"Arvin Russell, tu ne me fais pas peur"

28- Et puis plus rien

Et puis plus rien.

Le vide.

Le néant.

Je ne ressens rien, plus rien.

Cinq... un chiffre que j'aime tout autant que je déteste.

Cinq mois pour me remettre de mon agression.

Cinq jour pour retomber en enfer.

Cinq, le dimanche cinq février marque l'un des jours les plus noir de mon existence. Lenora s'est suicidée. Je n'ai rien vu venir, rien.

Plus rien.

Cinq, le nombre d'heures où je suis restée assise à regarder Arvin : hurler, pleurer, frapper dans le néant de son deuil.

Cinq semaines de secrets, de promesses et d'angoisse :

Promis, mon cœur, je t'en parlerai quand je serai prêt.

Arvy...

Je te promets de t'en parler, mais là je n'arrive pas.

Je t'aime, Arvin.

Je t'aime aussi, Hazel, plus que ma vie.

Cinq, cinq jours avant mon départ à l'université, Arvin disparaît.

Cinq, cinq petits mots écrit de sa main :

Désolé soleil de ma vie.

Désolé, soleil de ma vie. Désolée, soleil de ma vie. Désolé, soleil de ma vie. Désolé, soleil de ma vie. Désolé, soleil de ma vie.

Cinq jours de pleurs, de cris et d'incompréhension.

Cinq...

Cinq jours par semaine à se voir.

Cinq, le nombre d'orgasmes qu'il m'a donné le jour avant sa disparition.

Cinq heures d'amour, d'orgasmes, de bonheur.

Cinq...

Et puis plus rien.

Le vide.

Le néant.

À quoi bon rester.

Vaut mieux m'en aller.

Vivre ma vie.

Plus rien.

Cinq, un chiffre que je haïs et que je chéris.

Cinq, le nombre de fois qu'il m'a dit je t'aime en me faisant l'amour.

Cinq, le nombre de disputes que l'on a eu après la mort de sa sœur.

Cinq, le nombre de secrets qu'il me cachait ?

Cinq, et puis plus rien.

Cinq pas en avant.

Cinq pas en arrière.

Et puis plus rien.

Le vide.

Le néant.

Cinq, le nombre de cours que j'ai réussi à suivre cette semaine.

Cinq, le nombre de nouvelles personnes que j'ai rencontré en un mois de cours.

Cinq, le nombre de soirée auxquels j'ai participé.

Cinq, le nombre de garçons que j'ai gentiment refusé.

Cinq.

Et puis plus rien.