Chapitre 4

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[TW : Ce chapitre contient des passages décrivant les troubles mentaux et des traumas de Nouhr ainsi que des scènes de violences physiques et psychologiques. Ces descriptions peuvent être dérangeantes pour certain·e·s lect·eur·rice·s.]


  Nouhr conserva les yeux fermés. Leur lueur pouvait le trahir.

  Le garçon avait réalisé, des années auparavant, qu'il n'appréhendait pas le monde de la même manière que la plupart des gens. Il ignorait si c'était inné ou s'il avait développé ces talents sans s'en rendre compte, mais ses sens étaient beaucoup plus aiguisés que la moyenne. Il voyait des détails qui échappaient à la plupart des autres personnes, avait un odorat qui dépassait clairement la norme et son ouïe fine ne l'avait jamais trahie.

  Plus singulier encore, il percevait d'une façon beaucoup plus consciente que les autres les mélodies silencieuses qui existaient dans chaque chose. Il les entendait vivre en tout lieu, chez tout être vivant, à chaque instant. C'était comme de sixième sens. Il devinait, avant qu'ils ne soient exprimés, les changements d'humeurs de ceux qui l'entouraient. Il entendait les orchestres invisibles du temps et de climat varier imperceptiblement leurs tons. Il prédisait sans mal, quelques instants à l'avance, l'arrivée de nouveaux évènements rien qu'en écoutant le rythme de ces mystérieuses symphonies inaudibles.

  Les autres entendaient certainement une partie de ces musiques, intimement liées à la magie. Ils évoluaient au rythme de la trame qu'elles leur dessinaient. Entêtantes, certaines notes se répétaient incessamment. Presque comme le battement d'un métronome, un mécanisme bien huilé qui ne souffrait aucune halte, aucun temps mort, aucun écart. C'était un roulement que la plupart des personnes percevaient et suivaient sans jamais en prendre conscience. Nouhr se sentait parfois bien seul à les comprendre.

  En ce qui concernait son mystérieux parfum de violette, il était déterminé à utiliser toutes ses ressources pour enfin savoir de quoi il en retournait. Ce qui l'avait ainsi dérouté pour l'empêcher de sauver Erod, Ihnee, Bess et Jehd, mais aussi tous les autres cybilis qui travaillaient pour eux.

  Il se fit très attentif au moindre son suspect et essaya de se détacher du parfum fleuri pour capter d'autres odeurs. Car maintenant, il en était presque sûr... c'était une personne. Et une personne ne pouvait pas ne sentir que les fleurs. Les humains avaient toujours une odeur corporelle très particulière... souvent de savon mêlé à la transpiration et au sébum qui se mélangeaient avec les fragrances de leurs vêtements. Pour les cybilis, c'était un peu différent. Ils avaient des parfums d'ambiance, souvent en harmonie avec leur musique inaudible. Par exemple, Nouhr sentait le feu de cheminée. Ihnee, dont il avait appris à repérer le parfum, sentait la cannelle et la rose. Cette fragrance de violettes aurait pu venir d'un cybili... sauf que le garçon ne détectait aucunement les notes métalliques qui étaient propres aux odeurs de ceux de son espèce.

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⏰ Last updated: May 27, 2022 ⏰

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Un Jour, Sur Terre : La Fleur et l'AutomateWhere stories live. Discover now