Romance aérienne

Chap 7

Stéphanie avait à nouveau ajusté ses écouteurs et écoutait paisiblement de la musique depuis quelques minutes. Ravie de ne plus entendre son voisin, elle savourait ce temps de répit.

Bientôt, une musique lui rappela un certain souvenir...

— Je t'aimerai toujours Stéphanie.

— Moi aussi mon amour !

Elle se pencha vers lui pour l'embrasser. Cette Saint-Valentin était vraiment parfaite. Il avait tout prévu. La nappe rouge bordeaux, le bouquet de roses, l'encens délicat et la douce musique de fond.

— Maintenant, ferme les yeux ma chérie, je vais t'apporter le dessert.

Stéphanie s'exécuta.

— Ouvre la bouche, et goûte...

Elle sentit d'abord la cuillère froide sur ses lèvres puis dégusta le fameux dessert. Un moelleux au chocolat, surmonté d'un coulis de framboise. Un délice absolu parcourait ses papilles.

— Qu'est-ce que tu en penses ? demanda son compagnon.

— C'est un régal ! Tu l'as fait tout seul ?

— Bien sûr ! Je suis ravi que ça te plaise.

La musique changea à ce moment.

— Viens danser, lui murmura-t-il à l'oreille.

Ils s'élancèrent alors au milieu du salon, et valsèrent doucement au rythme de la musique. L'instant était parfait pour Stéphanie...

Soudain, le téléphone sonna.

— Excuse-moi mon cœur, dit son petit ami en regardant son portable. C'est mon patron, je dois répondre.

Patiente, la jeune femme lui fit signe de ne pas s'inquiéter et de prendre l'appel. Il sortit du salon et Stéphanie ne put donc pas écouter sa conversation. Mais de toute manière, elle savait qu'il ne s'agissait que de dossiers à rendre et de réunions à préparer.

Ce fut très rapide. Son compagnon revint deux minutes plus tard.

— Je le déteste, annonça-t-il. Il veut que je lui rende le dossier maintenant !

— Et tu ne l'as pas fini ?

— Si, bien sûr, mais je dois lui remettre en mains propres ! Il ne veut pas que je lui envoie par mail.

— Tu dois t'en aller ? demanda Stéphanie, déçue.

— Juste pour un quart d'heure ma chérie. Je reviens très vite, promis !

Lassée, elle acquiesça. Ce n'était pas la première fois qu'il annulait les rendez-vous amoureux au dernier moment... Elle éteignit donc la musique, et s'installa devant une série en attendant.

À la fin de l'épisode, il n'était toujours pas revenu.

Alors elle se dirigea dans leur chambre. Sur le lit, elle aperçut son portable, qu'il avait oublié. De plus en plus énervée à l'idée de ne pas pouvoir le joindre, elle tenta de déverrouiller le téléphone. En vain. Soudain, un message d'une certaine Amélie s'afficha : «  Mon amour, je t'attends depuis vingt minutes. Tu es encore avec elle ? Je suis à l'hôtel Magnificat, chambre 408.  »

La réaction de Stéphanie fut immédiate. De manière incroyablement mesurée, elle ouvrit la fenêtre et soudain, balança le téléphone de la manière la plus violente possible. L'objet s'écrasa au pied de l'immeuble et explosa en morceaux.

Après quoi, elle ferma la fenêtre et s'effondra en larmes.

La musique de cette journée était insupportable à écouter. La jeune femme changea de morceau.

Bientôt, son voisin Samuel abaissa le rideau du hublot.

— Vous vous foutez de moi ? demanda-t-elle.

Il haussa les sourcils, l'air innocent.

— Quoi ? Le soleil qui se reflète sur les nuages m'éblouit.

— C'est bien ce que je dis, vous vous foutez de moi. Vous avez piqué une crise pour être du côté hublot et maintenant cela vous dérange ?

— Ne vous énervez pas ! J'aime être du côté hublot justement pour pouvoir décider à ma guise de la luminosité. Je vous promets que je relèverai le rideau dès que j'aurais fini ma sieste.

Il avait donc l'intention de dormir, après avoir embêté Stéphanie depuis le début du voyage ? La jeune femme n'était certainement pas encline à le laisser se reposer tranquillement...

Elle décida donc de s'amuser un petit peu.