𝑰𝑰𝑰- 𝑻𝑶𝑰𝑳𝑬 𝑫ʼ𝑨𝑹𝑨𝑰𝑮𝑵𝑬𝑬

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On inspire profondément, et on expire tout l'air des poumons, calmement, pas besoin de se presser. Enfin, Elizabeth avait beau se répéter intérieurement ce mantra, ses poumons battaient à pleine allure, tandis que son cœur était comprimé contre ces autres organes. Allez, tu as l'habitude de passer sur scène, tout va bien se passer. La dernière fois tu devais chanter devant les personnes les plus importantes de Londres...! Mais... Et si j'avais ma voix qui déraille en plein milieu, et si je ne suis pas à la hauteur, et si je ne méritais pas cette place, et si-

_Wow wow wow poulette, je connais ce regard, dit l'homme arrivant à sa mesure, un air inquiet sur son visage italien. Toi t'es stressée au point que tes organes compriment ton cœur et que t'arrives plus du tout à respirer... Ou un truc dans le genre.

Si elle n'était pas ankylosé par toutes ces anxiétés, elle aurait probablement été choquée par la justesse de Giuseppe.

_Bingo... Ah Giuseppe, je ne sais pas si tout ça est fait pour moi. J'ai l'impression que ç'a été trop facile pour moi et que je... je suis pas à la hauteur, finit-elle dans un murmure, son regard ciblant uniquement et rien que la scène.

_Oh non, ma Elizabeth se met au négationnisme et au déni... Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, s'exaspérait son mentor une main sur le front.

Puis, mettant son humour de côté, il encadra de ses larges mains les épaules de la cantatrice peu confiante, avant de se poster droit devant elle pour avoir toute son attention.

_Regarde moi Elizabeth, allez regarde moi. Écoute Elizabeth, tu sais pourquoi tu es arrivée jusqu'ici ? Eh bien moi je vais te le dire. C'est toi, et uniquement toi. TU as survécu à mes entraînements, TU as passé avec brio l'examen Hunter, et par dessus tout, c'est TOI qui chante, pas moi. Alors redresse toi, bombe le torse, et soi fière de ce que tu es devenue. Une magnifique femme, talentueuse, terriblement intelligente. Tu peux le faire... Ou sinon je corse ton prochain entraînement, et tu n'auras pas de glace !

Il ne put résister au second degrés bien longtemps. Comme on dit "chasser le naturel, et il revient au galop"! Elizabeth sentait toujours ses veines brûler dans ses poignets, mais son sang n'était plus de la lave dans la neige. Brûlant. Les mots faisaient écho dans son esprit, du moins elle se concentrait uniquement sur ses paroles. Au fil des secondes, ses poumons furent comme purifié des toxines de son esprit, peut-être pas dans son intégrité, mais suffisamment pour que son sourire reémerge sur son visage.

_Eh bah voilà, j'préfère ça ! Maintenant tu vas leur mettre plein la vue à ces gens, et que ça saute. Tu vas y arriver Elizabeth.

Elle rit. Ça faisait du bien de l'avoir, prêt de soi. Il n'avait pas besoin de dire grand chose pour la rassurer, il trouvait toujours les bons mots. Giuseppe sursauta légèrement. Elizabeth venait de prendre ses mains. Ses lèvres s'étaient posées sur ses grandes mains. Ou du moins sur ses phalanges. La différence de taille était flagrante. Quand elle releva les yeux, la lumière semblait donner à l'Italien un visage plus rosé.

_Merci, merci énormément, j'irais sur scène avec le coeur léger!

Alors qu'il se remettait en ordre, en s'éclaircissant la gorge, une dame couru à leur rencontre.

_Madame Von Ethel ! En scène dans 30 secondes !
_Bien, merci beaucoup, dit-elle tout sourire

La technicienne semblait visiblement troublée par ce calme olympien. Mais peut importe. D'un signe de main, elle l'invitait à la suivre jusqu'aux rideaux. Elizabeth fit volte face, et dit:

_Souhaite moi bonne chance !

_T'as pas besoin de chance pour tout cartonner.















The Spider can cry too [FR]Where stories live. Discover now