Chapitre 1

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[TW : Ce chapitre contient des passages décrivant les troubles mentaux de Nouhr

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[TW : Ce chapitre contient des passages décrivant les troubles mentaux de Nouhr. Ces descriptions peuvent être dérangeantes pour certain·e·s lect·eur·rice·s.]


                   — Monsieur !

  Nouhr se réveilla en sursaut. Une personne venait de l'appeler pour la troisième fois et le tirait enfin de son cauchemar. Ses yeux se fixèrent un court instant sur un plafond qu'il ne reconnaissait pas. Il détestait ça.

    — Monsieur... !

  Le garçon se redressa vivement pour plaquer ses doigts sur les lèvres de la petite personne dont la voix aigüe lui vrillait les tympans. Son crâne lui fit payer sa précipitation d'un vertige et il en grogna de douleur.

  La petite humaine qu'il venait d'agresser, ne devait pas avoir plus de huit ans. Elle le fixait de ses yeux sombres et angoissés. Le geste brusque et le grondement du garçon avaient, sans doute, joué un rôle crucial dans la panique qu'il lisait sur son jeune visage.

    Bien joué, Nouhr. Tu n'as rien de mieux à faire que d'effrayer les enfants ? se reprocha-t-il à lui-même.

  Il grimaça et retira sa main de la bouche de la petite fille. Il remarqua par la même occasion qu'il ne portait pas ses gants. Il ne portait aucune de ses affaires, en fait. Seulement ce qu'il avait généralement au-dessous de sa cuirasse. Il détestait vraiment ça.

    — T'm'as surpris... bougonna-t-il en guise d'excuses.

  La fillette, à genoux près de lui, eut un mouvement de recul, préférant sans doute mettre un peu de distance entre elle et le cybili brutal.

    — Je savais pas si vous étiez vivant... expliqua l'enfant qui n'osait visiblement pas faire de gestes trop brusques en présence du garçon.

  Elle sentait la pomme, l'herbe tendre, la sueur et la terre. Elle venait probablement du verger qui se trouvait tout proche de la route. Sa mélodie portait les accents de l'insouciance que Nouhr enviait systématiquement à tous les enfants qu'il croisait... Toutefois, à l'heure actuelle, les notes qui la caractérisaient étaient ternies par l'inquiétude que le garçon avait instillé dans le cœur de la petite humaine. Le jeune cybili se força à détourner son attention de la fillette et de sa musique inaudible pleine d'innocence avant que la pointe d'amertume qui venait de se former dans sa poitrine ne lui fasse trop mal.

  Il se trouvait sous un vieux débarras à outils. Ça sentait l'odeur familière et rassurante du bois, mais aussi de la terre et du métal. Il percevait les craquements et les fourmillements de la nature ainsi que le chant harmonieux du vent qui dansait entre les arbres. Il trouva avec soulagement son armure et son épée posées contre un des piliers de l'habitacle à deux pas de sa position. Il ne se souvenait toutefois pas s'être désarmé, ce qui le rendit assez nerveux. Il n'aurait jamais enlevé son armure dans un endroit pareil. Il se leva pour aller la chercher et réalisa qu'il avait dormi tout ce temps sur un sac de couchage. Ce n'était pourtant pas à lui.

Un Jour, Sur Terre : La Fleur et l'AutomateWhere stories live. Discover now