Chapitre 60

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MINHO

Je soupirai bruyamment, repoussant mes bras contre mon bureau. Je venais de terminer une énième robe pour la boutique, et mon ventre criait famine. Mais je devais malheureusement avancer encore un peu avant de pouvoir me permettre une pause. Je pris une grande inspiration, avant de me lever pour accéder au deuxième bureau à ma gauche. Je passai rapidement ma main au dessus des croquis, cherchant du regard ma prochaine victime. 

J'allais attraper l'une des feuilles, quand des bribes de dispute me parvinrent. Je haussai les épaules, pensant que c'était encore mes parents qui s'embrouillaient sur des sujets stupides. Je saisi mon croquis, avant de me diriger vers le tat de tissu qui gisait un peu plus loin. Je m'accroupi, levant le dessin devant mes yeux, avant de plonger dans la montage d'étoffes, cherchant les plus adéquates. 

J'allais m'asseoir à ma machine à coudre, tissus en main, quand soudain, je stoppai tout gestes. Je ne distinguai pas la voix de ma mère. Seulement celle d'un homme. Je fronçai les sourcils. Celles de plusieurs hommes. Je posai le contenu de mes bras sur le bureau, avant de traverser ma chambre, soucieux. 

Je montai discrètement l'escalier, sans faire aucun bruit. Plus j'avançai, et plus les voix étaient claires. Il y avait deux hommes. Mon père, et un autre que je ne connaissais pas. Que se passait-il ? Je montai encore un peu, avant d'arriver au palier ouvert sur le comptoir. Je me cachai derrière le mur, de manière à ce que les hommes dans la boutique ne me voient pas. 

    - Je n'y suis pour rien, Monsieur. Fit la voix de mon père. Ce n'est en aucun cas ma faute.

   - Bien sur que si ! S'écria l'homme, visiblement hors de lui. Votre tapette de fils a contaminé mon fils !! Tout ça parce que VOUS l'avez mal éduqué !!

   - Papa, il n'y est pour rien, je t'en prie... Fit une voix plus jeune.

Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Je sortis de ma cachette, les yeux grands ouverts, et quand mon regard croisa, celui dévasté par les larmes de Jisung, mon estomac se compressa douloureusement. Dans la pièce, à ma gauche se tenait mon père, sur la défensive. En face de moi, un homme d'âge mur aux même cheveux d'ébène que son fils semblait emporté dans une fureur sans nom. Mais, pourtant, la seule chose qui retenait mon attention était le jeune homme aux joues rebondies. Il était là, les joues ravagés par le chagrin, se retenant à son père pour essayer de l'arrêter. Sans même avoir eu besoin d'explication, je compris. 

   - TOI ! S'écria le père de Jisung en me pointant du doigt. C'est toi qui l'a rendue comme ça !! QU'EST CE QUE TU LUI AS FAIT ? HEIN ?

Il s'approcha dangereusement de moi, retenue par son fils.

   - Papa, arrête ! Il n'y est pour rien, je t'en prie, il n'a rien fait, ce n'est que moi, et moi seul, papa, s'il te-

Le noiraud se fit interrompre par son père qui lui envoya un coup de coude à la figure pour se dégager.

   - QU'EST CE QUE TU LUI AS FAIT ? REPOND !!! Continua-t-il en me prenant par le col. 

Jisung se jeta à nouveau sur lui, l'empêchant de le frapper. Il me jeta un regard emplie de tristesse, me suppliant silencieusement de quitter les lieux. Mon ventre se serra, et une forte envie de vomir me prit les tripes. 

   - ESPECE DE SORCIER ! Continua inlassablement son père. QU'EST CE QUE VOUS VOULEZ A MON FILS ?? QU'EST CE QUE TU LUI AS FAIT ?? 

Il le va le point, et m'assena un violent coup au visage. Jisung sauta immédiatement sur son père, l'empêchant de continuer. 

   - ARRETE !! PAPA ARRETE !!

   - ET TOI ? POURQUOI TE LE DEFENDS ?? POURQUOI AT-IL FALLUT QUE TU TE LAISSE CONTAMINER ?? 

Why ° Stray Kids 🔚Where stories live. Discover now