Glasgow [Hisoka] TERMINÉE

Cᖾᥲρɩtɾᥱ 4

Fort heureusement, ce nom m'est totalement inconnu. Je tourne le visage et entrevois le regard humide de Poseïn. C'est dingue, le simple fait d'avoir prononcé l'appellation de ce meurtrier la met dans le mal. 

Pourquoi me l'avoir caché ? Sincèrement ? Il n'y avait aucune raison, je ne comprends pas.

Comme si Poseïn venait de lire dans mes pensées, elle sourit, lève les yeux au ciel et s'éxclame :

- C'est un proche d'Illumi ma chérie. Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place ?

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit puisque mon amie prend immédiatement la porte. Je la regarde s'éloigner sans piper mot. Les pensées embrouillées par ce qu'il vient de se produire, je pars me terrer dans ma chambre.

Je laisse mes vêtements dans un coin de la pièce et balance cette paire d'escarpins par la fenêtre. Après ce contrat dégradant qu'Illumi m'a proposé, il peut bien aller se faire foutre. La semaine prochaine, j'irais chez les Zoldyck habillée comme un véritable sac à patates.

Désormais totalement nue, je m'enferme à clef et me jette sur le lit. Cette soirée me reste en travers de la gorge et je sais que ce n'est pas prêt de s'estomper. Je suis rancunière, un peu trop même. Mon premier amour m'a brisé le cœur il y a six ans, et même après l'avoir éventré, je lui en veux encore ! Cet imbécile m'avait trompé avec l'une de ses amies, je n'ai jamais su lui pardonner... De ce fait, je sais que les paroles d'Illumi resteront gravées dans ma mémoire quelques mois, si ce n'est plus.

Suis-je une catin à ses yeux ? J'en ai bien l'impression ! Il m'a tout de même proposé une grosse somme pour charmer son partenaire de crime. Ça me révolte !

C'est l'esprit torturé que je finis par m'endormir seule dans ce grand lit. Une nuit fortement agitée par mes cauchemars habituels arrive à grands pas. À chaque fois que je ferme les yeux, des visions d'horreur viennent à moi. Cébren dit que mon subconscient essaie simplement de me protéger. Revoir ces images atroces toutes les nuits me perturbe. Je n'arrive pas à effacer les derniers regards que mes victimes ont eu sur moi.

De mes propres mains, j'ai tué une dizaine d'êtres humains, mais en réalité, des centaines d'innocents ont péri de ma faute. Toutes les missions que j'ai enchaînées avec les Zoldyck m'ont poussé à manipuler et à trahir de futurs cadavres. J'ai accepté de bousiller plusieurs vies pour quelques billets. Mes cauchemars sont amplement mérités.

...

Treize heures et la sonnerie de mon téléphone me sort enfin de ce sommeil troublé. Je coupe machinalement le réveil et me redresse sur le lit. À ma droite, sur la table de chevet, sont disposés un plateau de pâtisserie ainsi qu'un latté.

Oh, Cébren, tu es un homme à marier !

J'attrape le plateau de sucreries et le dépose sur mes cuisses à nue. Je ferme les yeux et grimace quand je pense à la vision que mon ami a dû se taper par ma faute. C'est la dernière fois que je dors sans vêtement. Je ne peux pas prendre le risque de perdre ce beau privilège que Cébren m'offre chaque matin !

En quelques minutes, j'engloutis le paris-brest, l'éclair à la violette et le latté caramel. Une fois rassasiée, je fouille m'habille avec les premiers vêtements propres à ma disposition. J'attrape le plateau vide et sors de la chambre.

Dans le couloir, j'entends des voix familières raisonner. Sans me faire prier, je me rue dans le salon, là où une "réunion" semble avoir lieu.

Cébren est assit seul au beau milieu du grand canapé d'angle. Le regard rivé sur l'assassin qui est devant lui, mon entrée ne semble pas faire grande impression. J'entrevois Poseïn affalée sur le rebord de la fenêtre, une petite bouteille d'eau à la main. Le regard vitreux de la blonde glisse jusqu'à moi.