Chapitre 3

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[TW : Ce chapitre contient des passages décrivant les troubles mentaux de Nouhr et des mentions de relations toxiques et abusives

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[TW : Ce chapitre contient des passages décrivant les troubles mentaux de Nouhr et des mentions de relations toxiques et abusives. Ces descriptions peuvent être dérangeantes pour certain·e·s lect·eur·rice·s.]


Nouhr cligna des yeux à plusieurs reprises, retrouvant progressivement l'usage de ses sens et de son corps. Où est-ce qu'il avait encore atterri ?

  Il était assis sur le lit d'une petite chambre assez modeste qui sentait le bois ancien et la lavande. Les petits meubles qui l'habillaient avaient un adorable côté champêtre et rustique. Un panier d'osier était posé sur une commode et contenait un pot-pourri odorant composé avec goût de fleurs séchées et d'épices. Une fenêtre était ouverte tout près de Nouhr et le vent lui emmenait les odeurs de la ville. Pas les plus agréables. C'était le soir et les mélodies d'ordinaires calmes, après le coucher du soleil étaient présentement loin de l'être. C'était bruyant et agité. Il entendait des clameurs, des éclats lointains. Il percevait, au loin, comme des tambours grondants, un rythme furieux. Les Nyolais étaient en colère et désemparés. La quiétude de la pièce où il était abrité, ne reflétait pas du tout l'état réel de la cité. Le garçon jeta un œil au-dehors. Vu où se situait l'horizon, sa chambre n'était clairement pas au rez-de-chaussée. Dans un accès de paranoïa, il s'empressa de fermer la fenêtre, angoissé à l'idée qu'on puisse s'en prendre à lui, malgré la hauteur.

  Un repas entamé était posé près de lui sur une table de chevet. Nouhr émietta entre ses doigts les restes de ce qu'il identifia comme un gâteau au chocolat, en roulant des yeux. Évidemment, on lui avait enlevé son équipement. Il ne portait qu'une tunique et elle ne lui appartenait même pas, ce qui le fit grogner. Il souleva les draps. Apparemment, on avait quand-même eu la décence de ne pas toucher à son sous-vêtement. Il prit le verre d'eau intouché posé près du plat et en renifla le contenu avec méfiance. Une fois à peu près rassuré, il en bu quelques gorgées. Il allait se lever et trouver un moyen de filer d'ici, mais il se figea. Une odeur venait vers lui. Une odeur humaine. Nouhr écouta attentivement les tonalités du rythme de ce nouveau venu, puis se calma. Ce n'était que Paul.

    — Nouhr ? Tu as terminé ? demanda le cuisinier en frappant doucement à la porte. J'entre.

  Nouhr quitta le lit au moment où un Paul soucieux faisait irruption dans la pièce.

    — Tu as mangé ? C'est bien. N'aies pas peur, je vais juste récupérer le plateau.

  Le garçon grimaça. Il aurait pu lui arriver bien pire, certes, mais cette situation lui était malgré tout très inconfortable. Il n'avait pas envie d'expliquer. Il n'avait pas envie d'en parler. Il n'avait même pas envie qu'on l'évoque ou même d'y penser. Pourtant... Combien de temps avait-il été dans cet "état" ? Il craignait de ne comprendre que trop bien ce que Paul voulait dire par "n'aies pas peur" et il sentait la honte lui dévorer sournoisement les entrailles.

Un Jour, Sur Terre : La Fleur et l'AutomateWhere stories live. Discover now