Glasgow [Hisoka] TERMINÉE

Cᖾᥲρɩtɾᥱ 19

Je n'ai pas eu le temps de la rattraper que Poseïn s'est déjà ruée sur Cébren. Mon cœur est lourd, mais pas autant que mes jambes. Incapable de bouger, je regarde le meurtrier qui lui, est toujours assis sur la terrasse comme si de rien était.

Mon amie fusille Hisoka du regard lorsqu'elle l'aperçoit enfin. Je n'ai pas la force nécessaire pour trouver un énième mensonge. Avec un peu de chance, elle le reconnaîtra et un massacre aura lieu.

Bordel, qu'est-ce que je raconte ?

- C'est qui ? Demande Poseïn en faisant les gros yeux.

Le meurtrier étend un large sourire en me regardant. Pas le choix, je vais devoir inventer quelque chose pour tenter de modeler la situation. J'inspire profondément et affiche à mon tour une énorme risette.

- J'ai une mission en commun avec, dis-je en avançant vers le meurtrier, et j'avais oublié qu'il devait venir ce matin. Ça ne vous dérange pas ?

Je m'installe en face d'Hisoka puis croise les jambes de façon distinguée. Je ne sais pas si ce mensonge va passer, mais de toute manière, c'est le seul qui m'est venu à l'esprit.

Une fois près du type extravagant, je tourne mon visage vers mes amis et me risque :

- Est-ce que vous pouvez nous laisser une petite demi-heure ? On doit peaufiner quelques détails ensemble.

Cébren est blanc comme un linge, je dirais même qu'à ce niveau, il bat la pâleur habituelle de Poseïn. Mon amie quant à elle, bloque quelques instants comme si elle avait besoin de réfléchir puis secoue le visage en signe de négation.

Je t'aime énormément blondinette, mais là, vois-tu, j'ai très envie de t'attacher la tête.

Étant censée représenter l'autorité au sein du trio que nous formons, je décide de prendre le taureau par les cornes. D'une voix ferme, j'ordonne à mes amis de quitter les lieux. Comme je m'y attendais, Cébren obéit et bégaye quelques excuses avant de retourner à l'intérieur de la maison.

Poseïn, elle, reste plantée dans la cour. Le regard plissé et les bras croisés sur sa poitrine, la blonde semble nous dévisager avec intérêt. À cet instant précis, je donnerais cher pour savoir ce qu'elle a en tête.

- Ton amie me dit vaguement quelque chose, murmure Hisoka en portant son verre à ses lèvres, c'est troublant, je ne me rappelle pas d'où je la connais.

Dit-il en buvant quelques petites gorgées de son foutu punch. Son jeu de sourcils m'indique l'ironie dont il fait preuve. Il se souvient de Poseïn et qui sait, peut-être qu'il est venu pour elle.

- Je sais ce que tu as derrière la tête, je lui murmure et articule à peine pour que Poseïn ne puisse lire sur mes lèvres, s'il te plaît, pour l'instant ne lui dis rien.

Après avoir terminé son verre, le meurtrier me le tend. Son regard insiste dessus comme s'il voulait que je le prenne.

- Qu'est-ce que tu veux ?
- Tu serais vraiment mignonne si tu pouvais m'apporter autre chose à boire.

Sa réponse me coupe le souffle. Mais quel culot !

- Obéis et tout se passera bien Gl... Gaïa.

Mon cœur bat si fort qu'il m'est impossible de calmer le bourdonnement qui résonne dans ma tête. Mes mains s'engourdissent et un goût de fer se fait ressentir dans ma bouche.