Chapitre 4

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  La descente dura environ une trentaines de minutes et pendant ce temps, Striker ne parla pas. Il semblait être dans un drôle d'état depuis qu'ils avaient parlé de son passé. Sally se demandait bien ce qui avait dû se passer pour que Striker se mette dans cet état. Finalement, ce fut après un long moment qu'il finit par déclarer :

-Je n'ai jamais entretenu une très bonne relation avec mes parents.

Sally se tourna alors vers lui et l'observa. Elle ne le connaissait depuis pas très longtemps mais jamais il ne lui avait fait aussi peur. Jamais la colère ne c'était lu aussi clairement dans son regard jaune strié.

-C'est vrai ? demanda Sally

-Ouais, c'est pour ça que j'ai coupé les ponts. Ça fait presque dix ans que je ne les ai pas vu.

-Et ça ne te dérange pas ?

-Non, pourquoi ça me dérangerais ? Je ne me suis jamais aussi bien porté que depuis que je ne les fréquente plus.

Il la regarda alors avant de déclarer, un mince sourire aux lèvres :

-Je suis totalement libre maintenant.

Sally lui rendit son regard en souriant. Ils passèrent ainsi de longues minutes à se fixer, comme si le monde autour d'eux c'était totalement effacé pour ne laisser qu'eux. Finalement, ce fut une voix robotique dans l'ascenseur qui les ramenèrent à la réalité en annonçant :

-Arrêt au cercle de l'envie alors ceux qui doivent descendre, magnez vous parce qu'on à pas que ça à foutre !

-Toujours aussi aimable, remarqua alors Striker quand la voix se tut.

Pour une raison inconnue, cette remarque mit le sourire aux lèvres de Sally.

Quelques minutes plus tard, Sally put apercevoir les décors du cercle de l'envie et franchement, c'était décevant. En fait, ils étaient arrivés dans une ville qui puait le poisson et l'iode. Les relents de ces odeurs provoquèrent chez elle un violent haut-le-cœur qui provoqua le sourire de Striker.

-Alors, dit-il en dévoilant sa dent dorée, la petite princesse aurait du mal à supporter l'odeur de poiscaille où je me trompe ?

Sally lui jeta alors un regard de tueur en série avant de déclarer :

-Ferme ta gueule, tu veux bien faire ça pour moi ?

Striker se mit à rire.

-Tes réactions démesurées me feront toujours rire.

-Parce que toi t'en as jamais des réactions démesurées peut-être ?

-D'accord tu marque un point, répondit Striker.

-Tu veux dire que je marque ENCORE un point, rectifia Sally.

Striker soupira avant de l'entraîner vers le parking le plus proche.

-Au fait, tu ne m'as toujours pas dit ce qu'on viens faire ici, remarqua Sally.

-Parce que ça te regarde pas chérie, voilà pourquoi tu vas m'attendre ici.

-QUOI !

-Oui, et c'était pas une suggestion.

-Non, il en est hors de question, je viens avec toi.

Striker soupira d'agacement et commença à serrer les poings.

-Mais je te laisse pas le choix Sally.

-Et pourquoi ça ?

-Parce que. Là où je vais c'est trop dangereux.

-J'aime bien le danger.

Striker était tellement énervé qu'il tremblait. Pourtant, il réussit à se contenir. Il ne voulait pas la frapper, il ne voulait pas lui faire de mal. Il reprit alors d'un ton plus calme :

-Tu vois le bar là-bas ? demanda-t-il à Sally

-Ouais quoi ?

-Je veux que tu m'y attendes, j'en aurais pas pour très longtemps normalement.

A présent, Sally était inquiète :

-Et si tu reviens pas ?

-Alors tu rentres immédiatement dans le cercle de la colère, tu rénoves ton motel et tu m'oublies pour toujours, ok ?

Voyant qu'il n'y avait pas d'autre solution pour sortir de la situation, Sally finit par répondre :

-Ok, mais soit pas trop long d'accord ?

Striker lui adressa un clin d'œil et s'éloigna du parking à grand pas.

Commença alors une longue attente pour Sally. Elle resta un long moment là, à attendre sur le macadam gris le retour de l'imp, mais n'eut aucun signe de lui. Alors, elle dut se rendre à l'évidence, il fallait qu'elle aille dans ce bar glauque à l'autre bout de la rue. De plus, une pluie fine commença à s'abattre sur la misérable ville portuaire et il fallait qu'elle se mette à l'abris.

En une heure dans ce bar de SDF, elle eut le temps de commander deux bières et de les boire en entier alors que pourtant ce n'était pas un alcool qu'elle appréciait beaucoup. Et c'est ainsi qu'elle passa sa soirée, elle but, beaucoup et fuma toutes les cigarettes qu'elle avait amener alors que d'habitude elle n'en fumait pas plus d'une par jour. Ce n'est qu'après quatre heure que Striker réapparu, trimbalent avec lui une grosse valise. Dès qu'il aperçut la succube, il se précipita auprès d'elle.

-Ça va ? demanda t-il

-Ah Striker ! s'exclama Sally, je ne pensais plus te voir.

-T'as bu ?

-Oh rien qu'un petit peu, jt'assure que je tiens toujours debout.

Elle se leva alors du tabouret sur lequel elle était vautré depuis quatre heures comme pour illustrer ses propos mais perdis l'équilibre et serait tombée si Striker ne l'avait pas rattrapé.

-Merci Striker, tu sais quoi ? dit-elle, je crois que j'ai un peu abuser sur la boisson.

Striker sourit et la porta dans ses bras jusqu'à l'ascenseur centrale. Là, il la déposa sur une banquette et déclara :

-Je vais te ramener chez toi, d'accord ?

Sally ne répondit pas mais posa sa tête sur son épaule lorsqu'il s'installa près d'elle. Là, Sally prononça une phrase que Striker ne comprit pas :

-Je t'aime Valentino. 

Si je t'aimais...Where stories live. Discover now