Chapitre 4

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CHAPITRE 4

Sarra fixa l'inconnu. Il était vraiment dans un sale état. Ilavait un œil au beurre noir et son arcade sourcilière étaitouverte. Du sang séché avait séché sur sa tempe. Le reste de sonvisage ne devait pas être dans un meilleur état, seulement il étaitcouvert par son masque. Sarra tendit lentement la main vers sonvisage, c'était le moment ou jamais de découvrir son identité..Elle suspendit brusquement son geste.

Elle avait devant elle un homme blessé, qui était intervenuplusieurs fois pour la protéger. Et tout ce qu'elle trouvait àfaire c'était de lui enlever son masque alors qu'il ne tenaitapparemment pas à ce qu'elle sache qui il est. Son instinctd'infirmière reprit le dessus. Elle se releva, vida la tabled'opération de la paperasse qui l'occupait, et prépara une paire deciseaux, des aiguilles, des anti-douleurs, des bandages.. Bref toutpour pouvoir le soigner. Elle se lava les mains et chercha des gantsen latex.

Pendant qu'elle les enfilait, elle jeta un œil aux chats dansleur cages. Leur yeux jaunes la suivaient à travers toute la pièceen silence.
''Je sais, leur soupirant-elle, je suis cinglée.Mais je suis sûre que Da Ran serait d'accord avec moi ! ''

Elle baissa la table d'opération au maximum, pour pouvoirinstaller son blessé dessus. Il était beaucoup trop lourd pourqu'elle puisse le porter directement. Elle le décala avec le plus dedouceur possible. Une fois que ce fut fait, elle prit la télécommandeet remonta la table à son niveau.
''Bon, commencer par faire letour des blessures. '', se dit-elle en lui enlevant sa veste. C'estalors que quelque chose de lourd s'échappa de la poche et tomba ausol. Elle se baissa pour le ramasser et se figea.

Un pistolet. Sa respiration s'accéléra. Des bribes de souvenirslui revinrent en flashs. Ce n'était pas la première fois qu'elletenait une arme..
''Arrête. Pas maintenant, c'est pas lemoment'', se dit-elle en essayant de se ressaisir. '' Ça ne sereproduira pas.''
Elle rangea l'arme dans l'armoire qu'elle ferma,et retourna vers son patient.

Soudain le jeune homme se contracta et se mit à gémir. Il tournala tête de droite à gauche inconscient. Il souffrait beaucoup trop,Sarra prit une seringue, la remplit de calmant et lui injecta dans lebras. L'effet fut immédiat, il s'apaisa instantanément. La jeunefemme enfila une blouse et se mit au travail.

Suga ouvrit lentement les yeux. Il ne vit qu'un plafond blanc. Ilétait couché sur le dos. Il entendait les oiseaux chanter, et lalumière du soleil inondait la pièce. Donc c'était le matin.D'accord. Mais où ?! Il entendait une machine bipper régulièrement.Il tourna doucement la tête vers la droite. Un compte-gouttes étaitaccroché au niveau de sa tête. Il suivit le tuyau des yeux, ils'insérait dans son bras. Était-il à l'hôpital ?! Il sursauta,deux chats dans une cage sur un meuble mural le fixaient en silence.Il tourna sa tête de l'autre côté.

Sarra était assise sur une chaise, la tête dans ses bras sur unetable, elle dormait. Il la regarda dormir. Son dos se soulevaitlentement au rythme de sa respiration, ses cheveux bruns tombaient unpeu devant ses yeux. Elle marmonna quelque chose dans son sommeil.C'est alors que Suga réalisa la situation.

Il se redressa brusquement. Enfin il essaya. Il était ligoté àla table. En se relevant sa cuisse blessée avait frotté à une deslanières, il poussa un cri de douleur en retombant sur la table.Sarra se réveilla en sursaut. Elle se releva d'un bond. Ils seregardèrent en silence. La jeune fille encore endormie passa unemain dans ses cheveux nerveusement:

"-Je.. Je sais qu'on est dans une clinique vétérinaire maisje suis infirmière à la base, donc je sais soigner les humains.."

Suga la fixa sans répondre. Sarra, perturbée se mit à parlerrapidement pour combler le silence gênant:
" T'étais plutôtamoché.. Mais j'ai essayé de limiter les dégâts. Après j'ai faitavec les moyens du bord donc je te conseille vraiment de passer àl'hôpital si tu peux. Je crois que tu as quelques côtes cassées.Et il faudrait que tu vérifies les traumatismes internes. J'airetiré la balle, elle est là sur la table. Par contre j'ai dudécouper ton pantalon, le sang collait trop et.. ''

AwakeningWhere stories live. Discover now