rencontrer l'adversaire ou quoi.

Maddison - dans tous les cas ça finira par un corps à c...

Oh la dinguerie qu'elle allait dire. Le double sens mademoiselle. Je rigole sans gêne alors qu'elle a sûrement envie de raccrocher.

Maddison - arrête de rire c'est gênant.

- on est grand c'est ce que tu me disais non ?

Maddison - c'est bon c'est bon.

- ahlala..

Maddison - vas-y je vais te laisser.

- je te rappelle plus tard.

Maddison - non bonne nuit je vais dormir moi.

- vas-y ça va bonne nuit Maddy, à demain.

Comment je l'ai appelé là ? Ah ouais je suis en train de me perdre. Deux trois disquettes et le roi de la provoc' cède sa place. Elle a sourit je l'ai entendu. Elle commence à kiffer et je crois que moi aussi.

[...]

Avec les gars on s'est fait une petite soirée chill en compagnie du doublé Meridjan et Mathias. On a bien profité du temps, on a rit on s'est clashé mais on s'est aussi rappelé nos objectifs. La réussite des petits dans le foot, le grand mannequinât pour Aaron, l'agrandissement du magasin de Mikhaïl et ma place ou même mon nom dans les grands projets de l'entreprise. Une belle soirée entre frères ça reboost et repose en même temps.

-

J'ai passé une semaine de chien à faire du huit vingt heures entre déplacements et rendez-vous. Croyez moi que ce week-end je vais en profiter pour rattraper mes heures de sommeil comme un gros porc.

Je me lève prendre mon courrier, des pubs des assurances des factures et parmi ceux-là, une lettre avec en initiale en haut à gauche J. H. Elle m'interpelle. Je l'ouvre et découvre une lettre qui m'est adressée et dont le destinataire n'est personne d'autre que Jamal.

Voilà comment me niquer un week-end juste voir son nom m'énerve, je suis mitigé entre lire et jeter cette putain de lettre manuscrite.

J'ai des souvenirs qui remontent je revois ma mère en sang je l'entends fredonner des chants je la sens essuyer mes larmes. Elle me sourit et dans ses yeux je vois la vie, des milliers d'étoiles et quelques petites larmes. Elle souffre, le visage marqué par les coups mais malgré tout elle garde son charme.

Je lui en veux d'être resté je voulais nous voir heureux, sans père ni loi. Je voulais la voir sourire dans un contexte différent la voir pleurer de rire l'entendre chanter à pleine puissance.

Tout ce qu'on a récolté c'est haine et malheur, de la part d'un homme qui ne savait justifier les coups qu'il donnait. Et de toute façon aucun geste n'est justifiable. Il a été une merde, il l'est encore et le restera même six pieds sous terre. Pas de peine pour ce qui reste de cet homme.

Je classes mes autres factures dans mes dossiers et laisse traîner celle de Jamal. Je la lierai quand l'envie me viendra faut déjà que je décolère. Quand c'est comme ça je peux même pas rester tranquillement chez moi je dois bouger d'ici avant de raser les murs et de casser quelque chose.

-

Taysir.

On se fait l'amour, on se fait la guerre - ZackaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant