Cᖾᥲρɩtɾᥱ 41

841 107 129
                                    

La belle tension charnelle qui nous tenait en haleine s'est malheureusement très vite dispersée. Machinalement et sans un mot, nous nous rhabillons chacun de notre côté.

Hisoka attrape l'une des nombreuses bouteilles qu'il a sorties et porte le goulot de celle qu'il a entamé à ses lèvres. Après avoir ingurgité plusieurs grosses gorgées, il se tourne vers moi et me tend fièrement le rhum presque vide.

- Non, merci.
- Certaine ? Tu risquerais d'en avoir besoin, souffle-t-il espacé d'un petit sourire.

Il n'a pas tort, mais là, je préfère être parfaitement à jeun. On ne sait jamais comment les choses peuvent évoluer, tout peut très vite dégénérer.

- Certaine.
- Comme tu voudras, répond-il avant de terminer la boisson alcoolisée.

Hisoka vient littéralement de boire 70 cl de rhum, et ce, en une vingtaine de minutes à peine. Je vais garder un œil sur lui, après tout, il est humain et je ne pense pas qu'il soit immunisé contre les effets de l'alcool.

Je passe rapidement une main dans ma chevelure pour me recoiffer du mieux que je peux. Prête et remise de mes émotions, je fais signe au meurtrier de me suivre. Cébren à trouvé quelque chose, on ne doit pas le faire attendre.

- Je sais ce qu'il va dire, soupire Hisoka en s'asseyant sur la table de la cuisine. Je n'ai pas besoin de venir.

« Tu risquerais d'en avoir besoin » faisait-il référence aux trouvailles de mon ami ?

- J'en ai plus qu'assez de toutes ces cachotteries, je crache en me plantant sous son nez, l'obligeant ainsi à me regarder. Qu'est-ce que tu ne m'a pas dit ? J'attends.

Malicieusement, ses prunelles dorées se plissent. Il n'a plus besoin de parler, son attitude vient de confirmer mes craintes.

- Des tas et des tas de choses, articule-t-il mielleusement.

Il pose sa main sur ma joue et je ne le repousse pas lorsqu'il glisse son index sur mes lèvres pour entrouvrir ma bouche. Dans ses yeux, je lis l'excitation qui recommence à le gagner.

- Poseïn nous attend, dis-je en prenant un mètre de distance.

Un goût de fer se fait ressentir dans ma bouche. Hisoka, qui n'a pas su apprécier mes paroles, n'a rien trouvé de mieux à faire que de griffer ma lèvre lorsque je me suis reculée.

- Si tu insistes, pouffe-t-il en se levant de la table.

Comme blasé, il sort de la cuisine. Je reste derrière lui tandis qu'il se dirige sans un mot vers le laboratoire de Cébren.

Sa démarche habituellement feline n'est plus d'actualité, et même s'il essaie de l'imiter, je ne suis pas dupe. J'ignore encore si c'est dû à la chute de tout à l'heure ou aux blessures que je lui ai infligées. Dans les deux cas, j'en suis purement et simplement responsable.

Une fois arrivés devant la porte du laboratoire, le meurtrier se tourne vers moi et me lance un regard on ne peut plus sérieux.

- Les aiguilles que tu avais, dit-il d'un air grave. C'est moi qui les aies mises là.
- Excuse-moi ?
- Illumi me l'avait demandé, j'ai obéi.

Le dégoût écrit sur son visage me laisse croire à de réels remords.

Qu'il aille se faire voir. Je ne vais certainement pas prendre pitié de lui. Cet enfoiré a aidé Illumi à me manipuler ! Et moi qui avais commencé à lui accorder un peu de confiance...

- Bon petit chien, je crache d'une façon amère. Tu as fait ce que ton maître t'a ordonné de faire, rien de plus.

Sans attendre de réponse, je dépose mes doigts sur la poignée, mais Hisoka ne me laisse pas le temps d'ouvrir la porte. Ma gorge est aussitôt prise pour cible quand il décide de l'attraper dans sa main géante et glacée.

Glasgow [Hisoka] TERMINÉE Where stories live. Discover now