Chapitre 3

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  Le lendemain matin, lorsque Sally arriva au motel, elle trouva Striker sur le parking qui s'apprêtait à partir.

-Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-elle

Striker, sans même la regarder, lui répondit :

-Ça se vois pas ? Je vais me chercher un nouveau flingue puisque tu as eu la bonne idée de me prendre le mien.

-Oui, je dois dire que c'était une bonne idée.

-Oh ça y est, la warrior pique un flingue à quelqu'un et elle croit qu'elle peut détrôner les Morningstar.

Puis, il ouvrit la portière et s'installa derrière le volant. Sally fit le tour du pick-up et s'installa de l'autre côté, sur le siège passager.

-Je peux savoir ce que tu fais là ?

-Je viens avec vous, ça vous dérange pas j'espère ?

-Eh ben...

-De toute façon, déclara Sally sans même lui laisser le temps de finir sa phrase, même si ça vous dérange, je viens quand même.

-Pourquoi ? demanda Striker

-Parce que je veux être sûre que vous ferais pas de conneries qui vous empêcherais de payer la chambre. Je le veux mon fric moi.

-Et à quel genre de conneries tu penses ?

-Je sais pas, vous avais l'air d'être du genre de gars qui dépense beaucoup dans l'alcool et qui se ruinerais pour acheter un fusil incrusté de diamants.

Striker poussa un long soupir avant de demander :

-C'est quoi ton nom ?

-Oh avec vous j'ai eut droit à la warrior ou encore la ninja hier soir, mais sinon le nom que m'a donné mes parents c'est Sally.

-Sally ?

-Oui pourquoi ?

-C'est joli, dit-il en la fixant longuement de ses yeux verts striés.

Sally fut tellement gênée qu'elle changea rapidement de sujet :

-Bon et sinon Los Satanio c'est à environ une heure de route d'ici alors vaudrait mieux partir là.

-Ouais mais je suis pas sûr de pouvoir t'emmener parce que le genre de flingue que je veux se trouve pas dans ce cercle.

-Et alors ?

-Et alors j'ai peut-être pas envie que tu vois le genre d'arme que je vais aller chercher.

-Pourquoi ? C'est quand même pas un fusil bénisseur qu'il vous faut ?

Striker eut un petit rire qui fit frissonner Sally.

-Va savoir, peut-être.

-Vous aimez la musique humaine ? demanda Sally pour changer de sujet

-Jamais écouté, répondit simplement Striker, et toi ?

-Tout le temps, j'adore ça.

-Eh ben ça promet, dit Striker en démarrant le moteur.

Quand Sally avait dit qu'elle aimait la musique humaine, Striker ne pensait pas que c'était à ce point-là. Tout le long de la route, elle avait mis plusieurs chansons exaspérantes dont une qu'elle adorait mettre en boucle parce qu'elle savait pertinemment qu'elle tapait sur les nerfs de Striker. A plusieurs reprises, il dut se retenir de faire passer la succube par la fenêtre de sa voiture pour mettre fin à ce calvaire. En tout cas, Sally semblait prendre un malin plaisir à l'énerver. A un moment, elle était tellement à fond dans ce qu'elle écoutait qu'elle se mit à chanter. Et quelle voix ! Elle avait une voix magnifique mais elle avait des goûts musicaux de merde.

-Quel est le pourcentage de chance pour que t'arrête de mettre cette chanson ? demanda Striker lorsqu'elle la mit pour la centième fois au moins.

-Zéro, répondit Sally avec un grand sourire aux lèvres, et toi, quel est le pourcentage de chance pour que t'arrête d'être aussi con ?

Striker ne répondit pas mais eut un mince sourire aux lèvres.

Peu de temps après, le désert aride fit place peu à peu à un paysage urbain. Ils arrivaient à Los Satanio. Sally n'était pas beaucoup allée dans la capitale du cercle de la colère aussi fut elle un peu nostalgique car les décors urbains lui rappelaient Crystal Stadium, la ville où elle était née quoique Los Satanio était un peu plus rustique. Elle fut aussi très surprise de voir que Striker qui, extérieurement n'avait pas l'air d'être très habitué à la ville, semblait connaître la capitale par cœur. Il n'avait même pas besoin de regarder les panneaux pour savoir où se diriger.

-Tu es déjà venu ici ? demanda Sally

-Je suis né ici et j'ai passé une bonne partie de mon enfance dans les quartiers ouest.

-Ils étaient fous tes parents pour venir vivre ici, déclara Sally, moi depuis que je vis à la campagne je ne supporte plus les grandes villes.

-Ouais, ils étaient comme ça mes parents, répondit-il avec dégoût et dédain dans sa voix rauque.

Vu le ton qu'ils avaient employé, Sally trouva plus sage de ne pas lancer le sujet la dessus, Striker semblait ne pas avoir une très haute estime de sa famille.

-Alors, demanda-t-elle lorsqu'il arrivèrent devant le grand ascenseur, dans quel cercle on va ?

Striker eut un sourire sadique avant de répondre :

-Dans le cercle le plus bas des enfers, le cercle de l'envie.

Si je t'aimais...Where stories live. Discover now